Publié le 13 Jun 2013 - 20:54
PROCÈS DES PAYSANS SANS TERRE DE DIOKOUL

Trois mois avec sursis, désistement de la partie civile

Le procès dit des paysans sans terre de Diokoul (Communauté rurale du département de Kébémer) a connu son dénouement. Les douze paysans ont écopé d'une peine de trois mois avec sursis.

Les faits remontent au 9 février 2012. Ce jour-là, le Président Abdoulaye Wade, candidat à sa propre succession, faisait campagne dans son fief de Kébémer. Pendant ce temps, à une dizaine de kilomètres de là, sur la route de Lompoul, la ferme Mame Tolla (du nom du père de l’ex-Président) recevait la visite de gens furieux venus détruire les barrières de protection érigées en guise de clôture. Et les auteurs furent identifiés comme étant des paysans qui, pendant très longtemps, cultivaient sur ces terres. Les tenants de la ferme soutenaient avoir bénéficié de 2070 hectares au total. Douze personnes furent arrêtées par la Gendarmerie et déférées à Louga, pour association de malfaiteurs, destruction de clôture, et menaces de mort pour l’un d’eux, en l’occurrence Moustapha Nguer. Après trois mois de détention, les paysans obtinrent une liberté provisoire. Cette demande, d’abord rejetée par le parquet de Louga, puis par la Cour d’appel de Saint-Louis, a été accordée par la Cour de Cassation de Dakar.

Appelés hier à la barre du tribunal correctionnel de Louga, après quatre renvois dus à l’absence de la partie civile, les prévenus ont été relaxés des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs et de menaces de mort. Mais ils ont été reconnus coupables de destruction de clôture, malgré le désistement de la partie civile, Bassirou Mbacké, administrateur général de la ferme Mame Tolla. En lieu et place d’un réquisitoire, le Procureur a demandé l’application de la loi. Auparavant, il s’est fâché contre Me Landing Badji, avocat de la défense, à qui il a reproché de faire des jugements de valeur sur le parquet. Le défenseur des paysans a regretté que cette affaire ait traîné, alors qu’elle aurait dû être vidée depuis longtemps. Cet incident a occasionné une suspension d’audience.

Parmi les témoins appelés à la barre, le président de la Communauté rurale de Diokoul Diawrigne, Moustapha Bâ, a indiqué que nulle part dans les archives laissées par son prédécesseur, ''il n’a été mentionné un acte de désaffectation de ces terres''. Une assertion qui a donné du poids à l’avocat des paysans, qui auparavant a déclaré : ''Si la société Mame Tolla prétend avoir acquis ces terres par une délibération du Conseil rural, en date du 21 juillet 2005, cela n’a jusqu’ici pas encore été notifié à chacun des paysans concernés conformément au Décret 72- 1288. Pire, aucun des paysans n’a reçu la mise en demeure, préalable obligatoire à toute décision de désaffectation d’office''.

Moustapha Seck
 

Section: 
JUDICIARISATION DES DÉLITS D’OPINION : Tous en sursis !  
LA NUIT DE LA LUMIÈRE : Valoriser les richesses culturelles et religieuses au Sénégal
SAINT-LOUIS - ECOLES INONDEES, MENACE DE LA FIEVRE DE LA VALLEE DU RIFT… : État et acteurs locaux mobilisés pour une bonne rentrée scolaire
ACTES CONTRE NATURE A THIADIAYE : Un commerçant de 36 ans réduit un mineur en esclave sexuel
INONDATIONS À KAOLACK : Des morts enregistrés, les populations envahissent les rues
APRÈS LA SAISIE DE PLUS DE 250 KG DE CHANVRE INDIEN À LA FRONTIÈRE GAMBIENNE Comment les limiers de Karang ont géré la rébellion d’un village réputé pour son trafic
Lutte contre le palu
RAFIC DE DROGUE EN AFRIQUE DE L’OUEST : La douane sénégalaise intercepte 272 kg de cocaïne pure
PLANIFICATION FAMILIALE AU SENEGAL : Un objectif national de 46 % en 2028, des défis persistants
ÉPIDÉMIE DE LA FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT : Le Comité régional lance une vaste riposte sanitaire
Des proches de Madiambal envoyés en prison
Pape Mahawa Semou Diouf en garde à vue
NOUVELLE INITIATIVE POUR LA TRANSFORMATION DE L'ÉDUCATION : Un référentiel citoyen proposé par Cosydep
« PUISSANCE ÉDUCATIVE » AU SÉNÉGAL : Moustapha Mamba Guirassy fait un plaidoyer
MUTILATIONS GÉNITALES, VIOLENCES SEXUELLES SUR DES MINEURS, TRAITEMENTS INHUMAINS DES ENFANTS… : Une coalition d’ONG internationales interpelle les autorités sénégalaises
FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT : Le bilan des décès passe à sept personnes
UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX : 62 % des mineurs avouent avoir menti sur leur âge, selon une étude
RELEVÉS DE LEURS FONCTION VENDREDI La DIC et l'AIBD ont de nouveaux patrons
PROMOTION DU TRAVAIL DECENT POUR LES FEMMES : Le Renafes va ouvrir 30 crèches communautaires
RECHERCHE À DAKAR : Madiambal défie l’État