Publié le 5 Jan 2015 - 20:03
EN GARDE-A-VUE A LA POLICE CENTRALE DEPUIS VENDREDI SOIR

L’opposant gambien Cheikh Sidya Bayo risque l’expulsion

 

Interpellé par la police sénégalaise vendredi soir et en garde-à-vue depuis lors à la police centrale, Cheikh Sidya Bayo, jeune opposant au régime de Banjul, souffre également de la perte de son père qui devrait être enterré à Touba vendredi prochain. Le débat sur son expulsion fait rage.  

 

En plus de faire le deuil d’un père décédé à Paris et dont l’enterrement serait prévu vendredi prochain à Touba, l’opposant gambien Cheikh Sidya Bayo risque d’être expulsé du Sénégal. Arrêté vendredi dernier vers 22h, il se trouve depuis lors à la police centrale de Dakar. Même si l’on ignore présentement les griefs qui lui sont reprochés, les défenseurs des droits de l’Homme se dressent déjà en bouclier contre cette arrestation. ‘’Il faut refuser que des voix qui dénoncent la dictature en Gambie soient inquiétées dans un pays des droits humains comme le Sénégal’’, déclare Oumar Diallo, directeur exécutif de la Société internationale des droits de l’Homme (SIDH).

Dans une vidéo diffusée sur internet, l’opposant Cheikh Sidya Bayo, leader  du parti Conseil national pour la transition en Gambie (CNTG), lance un appel à l’insurrection en Gambie. Des propos qu’il a encore réaffirmés à travers des chaînes de télévision sénégalaise le jour même du coup d’état avorté en Gambie. Des prises de parole qui, selon ses partisans, seraient à l’origine de son arrestation. Même s’il reconnaît que l’opposant gambien est allé un peu loin dans ses propos, Oumar Diallo estime que le Sénégal ne devait pas l’arrêter, encore moins songer à l’expulser.

‘’Bayo est un opposant qui laisse exprimer sa fougue de jeunesse. Même s’il est allé un peu loin dans ses propos, le Sénégal n’a pas à l’arrêter. De mon point de vue, il devait être mis en demeure ou rappelé à l’ordre plutôt que d’être arrêté’’, explique le directeur exécutif de la SIDH. Il poursuit pour dire : ‘’Expulser Cheikh Sidya Bayo signifierait que les Gambiens ne sont plus les bienvenus au Sénégal mais aussi, ça donne une caution aux actes dictatoriaux posés par le président Jammeh depuis son accession au pouvoir en 1994’’.

La dépouille de son père arrive le jeudi et sera inhumée vendredi à Touba

Au-delà de l’affaire Sidya Bayo, il souligne que le Sénégal doit avoir une oreille attentive sur ce qui se passe en Gambie, pays en proie à une dictature qui dure depuis 20 ans. Avocat de Cheikh Sidya Bayo, Me Bamba Cissé souligne que les autorités sénégalaises ont fléchi suite à une pression de Yahya Jammeh. L’avocat analyse l’arrestation de son client par un simple désir des autorités sénégalaises de ‘’plaire’’ au président yahya Jammeh. Informant que son client a été entendu hier (NDLR : Samedi), Me Bamba Cissé a attiré l’attention des autorités sénégalaises sur l’impossibilité d’expulser Bayo vers la Gambie.

Il explique : ‘’Bayo est franco-gambien et les accords de la CEDEAO interdisent l’extradition d’un citoyen ressortissant d’un pays membre vers un autre pays où il risque la peine de mort’’. Selon l’avocat, l’expulsion vers la France pourrait aussi être à l’origine d’un incident diplomatique. ‘’Ce serait inédit de voir un citoyen français qui vit au Sénégal être extradé sans que la France n’en fasse la demande. Cela pourrait créer un incident diplomatique entre le Sénégal et la France et à mon avis, le président Jammeh n’en vaut pas la peine’’, dit l’avocat. Pour Oumar Diallo, le simple fait que le père de l’opposant ait choisi, de son vivant, la ville sainte de Touba pour se faire enterrer, témoigne d’un lien affectif entre cette famille et le Sénégal. Il informe que la dépouille arrive le jeudi et l’enterrement est prévu le vendredi prochain.  

A. NDIAYE   

 

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