Publié le 5 Feb 2015 - 17:14
PROFIL DE L’ACCUSE 1

Nigérian, immigré, vendeur ambulant et mule

 

Olivier Nomuka Oguotunye, né en 1965, s’inscrit dans la longue tradition des trafiquants nigérians ayant défilé à la barre de cette présente session d’Assises. Il est, en effet, le septième accusé originaire dudit pays à s’être présenté devant la Cour pour des faits similaires ayant été commis dans la même période… Autant dire qu’il n’a vraiment pas pu bénéficier d’un préjugé favorable, une fois sa « tragique » histoire de vie racontée.

D’aspect assez passe-partout avec une taille et une corpulence ordinaires, l’accusé se distingue physiquement parlant par sa posture qui est très cambrée et donne de lui l’impression d’être fessu. Il était habillé d’une chemise étriquée de couleur turquoise agrémentée d’empiècements à rayures au-dessous de laquelle se trouve un tee-shirt noir à manches longues, et opinait passionnément du chef, en s’entretenant avec l’interprète. Oguotunye vivait en Espagne, depuis 2004, et y exerçait le métier de vendeur de vêtements, à son propre compte. Marié, il est père d’une fille restée au Nigeria avec sa mère.

Ce n’est néanmoins pas pour son sens de la famille que l’accusé doit être loué, puisqu’il dit avoir été arrêté à l’aéroport à la fin de « vacances avec sa copine »… Un autre « défaut » d’Olivier Oguotunye, sa propension à mentir, à nier avec la dernière énergie les faits, alors qu’il les avait reconnus le jour de son arrestation et pendant toute l’instruction… Pire encore, dans le dossier des juges se serait trouvée une lettre de pardon officielle, rédigée par lui-même pendant son incarcération et dans laquelle il reconnaissait tout !

Une attitude qui a poussé la Cour dans ses derniers retranchements : « Dites à votre client qu’il n’est pas dans son intérêt de persister dans ce genre d’attitude ! » a ainsi tonné le Président Chimère Diouf à l’intention de son conseil.

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Profil de l’accusé 2

Le jardinier accepte l’inconcevable

Floriculteur de son état (tout du moins, avant les faits), Emeka Umeronye est le dernier Nigérian à s’être présenté, hier, en Cour d’Assises. Répondant comme les autres des délits de trafic international de drogue et de contrebande, l’accusé s’est néanmoins distingué par une drôle d’honnêteté, si on peut s’exprimer ainsi. En effet, Umeronye a tenu à préciser aux juges qu’il s’était lui-même rendu aux gendarmes, le jour de son arrestation, car « il ne voulait pas convoyer de la drogue »… Mieux encore, il a été le seul à s’ouvrir sur la manière très particulière par laquelle il avait « ingéré » la marchandise, puisque c’est sans ambages qu’il a révélé au Président de la Cour que c’est à l’aide de « pommade » qu’il a pu loger la marchandise dans son système digestif et… par « en bas » !

Autant dire que cette remarque a fait se lever plus d’un sourcil, pour ne pas dire occasionné quelques sourires, sans pourtant mettre l’accusé visiblement mal à l’aise. Vêtu d’un polo de sport bicolore et d’un pantalon sobre, le Nigérian révèle avoir été sur le point de devenir père, au moment de son arrestation, parce que sa femme était enceinte. Il a ajouté que son père venait de se faire opérer, une intervention médicale qu’il a lui-même payée, puisqu’il n’était pas en situation de précarité. Il vivait en Espagne depuis plus de 10 ans, où il a travaillé en tant qu’ouvrier, puis en tant que jardinier.

Physiquement, enfin, Emeka Umeronye est un homme assez grand, affligé d’un début de calvitie qu’il a masqué, en se rasant la tête de très près, jusqu’à ce que son crâne brille par endroits. Il est assez athlétique, bien que mince, n’a presque pas de sourcils et possède de nombreuses cicatrices. Ses yeux, très grands, donnent à son visage un air ouvert et digne de foi… Du moins, autant que puisse l’être un accusé !

 

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