Publié le 20 Nov 2015 - 12:18
PERTERSEN - AFFRONTEMENTS ENTRE MARCHANDS, AGENTS DE LA MAIRIE ET POLICIERS

Un concert de grenades lacrymogènes et des blessés 

 

Les marchands ambulants et les forces de l’ordre se sont affrontés à Petersen. Du côté des vendeurs et des badauds, on compte 7 blessées.

 

Le célèbre marché de Petersen a été hier le théâtre d’affrontements entre marchands ambulants d’une part et agents de la mairie de Dakar Plateau et forces de l’ordre, d’autre part. Il y a 72h, les agents municipaux, accompagnés de policiers, se sont rendus sur les lieux pour servir une sommation aux marchands ambulants de ne plus traîner dans le marché. Hier en début de matinée, les agents ont joint l’acte à la parole. En plus de les chasser des lieux, ils ont procédé à des saisies de marchandises. Sauf que les vendeurs à la sauvette avaient pris le soin de mettre celles-ci dans un magasin. Ça a dégénéré lorsque lesdits agents ont voulu entrer dans le magasin et saisir la marchandise. Les jeunes présents s’y sont farouchement opposés. S’en sont suivis des jets de pierres entre les marchands ambulants et agents municipaux. Les policiers qui étaient jusque-là en retrait sont entrés dans la danse, en faisant pleuvoir des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Cela a duré plus d’un tour d’horloge. Ce fut le sauve-qui-peut. Dans le désordre, les plus faibles se sont évanouis. Les plus chanceux s’en sont tirés indemnes. Tandis que d’autres ont été blessés.

‘’C’est insensé ce que la police a fait’’

Cette opération de déguerpissement a été décriée par le responsable des marchands ambulants de Petersen, Fallou Fall, puisque des personnes étrangères à la manifestation ont été blessées. ‘’7 personnes ont été blessées. 3 autres se sont évanouies. Les policiers n’auraient pas dû faire usage de grenades lacrymogènes, car il y a de nombreuses personnes qui viennent pour prendre les cars. D’ailleurs, on compte des blessés parmi les usagers des cars de transports. C’est insensé de faire ce genre de chose dans un tel endroit.’’ Le marchand est d’avis qu’à la veille de la célébration du magal de Touba, l’idéal serait de les laisser sur place, vu que la majorité d’entre eux sont originaires de la ville sainte. ‘’Depuis 6 mois, on vit ce calvaire. Quand on s’est approché de la mairie, elle nous a dit que les dossiers étaient définitivement clos. Que le recensement fait à Félix Eboué allait permettre de prendre en charge 3 015 places, alors que nous sommes plus de 8000. Il y a un gap de 5 000 places. Vu ce nombre, le dossier ne devrait pas être clos.’’

‘’L’Etat ne nous emploie pas. Qu’il nous laisse vivre de nos petits commerces’’

Toujours est-il que cette atmosphère de traque porte un coup très dur à leurs chiffres d’affaires. Fallou Fall souligne que beaucoup d’entre eux vont vivre un magal très pénible. ‘’Des pères de familles vont peiner pour les dépenses consécutives au magal. On a subi d’énormes pertes, depuis 6 mois’’, fulmine-t-il. Fary Dieng, également marchande dans le marché, dénonce l’atmosphère pesante dans laquelle ils évoluent qui fait d’ailleurs que les clients ne se présentent plus.

‘’Les grenades lacrymogènes laissent des séquelles. Mon visage me fait mal à cause de ces gaz. L’Etat ne nous emploie pas, encore moins les entreprises de la place. Qu’on nous laisse vivre de nos petits commerces.’’ La titulaire de Maîtrise en Sciences économiques de terminer la voix en trémolo : ‘’On n’a pas les moyens de se payer les places qu’ils vendent. Comment on va faire ? C’est difficile, à la limite insupportable. Il faut que tout le monde s’accorde sur cette question pour trouver une solution définitive. On est des ambulants, car on ne sait pas que faire.’’

Et pourtant non loin du marché, il y a un site de 12 800 m² qui est là depuis 2012. Les marchands ambulants demandent à l’Etat de terminer les constructions pour y recaser les 5 000 autres marchands qui n’ont pas de place. ‘’On ne demande pas à l’Etat de nous embaucher, mais juste de nous laisser dans un endroit où on pourra s’installer et tranquillement payer nos droits. Depuis 2012, on nous fait payer des taxes sans nous accorder de considération’’, a conclu M. Fall.

CHEIKH THIAM

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