Publié le 26 Jan 2016 - 03:56
UNITE AU SEIN DE « ATIKA »

« C’est pratiquement fait », selon Robert Sagna

 

L’unité au sein de « Atika », la branche armée du mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (Mfdc), est en passe de se réaliser. C’est l’annonce faite, ce samedi à Ziguinchor, par Robert Sagna, le président du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance.

 

Mise à part la rencontre de juillet 1991 au Cap-Skirring, au cours de laquelle le MFDC, dans son écrasante majorité, avait porté à la tête de son mouvement Abbé Augustin Diamacoune Senghor et,  celles de « Banjul I et II » durant lesquelles, il  est parvenu à « laver le linge sale en famille » et lever certains écueils qui se dressaient devant lui, en vue de se projeter vers des  négociations avec le gouvernement, le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance n’a jamais véritablement su  créer  une unité « sacrée »  en son sein. C’est cette division presque « congénitale » qui explique, en partie,  l’échec des « accords cadres » signés à Ziguinchor, en décembre 2004,  puis à « Foundiougne I » en février 2005.

« C’est pratiquement fait », a soutenu, ce samedi à Ziguinchor,  le président du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance. A en croire l’ancien ministre et maire de Ziguinchor qui recevait, en sa qualité de président du Rassemblement pour le Socialisme et la Démocratie (RSD), une délégation venue de Bignona pour, entre autres, renouveler son « engagement militant », le Mfdc travaille à retrouver son unité. « Ils ont compris qu’individuellement, ils ne peuvent rien résoudre», a-t-il déclaré. Robert Sagna qui s’est félicité de l’accalmie en cours, a appelé les jeunes, notamment, à ne pas désespérer et à s’engager résolument dans la recherche de la paix. A cet effet, il a rappelé tout l’engagement du président de la République à œuvrer pour la paix en Casamance. « Les armes se sont tues. Il faut renforcer cette accalmie, renforcer l’unité au sein du mouvement. Et cela va faciliter la recherche de la paix », a-t-il indiqué.

En effet, la mort d’Abbé Diamacoune Senghor, le 13 janvier 2007 à l’hôpital militaire Val de Grâce de Paris, avait exacerbé les dissensions et scissions déjà profondes au sein du mouvement. Au mois de novembre 2007, un mois après son hospitalisation à Paris, Mamadou Nkrumah Sané, exilé en France et représentant à l’extérieur le mouvement, s’était autoproclamé secrétaire général par intérim, ouvrant ainsi les hostilités sur la succession du prélat. ‘’Les personnes que l’Etat  du Sénégal a fabriquées sont disqualifiées pour succéder à Diamacoune. La preuve, elles sont basées à Dakar’’, avait-il soutenu. Il faisait ainsi allusion à Jean François Marie Biagui nommé secrétaire général du mouvement, lors des assises de Banjul et dans une moindre mesure à  feu Ansoumana Badji qui avait conduit les  négociations de paix de « Foundiougne 1 ».

Depuis, le MFDC est resté sans successeur de Diamacoune Senghor. Ce qui a fait dire à certains « qu’on  ne remplace pas Abbé Augustin Diamacoune Senghor. On ne lui succède pas non plus. » Cette « cacophonie » au sein de l’aile politique du mouvement s’est fait ressentir jusque dans le maquis où Ousmane Gniantang, César Atoute Badiate et Salif Sadio vont, chacun en ce le concerne, s’autoproclamer « Chef d’Etat-major Général » de « Atika ». Conscient, à l’époque,  des dangers qui guettaient le mouvement, Ansoumana Badji avait appelé à la « sérénité », dans un communiqué de presse en date du 15 janvier 2007. « Nous devons taire les querelles byzantines, la guerre de positionnement et les tiraillements de toutes sortes. Cela, pour assumer la cause sacrée de l’identité casamançaise ». Un appel qui a fini de tomber dans l’oreille de sourds.

En effet, malgré les initiatives entreprises depuis lors pour que les ailes politique et militaire « parlent d’une même voix », le mouvement peine à dépasser ses dissensions qui, du coup, l’empêchent d’organiser des « assises  inter-Mfdc », condition préalable, selon le Mfdc, pour aller vers des négociations « sérieuses » avec le gouvernement. 

Les choses commencent donc à bouger dans le bon sens.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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