Publié le 8 Apr 2016 - 12:07
TRAQUE DES BIENS MAL ACQUIS

Le Procureur spécial renvoie Bibo Bourgi en prison

 

Le Parquet spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a mis fin hier à la liberté provisoire dont bénéficiait Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi, depuis près de 3 ans. Le complice de Karim Wade est renvoyé en prison pour y purger la peine de cinq ans qui lui a été infligée, le 23 mars 2015.

 

Rebondissement dans l’affaire de la traque des biens mal acquis. Depuis hier, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi ne jouit plus de sa liberté. Le complice de Karim Wade est renvoyé en prison, sur instruction du parquet spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Le maître des poursuites a décidé d’exécuter la peine de cinq ans que la CREI a infligée à Bibo Bourgi, reconnu coupable de complicité d’enrichissement illicite avec Karim Wade. Lors de la confirmation de la sentence, le 20 août 2015, par la Cour suprême, l’homme d’affaires était en liberté provisoire. Placé sous mandat de dépôt le 13 avril 2013, Bibo Bourgi avait été mis en liberté provisoire pour des raisons médicales par la commission d’instruction de la CREI, depuis le 18 juin 2013.

Il a été cueilli chez lui, aux environs de 19 heures par des éléments de la Section de Recherches de la gendarmerie munis d’un mandat d’arrêt lui notifiant qu’il doit retourner en prison. L’information a été confirmée par l’un des avocats, Me Papa Leyti Ndiaye, selon qui, après avoir été présenté au parquet spécial, son client a été conduit à la prison. Bibo Bourgi rejoint ainsi ses acolytes Karim Wade et Mamadou Pouye condamnés respectivement à 6 ans et 5 ans d’emprisonnement ferme.

Me Papa Leyti Ndiaye : une arrestation ‘’prématurée et illégale’’

Me Papa Leyti Ndiaye trouve ‘’prématuré’’ l’acte posé par le Parquet spécial. Il juge l’arrestation ‘’illégale’’. A son avis, Cheikh Tidiane Mara ne peut renvoyer leur client en prison du fait du pourvoi qu’ils ont introduit devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de la Côte d’Ivoire. ‘’En application de l’article 37 de la loi organique de la Cour suprême et des articles 14 et 16 du traité de l’Ohada, nous estimons que cette arrestation est illégale’’, a martelé Me Ndiaye au téléphone de EnQuête. L’article 37 stipule que ‘’ni le délai de recours ni le recours ne sont suspensifs, sauf dans les cas suivants : en matière d’Etat ; quand il y a faux incident ; en matière de vente immobilière et en matière pénale, sauf d’une part en ce qui concerne les condamnations civiles et, d’autre part, l’existence des dispositions législatives contraires’’.

D’autre part, l’avocat évoque des raisons médicales, arguant que l’on met en péril la vie de Bibo Bourgi. Cela, sans tenir compte de l’avis des quatre médecins experts qui avaient été désignés par la CREI et qui ont tous affirmé que l’état de santé de leur client est incompatible avec la prison. ‘’Je n’ignore pas que des esprits chagrins et mal intentionnés passent leur temps à dire que trois ans que nous disons que Bibo est malade, il est toujours vivant. Mais, je leur laisse l’entière responsabilité’’, lance-t-il à l’endroit de leurs détracteurs.

Très en colère, Me Ndiaye trouve ‘’contradictoire’’ la démarche de l’Etat du Sénégal qui envoie en prison ses fils et accueille des étrangers présentés comme des terroristes. ‘’Il est surprenant que la logique qui a conduit les autorités à accueillir deux ex-prisonniers de Guantanamo, ne les ait pas convaincu à proscrire l’arrestation de Bibo Bourgi dont personne n’ignore qu’il est un malade multifactoriel avec sept sphincters dans le cœur et dont l’état de santé est décrit par des experts qui ont absolument déconseillé son incarcération’’, peste la robe noire.

Quid des voies de recours pour libérer Bibo Bourgi ? Me Ndiaye renseigne qu’ils vont y réfléchir dans les prochaines heures.  

FATOU SY

 

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