Publié le 15 Apr 2016 - 02:13
KOLDA - POURSUIVIS POUR VIOL COLLECTIF SUR UNE FILLE DE 18 ANS

Deux élèves risquent 10 ans de prison

 

D. M et J. K risquent de passer 10 ans derrière les barreaux, si le tribunal de Grande Instance de Kolda suit le réquisitoire du procureur. Le verdict sera rendu le 20 avril prochain.

 

L’affaire de viol collectif sur une fille de 18 ans pour laquelle sept collégiens et lycéens de Saré Yoba Diéga ont été envoyés en prison est loin de connaître son épilogue. Ce mercredi 13 avril, deux parmi les accusés ont comparu devant le tribunal de Grande Instance de Kolda pour répondre des délits qui pèsent sur leurs épaules. Il s’agit de D. M, né le 17 septembre 1997 et élève en classe de 3e et J. K, né le 9 mars 1997 et élève en classe de Seconde.

Devant la barre, la victime H. S, une femme divorcée âgée de 18 ans, a raconté qu’elle avait quitté son village Dandou Sara, localité située dans la commune de Tankanto Escale, pour se rendre au village de Saré Yoba Diéga où se tient tous les jeudis le marché hebdomadaire. « J’y ai fait des achats. Dans l’après-midi, vers les coups de 17 heures, je suis allée raccompagner une de mes parentes venue aussi s’approvisionner au ‘’Louma’’ de Saré Yoba Diéga. Sur le chemin de retour, je me suis introduite dans les toilettes de la mosquée pour pisser », a indiqué la victime.

La fille, mère d’un enfant, poursuit qu’au moment de rejoindre son chemin principal, elle a été interceptée par un groupe de garçons qui l’ont conduite de force sous l’ombre d’un arbre loin des regards. « Là, ils m’ont bâillonnée avec le foulard que je portais sur ma tête. Ils m’ont coincée et maîtrisé mes bras et mes pieds, avant de se relayer sur moi. Ils m’avaient tenue debout, puis j’ai fini par m’allonger par terre. A deux reprises, les deux prévenus ici présents, parmi les autres, ont eu à avoir des rapports sexuels avec moi », a-t-elle soutenu, avant de réclamer la somme de 500 mille francs CFA.

Amadou Baldé, témoin oculaire, a soutenu avoir retrouvé la victime nue. Tandis que les mis en cause prenaient la fuite. « Lorsqu’un chauffeur m’a informé de l’affaire, je me suis rendu sur les lieux. J’ai trouvé les habits de la victime accrochés à l’arbre. Elle était toute nue. Elle pleurait. Tandis les violeurs prenaient la fuite. Je les ai poursuivis. Finalement, j’ai pu mettre la main sur J. K que j’ai conduit au camp militaire dudit village. C’est lui qui a cité les autres », a expliqué le conducteur de Jakarta.

Ces accusations ont été balayées d’un revers de main par les deux prévenus. Ils ont expliqué qu’aux environs de 15 heures, ils se rendaient au fleuve pour se baigner. « Arrivés à hauteur de la mosquée, deux apprentis-chauffeurs qui entretenaient des rapports sexuels avec la fille sont sortis des toilettes, en prenant la fuite. C’est ainsi que nous avons pris H. Seydi pour la conduire auprès de l’imam. En cours de route, elle nous a proposé d’entretenir des rapports avec elle. Ce que nous avons refusé », ont-ils souligné.

10 ans de prison ferme pour les prévenus

A la question de savoir pourquoi ils ont pris la fuite s’ils n’avaient rien à se reprocher, les deux mis en cause n’ont pu répondre. Ils sont restés bouche bée.  Suffisant pour que le procureur requière 10 ans d’emprisonnement ferme contre eux. « Les dénégations systématiques de deux prévenus sont mal fondées, du fait que les mis en cause ont varié dans leurs déclarations. Car à l’enquête préliminaire, ils avaient reconnu les faits dont ils sont poursuivis. Aujourd’hui, devant la barre de votre juridiction, ils ont décidé d’être en déphasage avec la vérité », a-t-il soutenu. Il poursuit que « la victime n’a elle pas varié dans ses déclarations. D’ailleurs, ses déclarations ont été soutenues par le témoin ». Le parquetier de dire : « L’acte médical servi par le gynécologue atteste que la victime a subi des exactions sexuelles de la part de ces prévenus. »

L’affaire est mise en délibéré au 20 avril prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda) 

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