Les pharmaciens invités à ‘’un effort personnel’’

A Ziguinchor, des pharmacies ont été cambriolées. La question de leur sécurité s’y pose avec acuité. Pour faire face à l’insécurité au niveau de ces officines, le président du Collectif des pharmaciens évoque des pistes de réflexion, tout en demandant à l’Etat d’intensifier le combat contre le marché parallèle.
Les pharmacies victimes de cambriolage, il en existe dans la capitale méridionale du pays. La plupart de ceux qui ont fait les frais de malfaiteurs se trouvent à Néma Kadior ou encore à Grand Dakar, dans la banlieue de Ziguinchor. Une autre officine située près de la Gare routière de Bignona a, elle, été victime d’un cambriolage, l’an dernier. A chaque fois, ce sont des sommes d’argent qui ont été emportées. « J’ai été victime une fois de cambriolage, après deux tentatives », informe Ousmane Diatta, le président du Collectif des pharmaciens de Ziguinchor et Sédhiou. Selon lui, l’insécurité au niveau des pharmacies est une réalité dans la région de Ziguinchor. Seulement, toutes ces structures ne sont pas logées à la même enseigne. Celles situées au centre-ville de Ziguinchor (quartier Escale) bénéficient, pour la plupart, des services de sécurité mis en place par certaines institutions, les banques, notamment. « Chacun assure sa propre sécurité. Personnellement, j’exerce à proximité de deux banques. Il y’a des vigiles en permanence. L’idée d’une organisation sécuritaire entre pharmaciens a souvent été agitée ; mais cela parait difficile à mettre en place », indique Dr Marcel Kassoka.
Tout le contraire de presque l’ensemble des autres pharmacies éparpillées un peu partout dans la capitale sud du pays, notamment, celles installées à la périphérie de Ziguinchor. « Nous n’avons pas recours aux services de gardiennage. Nous avons fait des efforts dans le « barricadage » de notre pharmacie. Il faudrait peut-être que l’Etat, dans le cadre de la garde de nuit, nous autorise le port d’arme », pense cet assistant de pharmacie trouvé dans une officine qui a été victime d’un cambriolage, il y a de cela quatre ans. A en croire le président du Collectif des pharmaciens de Ziguinchor et Kolda, il faudrait peut-être que les forces de sécurité intensifient les patrouilles en prenant, à chaque fois, en repérage les pharmacies.
Mieux, Ousmane Diatta appelle à « l’effort personnel » des pharmaciens. Tout en se félicitant de l’attention toute particulière que leur accordent le Gouverneur de région et les forces de sécurité, Dr Diatta recommande à ses collègues, le renforcement de l’éclairage et du barricadage autour des officines ainsi que l’installation de vidéo surveillance. Il demande aussi à ses collègues d’éviter de garder des sommes importantes dans les pharmacies. Outre la contribution des populations dans la lutte contre l’insécurité au niveau des pharmacies, Dr Ousmane Diatta estime que l’Etat doit intensifier la lutte contre les marchés parallèles pour faire fléchir les malfrats.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)