Publié le 21 Mar 2017 - 16:49
COLLOQUE ETHNOLOGIE ET MEDIATION

Le Sénégal prend le relais

 

Le Président du comité d’organisation du colloque sur l’ethnologie, Pr Maguèye Kassé, a fait face à la presse hier, à l’Ucad 2. C’était pour dégager les grandes lignes de cette rencontre qui s’est déjà tenue en Allemagne et en France.

 

Dakar accueille, du 22 au 24 mars prochain, un colloque  sur le thème ‘’médiations africaines dans la construction  et la réappropriation  d’un savoir ethnologique’’. Il est organisé sous l’égide de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) et de l’Institut Frobenius de l’Université Goethe de Frankfort, entre autres institutions, selon les organisateurs qui ont fait face à la presse hier à l’Ucad.

Au moment où l’ethnologie est en crise dans beaucoup de pays, comme l’a dit hier l’un des initiateurs de ce colloque, Jean Louis Goerget, la rencontre de Dakar ‘’pose la question des médiations africaines d’une part dans la construction d’un savoir africaniste en Europe et d’autre part dans la réappropriation de ce savoir par les intellectuels africains pendant la décolonisation et au cours du développement des ‘’Etudes africaines’’  dans les universités des jeunes États indépendants’’. Après deux rencontres sur la question, hors du continent, c’est au tour du Sénégal d’accueillir cette rencontre.

‘’Il est intéressant de découvrir ce que pensent les intellectuels africains sur le sujet, ici même à Dakar. Parce que, ce qu’ils en pensent quand ils sont en Europe peut être différent de la vision qu’ils peuvent en avoir quand ils sont chez eux’’, a soutenu Jean Louis Goerget. Par conséquent, comme l’a souligné ce dernier, ‘’ce sera une confrontation utile’’. D’autant plus que la manifestation va s’inscrire dans la continuité de ce qui a été entamé en France et en Allemagne où se sont tenues les deux premières sessions de ce colloque.

En outre, les participants dont de nombreux professeurs  d’universités d’Afrique, de l’Amérique, de l’Europe, échangeront sur ‘’colonialisme, ethnologie et constitution de savoirs ; médiations ethnologiques et interculturelles ; post-colonialisme et décolonisation des savoirs ’’ au cours des 3 jours, tel que l’a fait savoir le Pr Maguèye Kassé. En d’autres termes, ‘’les fondements empiriques d’un savoir ethnologique et le rôle crucial mais souvent sous-estimé des intermédiaires africains (guides, traducteurs, élites politiques et savantes…) dans l’appropriation et la construction d’un savoir africaniste se basant sur une approche de terrain’’, seront examinés. Car, rien n’a pu être fait sans l’appui de ceux que les conférenciers appellent les ‘’médiateurs’’. Aussi, sous un autre registre plus actuel, comme l’a dit l’un des organisateurs hier, Richard Kuba, ‘’aujourd’hui on a besoin de médiateurs pour faire connaître l’Afrique à l’Europe. La connaissance de l’Europe sur ce continent est minime’’.

Les panélistes se pencheront ensuite sur l’émergence et le développement des études africaines en Afrique. ‘’Elles reposaient paradoxalement sur des corpus de savoirs plus anciens, accumulés majoritairement avant et pendant la période coloniale et par une ethnologie que la plupart des universitaires postcoloniaux en Afrique accusaient d’être l’enfant du colonialisme. Par conséquent, les sujets ethnologiques se trouvèrent confinés dans des disciplines aux connotations plus neutres comme l’histoire ou la sociologie’’, a expliqué M. Kassé.

Par ailleurs, à côté des panels, est prévue une exposition sur ‘’Art rupestre : de la contribution africaine à la découverte d’un patrimoine universel’’. Elle sera officiellement ouverte le 23 mars au musée Théodore Monod de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Elle est ‘’centrée sur une sélection d’œuvres d’art rupestre du Frobenius institut de Francfort-sur-le-Main, provenant essentiellement d’Afrique du Nord et d’Afrique australe, qui remontent jusqu’à dix mille ans et au-delà, et dont la signification reste aujourd’hui encore mystérieuses’’. Des images qui reviennent au continent auquel elles appartiennent. Elles proviennent des grottes et sont constituée de gravures, de peintures, de croquis etc. 

BIGUE BOB

 

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