Publié le 20 Apr 2017 - 13:26
PAIEMENT DE LA DETTE DU SÉNÉGAL

La Banque mondiale s’inquiète

 

L’économiste en chef du bureau de la Banque mondiale s’inquiète du coût ‘’assez élevé’’ des intérêts que le Sénégal paie dans le cadre du remboursement de sa dette.

 

La dette coûte cher au contribuable sénégalais. Selon l’économiste principal du bureau de la Banque mondiale à Dakar, les intérêts payés par le Sénégal équivalent à 2% du PIB du pays. Ce qui, d’après Julio Ricardo Loayza, ‘’est assez élevé’’. En terme de comparaison, le coût de la dette pour le Sénégal est l’équivalent de ‘’10% du revenu de l’Etat’’. ‘’Avec 10% des revenus, le gouvernement est obligé de payer la dette au lieu d’investir cela dans des projets d’infrastructures routières, l’eau, l’électricité’’, déplore M. Loayza qui s’exprimait hier, lors du lancement au siège de la Banque mondiale du rapport Africa’s Pulse.

Ainsi, même si la dette ‘’ne présente pas actuellement des risques’’, l’économiste de la Banque mondiale prévient que si la croissance actuelle du Sénégal, qui est de plus de 6% depuis deux années successives, ‘’est au ralenti ou qu’elle est faible’’, sa soutenabilité risque d’être remise en cause. Par contre, si cette croissance est maintenue, la dette actuelle ne représentera pas un danger. D’après lui, les principaux risques viendraient de la structure de la dette. 40% de la dette du Sénégal, révèle-t-il, est en dollar, alors que sa monnaie, le F Cfa, est liée à l’Euro. ‘’Si le dollar augmente, les coûts de la dette pour le Sénégal augmentent. Qu’est-ce que le pays a fait pour que le coût de sa dette augmente ? Rien. Il y a juste le dollar qui bouge. Heureusement que ce n’est pas la majorité. Il y a donc un effort à diversifier les sources’’, explique-t-il.

Miser sur les ressources internes

En outre, malgré une dette qui avoisine 60% du PIB, elle n’a pas encore atteint les critères de convergence de l’Uemoa qui sont à 70% du PIB. Par contre, au-delà du Sénégal, ce sont tous les pays africains qui doivent avoir un œil regardant sur la montée de leurs dettes. L’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique, Albert G. Zeufack, informe qu’il y a un certain nombre de pays où l’endettement dépasse 100% du PIB et d’autres ont doublé leur taux, en l’espace de 5 ans. M. Zeufack conseille aux Etats africains de miser sur les ressources domestiques pour financer le développement du continent.

Sur un autre registre, il note que le taux d’inflation du Sénégal a connu une baisse et est de 2% et son déficit budgétaire est de 4,2%, alors que les critères de l’Uemoa sont à 3%. Le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale place aussi le Sénégal dans la liste des 7 pays africains qui ‘’continuent de montrer une résilience économique, aidés en cela par la demande internationale’’. Le Sénégal y figure avec la Côte d’Ivoire, le Mali, le Kenya, le Rwanda, l’Éthiopie et la Tanzanie. ‘’Ces pays ont affiché des taux de croissance annuels supérieurs à 5,4% entre 2015 et 2017, concentrent près de 27% de la population de la région et représentent 13% de son PIB total’’, rapporte la Banque mondiale.

Montée du protectionnisme

En outre, les perspectives économiques pour la région restent ‘’bonnes’’. Le rapport Africa’s Pulse projette la croissance moyenne en Afrique subsaharienne à 2,7% en 2017 contre 1,6% en 2016. En 2018 et 2019, le taux de croissance sera respectivement de 3,2% à 3,8%. Toutefois, la Banque mondiale prévient sur les risques internes et externes. Et parmi les risques externes, la Banque mondiale indexe la montée du protectionnisme portée par des groupes nationalistes dans beaucoup de pays développés.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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