L’Afrique veut surveiller ses arrières

La Commissaire de l’Union africaine pour l’économie rurale et l’agriculture, Josefa Leonel Correia Sacko, a plaidé hier pour le renforcement des réseaux nationaux de coordination dans le cadre de la surveillance de l’environnement en Afrique pour une diffusion effective des informations. Elle s’exprimait à l’occasion de l’ouverture du 2ème forum international du Programme de surveillance de l’environnement pour la sécurité en Afrique (MESA).
L’insécurité alimentaire nutritionnelle, les changements climatiques, l’utilisation non durable des ressources environnementales et naturelles, etc. restent autant de défis à relever en Afrique. Pourtant, le continent met en œuvre divers programmes et activités pour atteindre les aspirations des Africains. C’est ce qu’a indiqué hier la Commissaire de l’Union africaine (UA) pour l’économie rurale et l’agriculture, Josefa Leonel Correia Sacko, lors de l’ouverture du 2ème forum international du Programme de surveillance de l’environnement pour la sécurité en Afrique (MESA). ‘’Pour atteindre notre destinée d’une Afrique prospère, pacifique et intégrée, d’ici 2063, nous avons besoin d’efforts et de détermination.
Ce forum offre une occasion d’échanger nos points de vue sur la façon dont le continent peut aller de l’avant’’, a-t-elle dit. En effet, l’objectif du projet MESA, selon Mme Sacko, est d’accroître la capacité de gestion de l’information, de prise de décision et de planification des institutions continentales, régionales et nationales africaines mandatées pour l’environnement, le climat et la sécurité alimentaire. ‘’Il est primordial de renforcer les réseaux nationaux pour une diffusion effective de l’information. Ces réseaux sont très essentiels pour que les institutions mandatées diffusent l’information en temps opportun aux utilisateurs visés et sous une forme qu’ils comprennent’’, a-t-elle soutenu.
Le projet est financé par l’Union européenne à hauteur de 23 milliards de francs Cfa et compte 7 centres régionaux de coordination. Pour la Commissaire de l’UA, bien que la plupart des réseaux soient actifs, certains ‘’ne sont toujours pas efficaces’’. Cela prive, d’après elle, les décideurs d’informations qui auraient éclairé la prise de décision ainsi que la conception de mesure de prévention. Mme Sacko a également indiqué que le dédouanement des équipements acquis par le MESA pour les pays membres reste un défi à relever. ‘’Dans certains pays, l’équipement a été sous la garde de l’autorité douanière depuis plus de six mois. Je voudrais exhorter le pays concerné à résoudre rapidement le problème de l’autorisation et de l’installation des équipements’’, a-t-elle exhorté.
De son côté, le ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Bibi Baldé, a affirmé que ‘’les transformations espérées des économies africaines restent liées (aux) capacités de maîtrise et de valorisation des applications, des informations et l’observation de la terre dans tous les secteurs de la vie de nos communautés’’. Il a aussi témoigné que le projet MESA a contribué à l’amélioration de la disponibilité et de la qualité de l’information environnementale en matière de gestion des ressources naturelles, de prise de décision et surtout de planification. ‘’L’exemple le plus récent en date est l’apport des informations fournies par le Centre de suivi écologique dans la gestion du feu qui s’est déclaré dans le Ranch de Dolly (Ndlr : le 10 avril dernier)’’, a-t-il avoué. En effet, a poursuivi Bibi Baldé, quotidiennement, les services d’intervention, tels que la direction des Eaux et Forêts, sont informés des fronts et de la progression des foyers de feu, afin de ‘’mieux organiser’’ leurs actions.
ABDOULAYE DIA, SECRETAIRE EXECUTIF GRANDE MURAILLE ‘’Doter l’Afrique d’une agence spatiale d’observation de la terre’’ Le secrétaire exécutif de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte veut que l’Afrique soit dotée d’une agence spatiale d’observation de la terre qui sera autonome. Abdoulaye Dia a fait ce plaidoyer hier, lors de l’ouverture de la deuxième édition du Forum sur le suivi de l’environnement et de la sécurité en Afrique (Mesa). Selon Abdoulaye Dia, l’Afrique ne peut pas atteindre la trajectoire de développement durable en 2030 sans cette agence spatiale qui, dit-il, permettra au continent africain d’avoir une certaine autonomie. ‘’Nous avons besoin d’être accompagné, mais aussi d’un leadership sur la base de nos capacités et de nos objectifs. On ne peut pas mettre en place un programme, un objectif 2063 et ne pas baliser cet objectif à partir de repères réels’’, dit-il. Par ailleurs, M. Dia déplore l’absence de mise en œuvre de certaines politiques qui sont élaborées par les décideurs du continent. |
MARIAMA DIEME