DGE, DAF, DAGAT dans leurs petits souliers

Hier, l’ombre des dernières Législatives a plané sur la rencontre entre les partis politiques et le ministère de l’Intérieur. Assis au présidium, les organisateurs de ce scrutin ont été mis au banc des accusés. Jamais ils n’ont été aussi contestés. Tellement, selon une bonne partie de la classe politique et de l’opinion, le scrutin a été ‘’chaotique’’. Ils vont devoir attendre jusqu’en 2019 pour se racheter, faire oublier les dernières Législatives à jamais inscrites dans les annales. Le ministre et ses services sont encore revenus sur les chiffres des dites élections. Tantôt pour se donner bonne conscience, tantôt pour admettre les failles.
Ainsi, explique le ministre, 6 219 437 personnes ont été inscrites sur les listes électorales, soit plus que l’objectif des 4 millions qui était prévu. 5 166 135 cartes ont été éditées, soit 83,06% des inscrits. En plus, 5 017 190 cartes ont été mises à la disposition des centres de distribution au Sénégal, soit 97%, compte non tenu de l’étranger. Enfin, constate le ministre, au 29 juillet 2017, près de 800 000 cartes n’avaient pu être éditées, poussant l’administration à une modification de la loi électorale. Malgré les statistiques, plusieurs participants ont fustigé l’organisation des dernières consultations électorales. Pour Moctar Sourang, tête de liste de Manko Taxawu Sénégal à Touba, ‘’Ce qui s’est passé le 30 juillet a été fait à dessein. Il faut travailler pour que cela ne se reproduise plus jamais au Sénégal. C’était tout sauf des élections. Au lieu de parler de l’essentiel, nous assistons à une mascarade. Raison pour laquelle nous suspendons notre participation’’.
Les objectifs spécifiques
Outre le principal objectif qui consiste à évaluer la refonte partielle des listes électorales, et plus généralement du processus même des élections, des objectifs spécifiques ont été élaborés dans le document de travail. Il s’agira d’apprécier le processus et des méthodes d’enrôlement des électeurs. Aussi, promet le ministre, le dialogue servira de prétexte pour analyser le dispositif de production des cartes biométriques CEDEAO. Par ailleurs, seront aussi évalués leurs processus de distribution.
Concernant les Législatives du 30 juillet, le ministre s’engage à procéder à un recensement de tous les dysfonctionnements. Et ce n’est pas tout. Compte tenu des nombreuses erreurs matérielles notées dans la production des cartes d’électeurs, il est aussi prévu une procédure de rectification de toutes les erreurs enregistrées. Toutes ces mesures devant contribuer à la tenue d’une élection présidentielle sans contestations en 2019. Pour y arriver, le ministère de l’Intérieur compte sur la mise en place d’un comité technique de suivi des recommandations. Lequel comité sera présidé par la Commission électorale nationale autonome, le secrétariat revenant à la Direction générale des élections. Pour discuter de toutes ces questions, trois pôles ont été retenus : le pouvoir, l’opposition et les non-alignés. Chaque pôle ayant droit à 15 membres. Il a été signifié aux partis qu’ils doivent faire parvenir leurs observations sur les TDR, avant vendredi, date du prochain rendez-vous.
Mor AMAR