Publié le 19 Jan 2018 - 17:41
MANQUE DE FINANCEMENT, INSUFFISANCE DE CENTRES DE SOINS

La santé oculaire négligée

 

L’ophtalmologie est la victime des prévisions budgétaires où très peu de moyens lui sont alloués. Une situation qui freine la prise en charge des maladies cécitantes et affaiblit les ophtalmologistes. Un plaidoyer pour son financement a été fait hier.

 

La cécité et les déficiences visuelles sont des problèmes majeurs de santé de par leur gravité. Avec une prévalence de 1,42%, il y a près de 165 000 aveugles au Sénégal et 550 000 malvoyants. C’est ce qu’a révélé hier l’ophtalmologiste, Dr Boubacar Sarr, au cours d’un plaidoyer pour le financement de la santé oculaire à l’intention des parlementaires, des membres du Haut conseil des collectivités territoriales. Malgré ces chiffres préoccupants,  peu d’efforts sont consentis pour ce secteur à cause de la non-reconnaissance du problème à tous les niveaux.

Du côté des décideurs, a dit Dr Sarr, il n’y a pas suffisamment de ressources (matérielle, humaine, et financière) mises en place pour une bonne prise en charge des maladies cécitantes. Du côté de la population, le diagnostic tardif pose problème. ‘’Nous faisons 13 000 interventions de cataracte par an, avec 24 000 nouveaux cas dans l’année ; 35 à 50 000 aveugles de cataracte. Pour le trachome, nous sommes à 25 000 aveugles et 91 000 trichiasis. C’est beaucoup de défis à relever et nous n’avons que 68 centres de soins. Le travail est énorme’’, a-t-il soutenu.

Selon lui, plus de 75% des cécités sont évitables. Ce qu’il faut, c’est offrir des moyens de soigner, mais le travail de prévention doit être fait en amont. Parce que quand un individu est atteint de trachome, le processus morbide vers la cécité est irréversible. La prévention, a-t-il dit, c’est donner des médicaments, qu’il y ait des structures de soins. ‘’Quand vous n’offrez rien aux populations, c’est un peu difficile. Les moyens sont très rudimentaires. Tous les résultats obtenus en matière de santé oculaire, nous les devons aux partenaires. Les investissements publics sont rares. Parfois ça nous met dans des positions de faiblesse. Nous devons pousser l’Etat à mettre beaucoup de moyens, parce que c’est possible’’, a plaidé Dr Sarr. Pour lui, il faut  juste de la volonté politique avec des services de soins oculaires complets. ‘’Il faut également intégrer la santé oculaire dans les systèmes de santé en garantissant l’accès aux pauvres et la gratuité aux plus pauvres’’, a-t-il recommandé.

Docteur Astou Sarr de renchérir qu’il est important de parler de financement, mais aussi de rechercher des financements très innovants. ‘’Nous sommes en période de raréfaction de ressources, mais l’incidence de la prévalence de la cécité nécessite que les pouvoirs publics apportent de l’intérêt à cette problématique qui touche nos pays. Parce que, quand une personne devient aveugle, c’est une kyrielle de conséquences économiques. Un enfant qui doit aller à l’école n’y parvient pas, parce qu’il devient guide pour son père ou sa mère’’, constate-t-elle. A l’en croire, quand une personne devient aveugle, c’est une perte de la productivité. C’est autant de conséquences qui impactent sur le développement du pays. C’est pourquoi, a-t-elle souligné, le problème de financement se pose avec acuité. ‘’Il faut que l’on puisse corréler les ressources allouées à la santé oculaire aux problèmes de santé identifiés’’.

De son côté, docteur Fatou Badiane a soutenu qu’il n’y a pas de ligne budgétaire visible pour le programme de lutte contre la santé oculaire. Car tout est inclus dans la division de la lutte contre la Maladie. ‘’Le programme est confronté à un problème de ressources. Il faut que ce financement soit réglé’’.

VIVIANE DIATTA

 

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