Publié le 21 Mar 2019 - 23:07
VIOLENCES CONJUGALES, DIVORCES ET MARIAGES D’ENFANTS…

Les chiffres 2017 et 2018 de la boutique de Droit de Kolda 

 

Les statistiques de la boutique de Droit de Kolda sont connues. Les divorces, les questions d’état civil, les violences physiques et sexuelles, les mutilations génitales féminines (Mgf), l’accès au crédit et le foncier ont été les cas les plus enregistrés en 2017 et en 2018.

 

Dans le but de fournir aux populations de la région de Kolda des services juridiques gratuits, la boutique de Droit du Fouladou a été mise en place en mars 2017. Ceci grâce à un partenariat avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), à travers le Programme intégré de développement économique et social (Pides). Selon Mme Ramata Oumar Sall, Coordonnatrice de la boutique de Droit des femmes juristes à Kolda, de 2017 à 2018, la boutique a enregistré 795 cas, toutes catégories juridiques confondues.

Il s’agit des violences, des mariages d’enfants, de questions d’état civil, de mutilations génitales féminines (Mgf), d’accès au crédit, de foncier, de droit de la famille, de travail, de droit administratif, de foncier, bail et questions commerciales. ‘’Mais les cas les plus récurrents sont surtout les violences conjugales, les mariages d’enfants, les divorces, des viols et des questions relatives au droit de succession’’, a-t-elle dit. Il s’y ajoute des violences économiques qui renvoient au défaut d’entretien de l’époux principalement, mais aussi à l’abandon de famille, aux violences physiques et psychologiques, celles sexuelles, à la garde des enfants, à la pension alimentaire, le droit pénal, la succession et le foncier.

‘’C’est pourquoi nous avons mis en place des plateformes dans les trois départements de la région de Kolda. Et chaque plateforme est sous la responsabilité du préfet de chaque département, avec comme point focal un service technique. Par exemple, la plateforme du département de Kolda a été placée sous la responsabilité du développement communautaire qui représente le ministère de la Femme au niveau du département’’, explique Ramata Oumar Sall.

La coordonnatrice ajoute : ‘’Là où il n’y a pas un développement communautaire, nous avons pu choisir l’action sociale comme étant coordonnatrice de la plateforme. Le rôle de ces différentes plateformes est de rapporter. Et nous allons chercher des financements et des fonds destinés à ces plateformes, pour qu’elles puissent dérouler leurs activités, afin de ne pas tomber en léthargie.’’

 Malgré ces efforts consentis, les violences conjugales, les mariages d’enfants, les divorces… persistent.

Des formations et des sensibilisations au menu des activités

Pour renverser la tendance, la boutique de Droit de Kolda, en partenariat avec Save the Children et les services techniques, multiplie les campagnes de sensibilisation et démultiplie des formations au profit des relais communautaires. En plus, l’Ajs compte renforcer le travail sur la vulgarisation du droit, des textes de loi existants relatifs aux mariages d’enfants, aux violences. Surtout la loi de 99 qui a rendu beaucoup plus sévères les sanctions comme le viol, les violences conjugales…

Pour l’Ajs, le travail doit aller dans les zones les plus reculées pour lutter contre ce fléau. Elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’Ajs compte aussi démultiplier les formations des para-juristes, les relais communautaires qui sont les premières personnes à être contactées, en cas de violence. Faire de sorte que les populations, les communautés puissent s’approprier davantage les textes juridiques de lutte contre les violences basées sur le genre. D’ailleurs, c’est dans ce cadre que la boutique de Droit de Kolda a organisé une journée porte ouverte et consultations juridiques gratuites.

La coordonnatrice de la boutique de Droit des femmes juristes s’en explique : ‘’Nous sommes dans une communauté où la population est plus ou moins défavorisée sur le plan économique. Raison pour laquelle l’Ajs offre des services juridiques gratuits sur tous les droits, que ce soit droit de la famille, du travail, droit administratif, foncier, bail, commercial. Nous allons également au-delà de cet accompagnement, parce que nous faisons ce qu’on appelle l’accompagnement du droit judiciaire, à travers la rédaction des requêtes introductives d’instance de justice et les conclusions de justice également.’’

Pénurie d’avocats et d’huissiers à Kolda

De Vélingara, à Kolda en passant par le département de Médina Yoro Foula, les justiciables éprouvent d’énormes difficultés à obtenir ou rencontrer un avocat ou un huissier. Car, la région de Kolda ne dispose que d’un seul avocat (Me Prosper Djiba) et d’un seul huissier (Me Jean Félix Coly) qui couvrent toute la région de Kolda. Raison pour laquelle, l’Ajs a rapproché la boutique de droit des populations.

Ramata Oumar Sall souligne que ‘’l’objectif de cette boutique de droit est d’accompagner et de renforcer les justiciables et surtout les femmes qui n’ont pas accès à la justice. Car le constat amer noté dans la région de Kolda est qu’il y a beaucoup de cas de répudiation, des violences faites aux femmes, aux enfants (viol, inceste…) où les populations ont l’habitude de les régler à l’amiable’’.

L’Ajs appuie aussi en matière foncière, car, avec l’Acte III de la décentralisation, il y a beaucoup de problèmes liés au foncier dans la région de Kolda, surtout dans les communes de Saré Bidji, de Dioulacolon, de Pakour et de Tankanto Escale. En plus de cet appui, l’Ajs organise périodiquement des consultations avec l’huissier et l’avocat. Car il y a des litiges qui intéressent le tribunal du travail et l’inspection du travail. Elle travaille aussi en étroite collaboration avec les services techniques comme l’Aemo (Action éducative en milieu scolaire). Une structure qui s’intéresse beaucoup plus aux mineurs en conflit avec la loi.

EMMANUEL BOUBA YANGA

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