Publié le 5 Oct 2023 - 22:22
DÉCLARATION DE CANDIDATURE À LA PRÉSIDENTIELLE

Cheikh Hadjibou Soumaré, le candidat du rassemblement

 

L’ancien Premier ministre sous Wade, Cheikh Hadjibou Soumaré, a présenté, hier, sa candidature à la prochaine Présidentielle. Il lui faudra passer le cap du parrainage. Lui compte sur les jeunes et se présente comme le candidat de l’espérance qui va réunifier tous les Sénégalais.

 

L’ancien Premier ministre sous le régime d’Abdoulaye Wade et patron de l’UEMOA va briguer le suffrage des Sénégalais, le 25 février prochain, s’il passe l’obstacle des parrainages. Cheikh Hadjibou Soumaré a fait sa déclaration de candidature hier, face à la presse. ‘’Le monde est à un tournant décisif de son évolution, de son histoire et le Sénégal ne peut y échapper. 

L’équité, la prospérité et la justice seront les piliers fondamentaux qui guideront notre marche vers ce Sénégal nouveau. C’est pourquoi, si nous voulons éviter le ‘choc des déséquilibres’ entretenus, le choc des cultures, le choc des civilisations, nous n’avons d’autre choix que de bâtir ensemble un monde plus humain en respectant nos différences, la couleur importe peu. Personne, sans distinction aucune, ne sera laissé pour compte. J’y veillerai personnellement, car je serai le président de tous les Sénégalais’’, a-t-il promis.

Le candidat d’ajouter : ‘’Mais cela ne peut se faire que si nous travaillons ensemble, en mettant de côté nos divergences pour le bien commun. Je vous invite à vous joindre à moi et mon équipe, à travailler à un Sénégal plus fort et plus uni. Je suis le candidat de l’espérance traduite ’comme une confiance pure et désintéressée en l’avenir’. Je suis votre candidat.’’

Le 25 février 2024, dit-il, le peuple souverain du Sénégal aura la lourde, mais exaltante mission de faire son choix, sur celle ou celui d’entre les candidats qui sera chargé d’exercer les plus hautes fonctions de président de la République, et cela cinq années durant. C’est pourquoi l'heure est au bilan, à la prise de décision et aux résolutions.

‘’Malgré toutes les avancées significatives observées, dans le respect de la parole donnée par l’actuel président de la République qui s’est conformé à l’esprit de la loi fondamentale sénégalaise, il reste beaucoup à faire. Pour des pays comme les nôtres, en manque de réponse adéquate face à l’extrême pauvreté d’une majeure partie de sa population, nous nous devons, en tant que citoyens, en toute responsabilité et malgré nos divergences, de faire l’économie d’une crise politique majeure. C’est tout le sens qu’il faut donner à la posture que j’ai toujours adoptée en toutes circonstances’’.

En effet, on ne l’a pas beaucoup entendu sur la crise politique majeure que le Sénégal traverse, depuis deux ans. Lui considère que ‘’cette posture est conforme à (s)a conviction profonde que le Sénégal étant dans un ensemble globalisé, toute lecture politique interne devrait se faire à l’aune des tensions géopolitiques qui secouent le monde et qui peuvent être porteuses de risques graves pour le pays’’.

Il ajoute : ‘’C’est pourquoi, après les conflits, le dialogue, j’en appelle, à quelques encablures de l’élection présidentielle, au pardon pour permettre à ces jeunes encore détenus de regagner leur famille. Ceci n’entamera nullement l’autorité et la respectabilité de l’État, bien au contraire. C’est aussi tout le sens qu’il faut donner à mon engagement, après avoir exercé autant de fonctions administratives et politiques dont les dernières comme Premier ministre du Sénégal et président de la Commission de l’UEMOA, qui m’ont permis de mieux appréhender les servitudes de la charge de servir les populations les plus démunies.’’

Selon le candidat déclaré, l’acuité des problèmes qui assaillent ces citoyens et leur famille, en besoins d’éducation, de santé, voire de survie même, exige que le porteur de l’espoir de tout un peuple dans quelques mois ne soit pas dans une position de tâtonnement de la gestion d’un État. Il ne doit pas non plus, d’après Hadjibou Soumaré, être dans une posture de réactions spontanées face aux écueils de la mondialisation, mais plutôt d’action en toute connaissance de cause, dès le prononcé du verdict des urnes en février 2024.

Parrainage citoyen

‘’Passionné de toujours relever les défis tout au long de la trajectoire d’une vie, je demande aux Sénégalais, sans exclusive, de me faire confiance et de porter leur choix sur ma personne au cours de l’élection à venir, en parrainant d’abord ma candidature. Je le fais avec un profond sentiment de responsabilité envers notre nation, son peuple et sa grandeur. J’en appelle à tous les Sénégalais de sang ou d’adoption, soucieux du devenir de notre beau pays à s’unir autour du projet de développement, avenir de notre pays. J’ai choisi le chemin du parrainage citoyen pour aller au contact de cette généreuse jeunesse, de ces braves femmes et de ces dynamiques travailleurs, en souhaitant ranimer l’espérance, par la proposition d’une nouvelle alternative politique’’.

S’adressant aux jeunes, il leur témoigne son respect et leur propose de ‘’refaire le monde en bien’’, car, poursuit-il, ‘‘vous n’êtes pas et vous ne devez pas accepter d’être comparés à la misère du monde. Ce sont ces enjeux de changement véritable, en compagnie des hommes, des femmes et des jeunes de mon pays qui m’ont donné le courage de me porter candidat à l’élection présidentielle de février 2024. Votre confiance est mon moteur, et c’est avec humilité que j’accepte le défi de servir notre pays en tant que président. Je me ferai l’obligation, si la démocratie politique fait de moi votre président de la République au soir du 25 février, d’engager sans délai ce combat de la démocratie sociale à travers des discussions honnêtes, justes et sincères avec toutes les forces sociales et politiques’’.

Ainsi, l’ancien Premier ministre s’insurge contre la violence comme moyen d'expression des opinions. Lui milite pour la concertation permanente comme modèle de gouvernance participative pour éclairer l'action du gouvernement.

A l’en croire, le Sénégal a longtemps été un phare de démocratie en Afrique, un exemple de paix et de stabilité dans une sous-région actuellement en proie aux défis sécuritaires. ‘’Dans un monde au bord de la rupture de confiance des citoyens du Nord comme ceux du Sud à l’égard des organisations de gouvernance financières, économiques et sociales, une réelle solidarité nationale s’impose pour ce Sénégal nouveau. Notre marche vers l’émergence ne peut plus être un slogan politicien, mais une conviction profonde de tous. Car l’émergence d’un peuple se mesure d’abord par la prospérité de citoyens aux intérêts mieux défendus. Par une répartition plus équitable de sa richesse dont les plus grands bénéficiaires sont des femmes et des jeunes bien formés et en bonne santé pour une plus grande résilience aux chocs. Par un environnement sain avec des infrastructures solides permettant au secteur privé d’avoir des gains de compétitivité inestimables en ce XXIe siècle’’, dit-il.

Bilan de Macky Sall, émigration irrégulière et affaire des 7,8 milliards F CFA

Cheikh Hadjibou Soumaré n’a pas manqué d’aborder la question du bilan de Macky Sall, en renvoyant la balle aux électeurs. ‘’Je pense que c’est à la population de répondre à cette question. À l’issue des élections, si elle reconduit son candidat, on peut dire qu’elle l’apprécie. Au cas contraire, elle va le sanctionner’’.

S’agissant de la douloureuse question de l’émigration irrégulière, il considère que les responsabilités sont partagées chez les dirigeants. ‘’Je ne parle uniquement pas de ceux d’Afrique, mais de l’Occident. Il faut qu’ils se retrouvent autour d’une table. Ce sera l’occasion de discuter, histoire de connaitre les causes, mais aussi de parler des solutions et définitivement’’.

Il a aussi abordé la question de son actualité judiciaire. ‘’Concernant l’affaire des 7,8 milliards F CFA, dit-il, j’ai vécu cette affaire avec philosophie. Je savais que j’allais être interpellé. D’ailleurs, j’avais dit à mon fils de me préparer une valise pour ça. Mais avec ce dossier, j’ai su que nous avons une bonne justice. Certes, j’ai été bousculé par les enquêteurs, mais dans le cadre de leur travail. Cette affaire est derrière moi. Je me retourne vers d’autres choses. Je ne vais pas y revenir’’, déclare Hadjibou  Soumaré qui a vu son contrôle judiciaire, dans cette affaire, être levé dernièrement.

CHEIKH THIAM

 

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