Publié le 13 Dec 2023 - 13:34
RÉUNION BIANNUELLE D’AFRICAN ECONOMIC RESEARCH CONSORTIUM

Des experts se penchent sur les liens entre démographie, productivité et chômage

 

La deuxième session plénière du Consortium pour la recherche économique appliquée (African Economic Research Consortium) de l’année 2023 s’est tenue cette année le 26 novembre 2023. Pour cette année, l’AERC a essayé d'établir les liens entre démographie, productivité et chômage.

 

Les réunions bisannuelles du Consortium pour la recherche économique appliquée sont toujours l’occasion de passer en revue, en plénière, un sujet brûlant de la politique économique africaine, à travers des présentations d’experts choisis au niveau mondial pour leur expertise sur la question traitée. Un document renseigne que la plénière de la réunion bisannuelle de cette année a été largement consacrée à la jeunesse africaine, à travers trois présentations phares sur les sujets suivants : “S’attaquer au chômage des jeunes en Afrique, évoquer les stratégies de formalisation des entreprises informelles par une augmentation de la productivité.”

Dans le document traité par ‘’EnQuête’’, “les stratégies à mettre en œuvre pour trouver une solution à la lancinante question de l’emploi des jeunes ont présenté les résultats d’une étude qui s’est étalée sur six ans en Ouganda et portant sur comment combiner la formation professionnelle et une stratégie efficace d’appariement pour augmenter les chances des jeunes Africains à accéder à un emploi décent”.

Dans sa conclusion sur ce premier point, le document a voulu insister “sur l’optimisme quant au résultat de la recherche d’emploi et la qualification comme des atouts majeurs pour accéder à un emploi décent pour les jeunes chercheurs d’emploi”.

Un des auteurs de cette étude, le recteur de l'Ucad, Amadou Aly Mbaye, a axé son intervention sur “la démographique en Afrique, à travers la promotion de la productivité dans le secteur informel”. Plus concrètement, M. Mbaye a interrogé les concepts “productivité, dividende démographique et secteur informel dans l’agenda politique actuel des pays africains”.

Selon le rapport, il a aussi insisté sur un paradoxe découlant du fait que, “malgré le fait que l’Afrique soit en train de devenir le réservoir en main-d’œuvre du monde, la main-d’œuvre y est plus chère du fait de la faiblesse de la productivité et d’autres facteurs institutionnels limitant les possibilités des entreprises à offrir un emploi de qualité à un nombre sans cesse grandissant de demandeurs d’emploi”.

Mais, Amadou Aly Mbaye se montre optimiste. Car, selon lui, “à l’horizon 2050, alors que toutes les autres régions du monde connaîtront un taux de croissance négatif de leur force de travail, celle africaine croitra à un taux supérieur à 12 %, faisant du continent la principale source de main-d’œuvre du monde”.

Par contre, du côté des entreprises, il y a de faibles capacités à offrir des emplois décents à une main-d’œuvre largement sous-utilisée et en constante progression. Il en résulte une prolifération des emplois informels et précaires. Les facteurs expliquant cette faible capacité, selon le conférencier, tiennent à la cherté des coûts des facteurs non échangeables comme les services d’infrastructure et la main-d’œuvre. En se basant sur une étude portant sur une dizaine de pays africains, sur plus de dix ans, le conférencier montre que la faiblesse relative de la productivité des entreprises informelles comparées aux formelles est observée dans presque tous les pays. Cette différence de productivité a beaucoup de conséquences négatives sur l’économie de certains pays, notamment par le fait de réduire drastiquement le potentiel de croissance de ces pays. 

Dans un autre registre, le professeur a passé en revue les expériences de formalisation des entreprises informelles et expliqué leur échec par l’approche souvent utilisée et consistant à vouloir simplement formaliser en enregistrant. En se basant sur les données collectées dans leurs études, il a insisté sur le fait “qu’il y a plusieurs degrés de formalité et qu’une approche plus ciblée des politiques d’incitation, selon les niveaux d’informalité, pourrait produire de meilleurs résultats”.

Mamadou Diop 

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