Le FDR dénonce une ‘’dérive autoritaire’’ du régime Diomaye-Sonko

Face à ce qu’il qualifie de recul démocratique et de crise multidimensionnelle, le Front pour la défense de la démocratie et de la République appelle à un sursaut national et à la mobilisation des forces vives.
Réunie mercredi dernier au siège de Taxawu Sénégal, la Conférence des leaders du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) a dressé un bilan positif de son premier semestre d'existence, tout en tirant la sonnette d’alarme sur la situation politique, économique et sociale du pays.
À l’issue de cette rencontre, les leaders du FDR ont félicité Khalifa Ababacar Sall pour son action à la tête du front. Son mandat à la coordination du FDR prendra fin le 30 juin. Il sera remplacé, à partir du 1er juillet prochain, par Samba Sy, secrétaire général du PIT, désigné à l’unanimité pour quatre mois. Ce choix repose sur ses ‘’qualités de rassembleur, son sens de l’écoute et son expérience dans la conduite des organisations’’, souligne le communiqué.
Mais c’est surtout sur l’état de la démocratie sénégalaise que le FDR s’est attardé, évoquant une ‘’dérive autoritaire’’ et une crise sans précédent.
‘’Le Sénégal, longtemps considéré comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique, est aujourd’hui en proie à une crise multidimensionnelle sans précédent : politique, financière, économique et sociale’’, alerte la Conférence des leaders. Le FDR s’inquiète d’une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Le front dénonce des ‘’procédures sélectives et expéditives’’, visant des opposants, chroniqueurs et journalistes, dans un climat d’intimidation et de répression des voix critiques. ‘’La justice sénégalaise est détournée de sa noble mission d’impartialité pour servir d’instrument de règlement de comptes politiques’’, affirme le communiqué, pour qui cette tendance ‘’fragilise la confiance des citoyens dans les institutions républicaines’’.
Sur les libertés publiques, le constat est tout aussi sévère : les manifestations sont interdites ou réprimées, la presse sous pression et les activistes réduits au silence. ‘’La citoyenneté est étouffée par la peur et la répression’’, soutient le FDR.
Sur le plan économique, le FDR dénonce une gouvernance défaillante, marquée par un désaccord profond avec le FMI, une dette publique jugée insoutenable, un déficit budgétaire historique et une inflation galopante. ‘Les investissements publics se rétrécissent comme peau de chagrin, pendant que les dépenses de prestige pour les hautes autorités explosent’’, critique le front, qui pointe également ‘’le clientélisme dans les recrutements et l’incompétence dans la gestion de la campagne agricole’’.
Le marasme économique touche particulièrement les zones périurbaines et le monde rural, avec des campagnes de commercialisation ‘’désastreuses’’, une mévente des récoltes et une faible accessibilité aux intrants agricoles.
Face à cette situation jugée alarmante, le FDR appelle à un sursaut national, exhortant les citoyens à se mobiliser pour défendre la démocratie, l’État de droit et les libertés. ‘’Le Sénégal mérite mieux qu’un retour en arrière démocratique. Le peuple mérite une justice libre, un État responsable et une gouvernance au service de l’intérêt général’’, lit-on dans le document. Le front en appelle à toutes les forces vives de la nation – partis politiques, syndicats, société civile – pour ‘’engager les luttes multiformes contre les dérives liberticides’’ et bâtir une alternative.
‘’Le FDR reste mobilisé pour la défense des libertés, de la justice et de la République’’, conclut le texte signé par son nouveau coordonnateur.
Maguette NDAO