La Cosydep et l'institut des algorithmes du Sénégal signent un accord

La Cosydep et l'Institut des Algorithmes du Sénégal s'allient pour une intégration équitable et maîtrisée de l'intelligence artificielle dans les programmes scolaires. Cette rencontre décisive s'est déroulée dans les locaux de la DER/FJ.
Le paysage éducatif sénégalais va subir une mutation importante. La Cosydep, acteur clé de l'éducation, et l'Institut des Algorithmes du Sénégal (IAES) ont officialisé un partenariat ambitieux : l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) au cœur des établissements scolaires. Cet accord stratégique vise à préparer la jeunesse du pays aux défis de la révolution numérique, en les positionnant non plus comme de simples utilisateurs passifs, mais comme des acteurs du développement technologique.
"Nous sommes à l'ère d'une certaine révolution numérique et le Sénégal ne devrait pas être absent," a déclaré le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow. Il ajoute en plaidant pour une IA par la jeunesse sénégalaise. "Plus de 3 millions de nos jeunes sont sur Facebook, plus de 3 millions 300 sur WhatsApp. Il est essentiel que l'on puisse faire en sorte que nos jeunes ne soient pas simplement de simples consommateurs de ces outils. Il nous faut travailler à en faire des développeurs."
L'objectif est clair : adapter les curricula scolaires pour inclure l'IA, garantissant ainsi que les enfants acquièrent les compétences nécessaires pour interagir avec cette technologie, mais aussi pour développer un esprit critique et créatif. Le partenariat entend également mettre en place un cadre normatif robuste pour protéger les enfants des éventuels méfaits de l'IA.
Pour le cofondateur de l'IAES, Ndiaye Dia, l'accent a été mis sur le rôle fondamental de sa boîte dans cette initiative. "Nous sommes ravis et honorés d'être ici aujourd'hui pour officialiser ce partenariat. Nous sommes ici pour apporter l'expertise d'intelligence artificielle, à réfléchir, à construire, voir comment on pourrait intégrer de manière maîtrisée et adaptée cette technologie-là dans le système éducatif."
Il a également mis en lumière l'impact potentiel sur des problématiques concrètes, citant un manque criant de professeurs dans certaines zones, où "nous pouvons aller jusqu'à 70 élèves pour un seul professeur de mathématiques." Dans ce contexte, l'IA est envisagée comme un "outil important qui puisse soutenir, accompagner et renforcer le travail de l'enseignant."
Face à l'interdiction récente des téléphones portables en classe, Cheikh Mbow a nuancé la portée de la mesure. "C'est une mesure qui est temporaire. La véritable mesure, c'est de pouvoir accompagner les enfants à bien utiliser cet outil-là pour en faire un levier d'apprentissage important," a-t-il affirmé, plaidant pour une utilisation équitable du numérique afin de ne pas "creuser les inégalités" et de "renforcer les plus riches."
Mamadou Diop