Publié le 27 Nov 2025 - 11:35
VIOLENCES À L’ÉGARD DES FEMMES, FÉMINICIDES 2024  

Une femme sur trois toujours en danger

 

À l’occasion du lancement, avant-hier, des quinze jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, ONU Femmes a rendu public un rapport alarmant sur l’ampleur du phénomène à l’échelle mondiale. Le document montre que la disponibilité des données sur la violence à l’égard des femmes et des filles s’est nettement améliorée au cours des dernières années : des statistiques existent désormais sur la prévalence de la violence exercée par un partenaire intime dans au moins 168 pays, et, depuis 2025, sur la violence sexuelle perpétrée par un autre auteur que le partenaire dans 140 pays. Ces données sont essentielles pour éclairer les actions de prévention et de prise en charge menées par ONU Femmes.

Selon le rapport, 840 millions de femmes, soit près d’une sur trois, ont été victimes au moins une fois dans leur vie de violences sexuelles et/ou physiques commises par un partenaire intime, de violences sexuelles hors couple, ou des deux. Cela représente 30 % des femmes âgées de 15 ans et plus. Un chiffre glaçant qui, malgré deux décennies d’efforts, reste quasiment inchangé. La baisse enregistrée sur la violence exercée par un partenaire intime n’est que de 0,2 % par an sur vingt ans.

Les conséquences sur la santé des victimes sont multiples et durables : les femmes ayant subi des violences présentent des taux plus élevés de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées, d’infections sexuellement transmissibles et de VIH, ainsi que de nombreux autres problèmes de santé qui persistent bien après les violences.

La violence sexuelle commise par un agresseur autre que le partenaire est elle aussi répandue, bien que largement sous-déclarée. À l’échelle mondiale, 8 % des femmes de 15 ans et plus — soit 263 millions — déclarent en avoir été victimes au moins une fois.

Le rapport met également en lumière de fortes disparités régionales. Les femmes vivant dans des pays à faible revenu, affectés par les conflits ou particulièrement vulnérables au changement climatique, figurent parmi les plus exposées. En Océanie (hors Australie et Nouvelle-Zélande), dans les pays les moins avancés (PMA) et dans les petits États insulaires en développement (PEID), la prévalence de la violence exercée par un partenaire intime au cours des douze derniers mois atteint respectivement 38 %, 18 % et 17 %, contre 11 % en moyenne mondiale.

Section: