Publié le 25 Mar 2019 - 17:55
3 QUESTIONS A PERE ROGER GOMIS, PRETRE DU DIOCESE DE DAKAR

‘’La pénitence est une œuvre de la grâce de Dieu, qui fait revenir nos cœurs à lui’’

 

Quel est le sens de la pénitence ?

Le mot pénitence, du latin ‘’paenitentia’’, qui traduit le mot grec ‘’métanoia’’, ne signifie pas quelque chose de pénible et de difficile, mais ‘’conversion’’ ou ‘’changement d’esprit’’. Faire pénitence, c’est donc changer de vie, en se détournant du mal et de ce qui nous y entraine, pour se tourner vers Dieu dont on s’était éloigné. Le but ultime de la pénitence est d’aimer Dieu et de s’abandonner à lui. Il est motivé surtout par la participation aux souffrances du Christ, comme l’a souligné le pape Paul VI. Toutefois, si pénitence signifie conversion, celle-ci est d’abord une œuvre de la grâce de Dieu, qui fait revenir nos cœurs à lui : ‘’Convertis-nous, Seigneur, et nous serons convertis’’ (Lamentations 5, 21).

Dieu nous donne la force de recommencer. C’est en découvrant la grandeur de l’amour de Dieu que notre cœur est ébranlé par l’horreur et le poids du péché, et qu’il commence à craindre d’offenser Dieu par le péché et d’être séparé de Lui. Le cœur humain se convertit en regardant vers celui que nos péchés ont transpercé (cf. ‘’Catéchisme de l’Église catholique’’, n°1432). La pénitence signifie donc le changement qui s’opère au plus profond du cœur, sous l’influence de la Parole de Dieu et dans la perspective du Royaume (cf. pape Jean-Paul II). Elle désigne l’ensemble des actes par lesquels le fidèle témoigne de sa volonté d’ajuster sa vie à l’Évangile, non pour faire plaisir à Dieu ou par peur de représailles ou pour justifier le mal aveugle qui frappe, mais pour retrouver le chemin du bonheur et de la paix.

Comment faire pénitence ?

Dans son exhortation apostolique ‘’Réconciliation et Pénitence’’, au paragraphe 4, le pape Jean-Paul II rappelle que, dans le vocabulaire chrétien théologique et spirituel, pénitence est synonyme d’ascèse, l’effort concret et quotidien de l’homme, soutenu par la grâce de Dieu, en vue de perdre sa vie pour le Christ, unique moyen de la gagner (cf. Mathieu 16, 24-26). Pour lui, la pénitence est étroitement liée à la réconciliation avec Dieu et les autres. Le carême  porte des fruits, grâce aux actes de pénitence. Avant lui, le pape Paul VI, indiquant les trois principales œuvres de pénitence, affirmait d’abord : À aucune époque, la vraie pénitence ne peut faire abstraction d’une ascèse également physique. Tout notre être, en effet, corps et âme, doit participer activement à l’acte religieux par lequel la créature reconnaît la sainteté et la majesté de Dieu.

Quelles sont les trois principales œuvres de pénitence ?

Il y a trois façons principales de satisfaire au précepte divin de la pénitence. C’est la prière, le jeûne et les œuvres de charité. L’Église a toujours spécialement prôné l’abstinence de viande et le jeûne.  (cf. Paul VI, ‘’Constitution apostolique Paenitemini’’ du 17 février 1966 ; cf. aussi ‘’CEC’’, n°1434). Le Code de droit canonique prescrit au canon 1249  que tous les fidèles sont tenus, par la loi divine, de faire pénitence, chacun à sa façon. Mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s’adonneront d’une manière spéciale à la prière et pratiqueront des œuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l’abstinence. Il s’agit notamment de l’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la Conférence des évêques, chaque vendredi de toute l’année et le temps de Carême  (cf. canons 1250 et 1251). C’est tous le sens du Mandement pour le Carême publié chaque année par les évêques, à la suite de leur message pour l’occasion.

VIVIANE DIATTA

 

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