Publié le 19 Sep 2019 - 20:23
5e EDITION DU FORUM DES CAISSES DE DEPÔTS

Des sources de financement au rendement des fonds

 

Dakar a abrité, depuis hier, la 5e édition du Forum des caisses de dépôts. La rencontre, qui s’est déroulée dans un hôtel de la place, en présence du ministre du Budget Abdoulaye Daouda Diallo, s’est essentiellement penchée sur le rendement des fonds de dépôt.

 

La 5e édition du Forum des caisses de dépôts s’est tenue hier à Dakar. Avec la présence de pays africains et européens, le rendez-vous a permis de dégager des pistes de réflexion sur ces institutions. La rencontre présidée par le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) du Sénégal, Cheikh  Ahmed Tidiane Bâ, a été axée sur le thème : ‘’Quelles ressources pour les financements des caisses de dépôts’’.

Pour dégager des pistes de réflexion, trois panels ont été organisés. Le premier a été consacré à ‘’L’importance de la gestion des fonds en déshérence dans le modèle économique d’une caisse de dépôt’’. Cette gestion a son intérêt, car lesdites caisses peuvent récupérer les fonds avant leur prescription pour le financement de l’économie de leur pays et accomplir les missions qui leur sont assignées par la loi, comme le financement d’infrastructures ou de projets de développement. La gestion des fonds dormants permet aussi aux caisses de jouer leur double rôle d’une part de sécurisation et de protection des fonds des tiers (la recherche du titulaire ou des ayants droit) et, d’autre part, d’investissement à long terme.

Le deuxième panel a traité de ‘’La mobilisation de l’épargne des diasporas pour le développement’’. Selon les explications fournies pendant la présentation, des contacts entre certaines caisses, lors de la préparation de ce forum, ont abouti à un partenariat avec l’Agence française de développement (Afd) et la mise en place du projet Diasdev.

Ce dernier est une initiative conjointe de l’Afd, des caisses de dépôts française, italienne, marocaine, sénégalaise et tunisienne. Il vise à amener les diasporas africaines à privilégier l’investissement par rapport à la consommation qui, jusqu’ici, occupait une place prépondérante dans leurs transferts vers leurs pays. Diasdev associe les opérateurs financiers de la diaspora comme le Club Efficience, Afriquity, Babyloan, Niokolo Transport… Ce projet a un caractère innovant. C’est pourquoi d’ailleurs une étude de faisabilité est en cours pour son déploiement en 2020. Il vise, entre autres, à analyser les besoins des diasporas et l’offre de services financiers existants, définir un programme d’assistance technique aux caisses de dépôts africaines pour la gestion de l’épargne populaire et compléter l’offre de produits d’épargne de leur réseau, construire des fonds d’appui technique et financier.

Financement des infrastructures sociales en Afrique

‘’Le financement des infrastructures sociales en Afrique’’, est le thème du troisième panel. En effet, selon son présentateur Mike Salawou, Coordonnateur pour le Développement des infrastructures en Afrique, ‘’le manque d’infrastructures en Afrique coûte 2 % au Pib des pays par an. Le déficit d’infrastructures étant compris entre 70 et 110 milliards de dollars par an’’.

‘’Par conséquent, il faut voir comme solution les caisses de dépôts’’, poursuit-il. Ainsi, ce panel a permis de réfléchir sur les infrastructures sociales en Afrique, le rôle des bailleurs de fonds, des banques de développement, des fonds d’investissements et du secteur privé, la promotion de ces projets, l’ingénierie financière, le financement mixte.

La cérémonie a été aussi l’occasion de revenir sur la lancinante question du réchauffement climatique. Et à ce sujet, une table ronde a été organisée. ‘’Nous avons consacré 400 hectares aux espaces verts’’, déclare Abdellatif Zaghouan, Directeur général de la Caisse de dépôt et de Consignations du Maroc.

Eric Lombard, Dg de la Cdc française, a déclaré que leur ‘’caisse détient un portefeuille de 170 milliards d’euros’’ et qu’ils ont pris en compte la Cop 21, c’est-à-dire d’investir dans les entreprises ou pays visant un réchauffement climatique limité à 1,5 degré.

Lancé en 2011 à Marrakech (Maroc), ce forum réunit tous les deux ans les membres dont les activités sont guidées par les principes de la protection, de la sécurité et du rendement des fonds confiés par mandat public. La 6e édition est prévue à Libreville (Gabon) en 2021.

EL HADJI FODE SARR (STAGIAIRE)

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