Publié le 8 Feb 2020 - 23:41
7e AG DES CHAMBRES DE COMMERCE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST

Les plaidoyers de Cissé Lo, Aminata Touré et Serigne Mboup

 

La région de Kaolack abrite, depuis hier, la 7e Assemblée générale de la Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture de l’Afrique de l’Ouest. Il a été question de la libre circulation des personnes et des marchandises.

 

La Fédération des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture réfléchit, depuis hier, sur le thème ‘’Le marché communautaire de la CEDEAO : enjeux et perspectives’’. Elle peut compter sur le président protocolaire du Parlement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, Moustapha Cissé Lo, qui fait remarquer que la fédération n’est pas reconnue par la CEDEAO. Pour que cela advienne, il sollicite l’appui du Conseil économique, social et environnemental (Cese) dont la président Aminata Touré était présente, hier, à cette rencontre organisée dans le cadre de la Fika.

‘’Je voudrais que vous puissiez prendre à bras le corps ce dossier, pour que l’Etat porte le plaidoyer pour mettre en place un dispositif juridique qui puisse installer la Chambre de commerce régionale qui prendra en compte les préoccupations du secteur privé dans le processus d’intégration’’, a plaidé Moustapha Cissé Lo. Qui a insisté sur les entraves liées à la libre circulation des personnes et des biens.

Les lois, dit-il, existent, mais il faudra insister sur leur exécution pour donner le droit aux opérateurs économiques de se déplacer avec les marchandises. Ceci, afin de promouvoir les échanges intra-communautaires, sachant qu’il y a jusqu’à présent beaucoup de barrières. Il précise que les chambres de commerce ‘’ne sont pas des syndicats’’, mais de ‘’véritables organisations’’ dotées de la puissance publique et capables d’influencer toutes les décisions relatives à l’économie et aux finances. Moustapha Cissé Lo insiste sur ce point pour que cette institution joue son rôle d’accompagnement de l’Etat.

Son collègue Serigne Mboup le rejoint pour l’exécution des lois, afin d’arriver à un véritable commerce intra-africain et souhaite une meilleure communication entre les directions de la douane et de la police. Il lance un message pour l’ouverture du marché africain. ‘’L’Afrique doit être exportateur en Afrique, avant de penser à exporter ses produits en Europe ou ailleurs’’.

Le président de la Chambre de commerce de Kaolack souligne qu’ils sortiront avec des recommandations ‘’utiles’’, de cette assemblée générale.

En écho à ses propos et sollicitations, la présidente du Cese, Aminata Touré, a assuré que son institution est prête à accompagner ces acteurs au bénéfice de l’espace communautaire. ‘’Les enjeux sont, dit Mme Touré, la nécessité d’accorder une attention particulière à la contribution économique des femmes et des jeunes. Notamment, la tranche d’âge de 15 à 35 ans qui est amenée à constituer, dans un futur proche, 65 % des populations’’. Elle trouve que cette organisation doit susciter une montée de capitalisation en matière économique et de ce dividende démographique intra-africain qui est de 12 % et celui intracontinental de 60 %. La président trouve que cette assemblée générale vient à un moment ‘’crucial’’ de l’évolution du schéma économique de la sous-région, avec le processus enclenché de mise en œuvre effective de la monnaie commune Eco. Qui sera, d’après elle, l’instrument ‘’décisif’’ de raffermissement du système d’intégration de la CEDEAO. Elle précise que le débat scientifique et les contours politico-économiques de mise en œuvre de ce choix monétaire interpellent les différents acteurs centraux des activités économiques.

Dans l’espace CEDEAO, les exportations sont de 15 %

Mais, avance Aminata Touré, il leur revient d’apporter, en grande partie, la réponse à la question de la ‘’faiblesse relative’’ des échanges entre pays membres de la CEDEAO. Une enquête d’un organisme d’assistance technique du système des Nations Unies montre que le commerce intra CEDEAO correspond à seulement 15 % des exportations vers les pays membres et 5 % à l’importation depuis les pays membres. Ceci avec un point rouge dû à la persistance des difficultés découlant des mesures non tarifaires.

Selon elle, ce constat donne une idée de l’importance des progrès à réaliser pour respecter les règles du jeu du marché commun. Et ainsi dynamiser les échanges commerciaux au sein de l’espace économique sous-régional qui a actuellement un produit intérieur brut (PIB) global de 750 milliards de dollars, selon les statistiques de 2017.

Il urge, pour la présidente du Conseil économique, social et environnemental, de souligner l’importance, pour les États de la sous-région, d’améliorer le potentiel logistique et les infrastructures, facteurs essentiels au développement des échanges intracommunautaires. ‘’Le Sénégal, signale-t-elle, à travers le Plan Sénégal émergent (PSE) s’évertue à renforcer ses infrastructures, en assurant la sécurisation des personnes et des biens’’. Elle soutient que l’organisation constitue une plateforme de choix dans la dynamique d’une participation plus soutenue du secteur privé sous-régional dans les décisions politiques, visant l’amélioration du climat de l’investissement privé, le renforcement des partenariats publics-privés, le développement de projets d’infrastructures et la bonne gouvernance des entreprises.

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VISITE DU GOUVERNEUR DE LA RÉGION DE KAOLACK À LA FIKA

Alioune Badara Mbengue note un satisfecit

L’organisation de la Foire internationale de Kaolack (Fika) est un succès, aux yeux du gouverneur de la région de Kaolack, qui a visité les stands et apprécié les innovations de cette édition.

Le gouverneur de la région de Kaolack, Alioune Badara Mbengue, a effectué une visite de stands à la Foire internationale de Kaolack, pour un état des lieux de l’organisation. Qu’il trouve excellente. ‘’Je croyais, en venant ici, que je vais trouver du désordre dans les installations. Mais j'ai vu que tout ce que l’on s’était dit en réunion de CRD a été mis en application. Les installations sont bien faites, on marche sans obstacle. Tout est dans l’ordre. Du point de vue sonorisation, j’avais recommandé une sonorisation centrale, mais tout a été fait’’, remarque l’autorité.

Le gouverneur salue aussi les innovations, avec ‘’la présence d’institutions administratives, financières dans le but de faire connaître davantage au public les différentes démarches pour créer une entreprise’’.

A ce propos, le chef de l’Exécutif régional a apprécié que la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack ait aménagé une salle pour des formalités, afin d’accompagner les différents créateurs d’entreprise et lutter contre l’informalisation à outrance. Une initiative qui permet d’obtenir toutes les pièces nécessaires à la création d’une entreprise en 48 heures. Alioune Badara Mbengue en a profité pour échanger avec les institutions, dans le but de favoriser la bancarisation. Car, à l’heure actuelle, les échanges vont à une vitesse telle, qu’il n’est plus permis de se trimbaler avec une certaine somme d’argent. Le gouverneur espère aussi l’installation décentralisée de projets industriels.

Toujours au chapitre des innovations, Rokhaya Sophie Diack, du Centre de formalité des entreprises de la Chambre de commerce de Kaolack, annonce la création du centre de gestion consulaire, pour avoir une collaboration beaucoup plus formelle avec les impôts et domaines. ‘’On s’est rendu compte que la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack crée en moyenne 100, voire 150 entreprises individuelles et des GIE. Le mal est qu’il n’y a pas de suivi après la création’’.

Selon elle, les opérateurs ont tendance à avoir le registre de commerce et le Ninéa, puis de s’en arrêter-là. Le centre est, de ce fait, là pour les accompagner pour tout ce qui est comptabilité, fiscalité et apporter une aide pour une couverture sur le plan social.

AIDA DIENE

 

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