Publié le 30 Nov 2017 - 00:04
AFFAIRE CHEIKH TIDIANE GADIO

Le début du précipice 

 

Une carrière politique en berne. Une réputation salie. Une liberté sous haute surveillance. Les ennuis de Cheikh Tidiane Gadio sont loin de connaître leur épilogue. En plus de toutes ces difficultés, il devra faire face à des contraintes financières énormes, à l’instar de Dominique Strauss Kahn dans l’affaire du Sofitel.

 

Cheikh Tidiane Gadio est loin d’être tiré d’affaires. Plus que jamais, il aura besoin de l’aide de ses proches et amis. En effet, la justice américaine est réputée être intraitable dans les domaines de la lutte contre la corruption, comme en matière de lutte contre le trafic de drogue. Bénéficiaire d’une liberté conditionnelle, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, habitué aux navettes spatiales, d’un pays à un autre, sera confronté à un régime draconien. Sa liberté sera strictement encadrée, ses comptes risquent de souffrir de cette procédure qui ne fait que commencer.

Comparaison n’est certes pas raison. L’affaire Dominique Strauss Kahn n’est pas celle de Cheikh Tidiane Gadio. Les chefs d’accusation sont diamétralement opposés. Mais, au-delà des faits, les conséquences qui en découlent sur le plan comptable ont des traits de ressemblance indéniables. Dans un article paru le 21 août 2011 dans le site d’informations ‘’Le Parisien’’, intitulé ‘’DSK en résidence surveillée : une facture astronomique’’, on apprend qu’aux Etats-Unis, les procédures judiciaires sont extrêmement coûteuses. Rien n’est gratuit. Tout s’achète.

D’abord, pour humer à nouveau l’air de la liberté, Gadio a dû cautionner et payer un avocat. C’est là le début du cauchemar financier. Dehors, il sera surveillé comme du lait sur le feu. D’autant plus que le Parquet s’est âprement battu contre sa libération sous le prétexte que le ‘’consultant’’ risque de prendre la poudre d’escampette. Pour les experts, cette hypothèse est quasi impossible. Car, non seulement il sera obligé de porter un bracelet électronique, mais aussi, il risque de se voir accompagné de gardes, comme ce fut le cas avec DSK. Ces mesures de sécurité, selon le journal français, coûtaient à l’ancien directeur général du Fonds monétaire international 200 000 dollars tous les mois. ‘’Il faut en effet assurer le paiement des gardes et des équipements de surveillance (caméras, bracelet électronique…)’’, lit-on sur le portail.

Dans ce pays très capitaliste, les honoraires d’un bon avocat coûtent les yeux de la tête. Citant des spécialistes du droit américain, le journal chiffrait les frais d’avocats de DSK à ‘’environ 500 dollars l'heure’’, compte non tenu de primes de résultats qui pourraient atteindre au moins deux cents heures de travail.

Pour ne rien arranger, il existe également une différence criarde entre les systèmes américains et français. Si en France, c’est l’Etat qui supporte les expertises et autres frais relatifs à l’enquête, aux Etats-Unis, les parties sont laissées à elles-mêmes. ‘’En France, c'est le juge qui diligente des expertises pour se faire une opinion. Leur coût est assuré par le budget du ministère de la Justice. Aux Etats-Unis, chaque partie recrute, et donc paie ses propres experts pour leur faire dire ce qu'ils ont envie, afin d'emporter la décision du jury’’, expliquait au journal Anne Deycine, professeur à l'université Paris-X-Nanterre et spécialiste du droit américain.

Pour laver son honneur, Cheikh Gadio aura donc intérêt à s’attacher les meilleurs spécialistes. A chaque fois, il devra débourser des espèces sonnantes et trébuchantes. Au cas où sa culpabilité serait établie, l’ancien ministre des Affaires étrangères pourrait être amené à payer des amendes pouvant atteindre la barre des 5 millions de dollars, compte non tenu des sanctions civiles qui peuvent aller jusqu’à 16 000 dollars, informe le Foreign corrupt practices acts.

A la fin du procès de l’ancien DG du FMI, une autre évaluation faite par BFM TV avait révélé que de toutes les charges, celles relatives aux honoraires de ses deux avocats étaient les plus lourdes. Montant de la note : 4 millions de dollars. Au total, pour les besoins de la procédure, DSK avait déboursé plus de 5 millions de dollars. Ce qui augure de lendemains tumultueux pour le leader de Luy Jot Jotna. En plus de laver son honneur, il devra, à défaut de pouvoir prendre l’avion, appeler à gauche et à droite pour mobiliser les fonds de sa liberté.

MOR AMAR

 

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