Publié le 24 Feb 2014 - 00:23
AFGHANISTAN

Une vingtaine de soldats tués dans l’est de l’Afghanistan

 

Dix-neuf soldats afghans ont été tués, ce dimanche matin 23 février, dans l'est du pays. Huit militaires ont aussi été fait prisonniers par les talibans qui ont revendiqué cette attaque. C'est l'attaque la plus meurtrière contre l'armée afghane depuis des mois, une armée qui est chargée de contrôler le pays alors que les troupes internationales poursuivent leur retrait.

A un peu plus d'un mois du premier tour de l'élection présidentielle, cet événement montre une nouvelle fois la fragilité de la situation dans le pays.

Aux premières heures du jour, un groupe de talibans a lancé une attaque sur un poste avancé de l'armée afghane dans la province de la Kounar. Cette région de l'est de l'Afghanistan est située à la frontière avec le Pakistan. Le chef de la police locale a indiqué qu'ils étaient plus de 100 assaillants. Les insurgés n'ont laissé aucune chance aux militaires afghans pris au piège : en plus de la vingtaine de morts répertoriés, plusieurs soldats ont été fait prisonniers, a revendiqué le porte-parole des talibans dans un communiqué envoyé aux journalistes. Une information confirmée par le gouverneur local.

Une opération massive de l'armée afghane a été lancée pour tenter de les récupérer. Selon les médias locaux, quatre d'entre eux ont été récupérés en vie.

L'attaque s'est produite dans le nord de la province, une zone en partie contrôlée par les insurgés, confie à RFI une source sécuritaire sur place. L'armée afghane contrôle le centre du district mais les talibans sont partout ailleurs, précise ce responsable.

Attaque des plus meurtières

C'est l'une des attaques les plus meurtrières contre l'armée afghane depuis qu'elle est en charge d'assurer la sécurité dans le pays. La coalition internationale poursuit son retrait. Les actions des 50 000 militaires étrangers sont limitées à des opérations spéciales et à la poursuite de la formation des forces afghanes.

Les capacités de l'armée nationale afghane sont régulièrement remises en cause alors que le premier tour de l'élection présidentielle décisive aura lieu le 5 avril prochain.

Le Pakistan accusé de passivité

A l'annonce de l'attaque, le président afghan Hamid Karzai a annulé un déplacement prévu aujourd'hui au Sri Lanka. Le chef de l'Etat a présenté ses condoléances aux familles et condamné cette attaque. Il a aussi accusé le Pakistan voisin de passivité.

C'est un refrain assez connu en Afghanistan. A chaque attaque ou presque, Kaboul accuse le Pakistan d'être responsable ou en tout cas de n'avoir rien fait pour empêcher les talibans d'agir. Les services secrets pakistanais sont réputés soutenir en sous-main le mouvement insurgé pour déstabiliser les autorités afghanes. Des liens notamment financiers existent. Une partie des responsables talibans seraient cachés de l'autre côté de la frontière, au Pakistan.

Le président afghan a donc dénoncé la passivité d'Islamabad et a exhorté son voisin à coopérer avec sérieux et détermination avec le gouvernement afghan. Hamid Karzai a affirmé par la voix de son porte-parole que des talibans pakistanais faisaient partie des membres qui ont pris part à cette embuscade.

Va-et-vient d'insurgés

Difficile à prouver même si la province de la Kunar où a eu lieu cette attaque est située sur la frontière entre les deux Etats. Une frontière poreuse ce qui permet aux insurgés des deux pays de naviguer d'un côté et de l'autre sans être jamais inquiétés.

Mais ces accusations permettent aussi aux autorités afghanes de déplacer le problème. Les talibans mènent une guérilla intense contre le gouvernement de Kaboul. Des négociations de paix pourtant souhaitée par Hamid Karzai n'ont jamais officiellement commencé.

 

Section: 
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?
En Birmanie, des crémations à la chaîne pour les victimes du séisme
ENTRETIEN - AMADOU MOCTAR ANN, ANALYSTE GÉOPOLITIQUE : "Le Sénégal affirme son rôle de médiateur sur la scène internationale"
RETRAIT DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE : Les pays de l’AES dénoncent un levier d’influence française
BURKINA FASO - MASSACRES DE VILLAGEOIS PEULS À SOLENZO : Les balles et les machettes de la haine
OUATTARA ET MAHAMA LANCENT UN APPEL A L’AES : Un retour dans la CEDEAO, une mission quasi impossible ?
MÉDIATION EN GUINÉE-BISSAU : Le pouvoir ‘’chasse’’ la mission de la CEDEAO/ONU
Présentation de “Insécurité au Sahel : sortir de la crise!” : La solution mise en avant par Mamadou Mouth Bane
MALI - SÉNÉGAL : La reconstruction relationnelle se poursuit
COOPÉRATION SÉNÉGALO-IRANIENNE : Arbre de la paix symbole de la fraternité entre les deux peuples    
ELON MUSK : L’influenceur guerrier de l’ère Trump
GEOPOLITIQUE - ISOLATIONNISME DE TRUMP : L’instrument d’un retour de la puissance hégémonique américaine ?