Publié le 11 Apr 2019 - 16:19
AIBD – CRIMINALITE FAUNIQUE

Le Chinois avait dissimulé 27 pièces d'ivoire d'éléphant dans ses bagages 

 

Un mois après l'arrestation d'une Chinoise pour les faits de trafic d'ivoire d'éléphant à l'aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et qui, après avoir passé 30 jours derrière les barreaux, à la veille de son jugement au tribunal de grande instance de Mbour, avait bénéficié, par l'intermédiaire de sa représentation diplomatique au Sénégal, d'une transaction financière régulière et recouvré ainsi sa liberté, un autre ressortissant du même pays a fait l’objet d’interpellation, avant-hier.

Selon nos informations, la Cellule aéroportuaire anti-trafic (Caat) a interpellé un ressortissant chinois résidant à Dakar et en partance pour la Chine, avec des produits de contrebande de faune dissimulés dans ses valises. Il a été surpris avec 27 pièces d'ivoire d'éléphant fraîchement sculptées et astucieusement dissimulées dans des sachets et des pots de café et de lait en poudre. A cela s’ajoute 11 bijoux sculptés en bois d'ébène, un autre bois précieux qui est comme l'ivoire. Ce dernier, selon nos sources, bénéficie d'un statut maximal et total de protection au Sénégal et dont le commerce illégal est lui aussi fortement sanctionné, depuis janvier 2019, à travers la mise en application du nouveau Code forestier.

Selon toujours nos informateurs, après son arrestation, une collaboration étroite est établie entre la Caat, la Direction des eaux et forêts et de la chasse (Defc), les maîtres des poursuites en matière de criminalité faunique et trafic de bois précieux appuyés par l'expertise juridique faunique du projet Eagle Sénégal (Eco Activists for Governance and Law Enforcement) pour entendre le présumé trafiquant travaillant pour une société de Btp chinoise établie à Dakar. Il est actuellement retenu en garde à vue au commissariat spécial de l'aéroport pour le compte de la Defc et de la Caat, pour des faits de circulation, détention et exportation illégale d'ivoire d'éléphant et de bois d'ébène pour une valeur estimée à 1 million de francs Cfa. Une fois en Asie, dit-on, la revente lui aurait rapporté le triple, puisque le prix de l'ivoire peut monter jusqu’à 2 500 $ le kilo sur le marché illégal.

‘’Les peines et amendes qui pourraient être retenues contre lui, pour trafic d'ivoire et de bois intégralement protégés, vont de 5 à 10 ans d'emprisonnement ferme, ainsi que des amendes de 5 à 10 millions de F Cfa’’, confient des sources.  ‘’Gageons qu'à travers cette nouvelle opération de criminalité faunique à l'Aibd, qui intervient à peine un mois après l'arrestation d'une autre Chinoise pour le même crime faunique, le gouvernement envoie à nouveau un signal aux trafiquants de tous horizons sur l'interdiction de ce commerce illégal ensanglanté et la "tolérance zéro" appliquée dans le traitement de ces 2 types de trafic (ivoire/bois précieux) sur l'ensemble du territoire national’’, ajoutent-elles.

CHEIKH THIAM

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