Les révélations du rapport de l’ANSD en 2024

L’ANSD a publié hier un rapport sur la production industrielle, la balance commerciale et les recettes totales de l’État en 2024.
En décembre 2024, selon l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les prix moyens des matières premières sur le marché mondial sont marqués par une baisse des cours du sucre (-6,5 %), du coton (-1,6 %), du blé (-1,4 %), du pétrole brut (-0,4 %) et du riz (-0,2 %) en variation mensuelle. En revanche, le prix du maïs (+3,7 %) progresse sur la période.
En glissement annuel, les cours du blé (-14,8 %), du coton (-11,5 %), du riz (-11,1 %), du sucre (-8,6 %), du maïs (-6,4 %) et du pétrole brut (-5,1 %) fléchissent. Sur l’année 2024, les cours des principales matières premières se replient dans leur totalité par rapport à l’année précédente.
Concernant les productions minières en valeur, le mois sous revue est marqué par une hausse de celles de l’or (+20,3 %), de l’attapulgite (+7,3 %) et du sel iodé (+0,6 %) en rythme mensuel. En revanche, la production d’attapulgite se dégrade de 40,8 % sur la même période.
Comparativement à décembre 2023, les productions en valeur du zircon (+30,0 %) et de l’or (+23,7 %) s’améliorent au mois sous revue. Cependant, celles du sel iodé (-41,8 %) et de l’attapulgite (-32,8 %) reculent sur cette période.
En décembre 2024, selon la même source, la production totale d’électricité régresse de 3,5 % en rythme mensuel. Cette contre-performance est liée au fléchissement des achats de la Senelec auprès des autres producteurs (-5,2 %), malgré la progression de sa propre production (+1,3 %).
En glissement annuel, la production totale d’électricité croît de 7,7 % au mois sous revue. Rapportée aux douze mois de l’année 2023, elle s’améliore de 12,5 %, imputable à la hausse concomitante de sa propre production (+7,8 %) et de ses achats auprès des autres producteurs (+7,6 %) pour la période correspondante de l’année 2024.
Pour la production industrielle, au mois sous revue, elle se relève de 0,6 % en glissement annuel. Cette croissance est portée par la production des ‘’industries environnementales’’ (+5,0 %), de l’’’électricité, gaz et eau’’ (+3,1 %) et des ‘’industries manufacturières’’ (+2,1 %), mais limitée par la baisse de celle des ‘’industries extractives’’ (-4,3 %).
En décembre 2024, la production de ciment se rehausse de 15,8 % en variation mensuelle. Cette situation se traduit par une bonne tenue des exportations (+16,4 %) et des ventes locales (+9,8 %) de ciment sur la même période.
Rapportées au mois de décembre 2023, les exportations (-41,2 %) et les ventes locales (-5,4 %) chutent dans la même dynamique que la production (-9,4 %) de ciment.
En 2024, le solde commercial est évalué à -3 983,4 milliards F CFA
Le solde commercial, au mois sous revue, est évalué à -318,1 milliards F CFA contre -123,6 milliards F CFA en novembre 2024, soit une dégradation de -194,5 milliards F CFA du déficit commercial en variation mensuelle.
Ce résultat s’explique par le recul des exportations (-48,2 milliards F CFA) face à une importante hausse des importations (+146,3 milliards F CFA) en décembre 2024.
Le fléchissement des exportations est principalement lié au repli de celles de l’acide phosphorique (-16,2 milliards F CFA) et, dans une moindre mesure, de titane (-2,8 milliards F CFA), des préparations pour soupes, potages et bouillons (-1,4 milliard F CFA) ainsi que du sel brut (-0,4 milliard F CFA).
Concernant les importations, l’accroissement est imputable au progrès de celles des matériels de transport (+182,2 milliards F CFA), des machines et appareils à moteurs (+21,3 milliards F CFA), des produits céréaliers (+19,9 milliards F CFA) et des matières plastiques artificielles (+5,4 milliards F CFA).
Sur les douze mois de l’année 2024, le solde commercial est évalué à -3 983,4 milliards F CFA, reflétant une atténuation de 731,1 milliards F CFA du déficit par rapport à l’année 2023.
En décembre 2024, les recettes totales de l’État progressent de 82,8 milliards F CFA en variation mensuelle. Cette situation fait suite à la bonne dynamique des recettes fiscales (+78,8 milliards F CFA) et non fiscales (+4,0 milliards F CFA) sur cette période.
En glissement annuel, les recettes totales de l’État baissent de 234,8 milliards F CFA au mois sous revue sous l’effet du repli de 39,8 % des recettes fiscales. Par rapport au cumul de l’année 2023, celles-ci se reconstituent de 36,7 milliards F CFA en 2024, soit une croissance annuelle de 1,0 %.
Au mois de décembre 2024, les frais d’hospitalisation (+278,9 %), les salaires (+7,5 %) et l’effectif de la Fonction publique progressent en rythme mensuel. En variation annuelle, les salaires (+31,0 %) et l’effectif de la Fonction publique (+3,7 %) s’accroissent au mois sous revue.
Au mois sous revue, l’évolution de la situation monétaire est marquée par un relèvement de 6,9 % de la masse monétaire M2 en rythme mensuel. Ce bon comportement est expliqué par le progrès de la masse monétaire M1 (+9,5 %) sur la même période.
Au niveau des contreparties, la bonne dynamique des actifs extérieurs nets (+22,6 %) et des passifs à caractère non monétaire (+2,6 %) explique cette situation.
L’AIBD a enregistré 2 926 090 passagers en 2024
Au mois sous revue, le trafic aérien à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) se caractérise par une hausse de la quantité de fret (+17,4 %), de l’effectif total des passagers (+11,1 %) ainsi que des mouvements d’aéronefs (+7,6 %) en variation mensuelle.
Comparés à un an auparavant, la quantité de fret (-24,1 %), les mouvements d’aéronefs (-4,0 %) et le nombre total de passagers (-3,7 %) régresse au mois sous revue.
Cela signifie que l’AIBD a enregistré 2 926 090 passagers en 2024 (contre 2 942 594 en 2023), 27 718 mouvements d’aéronefs (contre 28 481 en 2023), 39 922 t de fret transporté (contre 38 624 en 2023), et 27 416 départs (contre 24 982 en 2023).
Trafic maritime au Port autonome de Dakar (PAD)
Au mois de décembre 2024, l’activité portuaire au Port autonome de Dakar (PAD) affiche une contre-performance de 17,1 % comparativement au mois précédent. Cette situation fait suite à la baisse simultanée des débarquements (-24,9 %) et des embarquements (-5,0 %) sur cette période. Le repli des débarquements est dû au fléchissement de ceux des produits de la mer (-31,3 %), des hydrocarbures raffinés (-24,7 %) et, dans une moindre proportion, des marchandises diverses (-1,4 %).
Concernant les embarquements, la chute est liée à ceux des phosphates (-42,4 %) et, dans une moindre mesure, des produits de la mer (-4,5 %) ainsi que des marchandises diverses (-1,4 %). Sur le cumul des douze mois de 2024, l’activité maritime au PAD se dégrade de 14,7 % par rapport à la même période de l’année 2023. En 2024, il y a eu 19 141,6 t d’embarquement et d’embarquement, contre 22 446,2 t.
Chiffre d’affaires des secteurs des services et du commerce
En décembre 2024, le secteur tertiaire est marqué par une bonne dynamique du chiffre d’affaires (CA) des services (+18,0 %) ainsi que celui du commerce (+1,6 %) par rapport au mois précédent. La hausse du chiffre d’affaires des services est principalement due au bon comportement de celui de l’’’Hébergement et Restauration’’ (+61,5 %), des ‘’Activités financières et d'assurance’’ (+39,0 %), du ‘’Transport’’ (+19,2 %) et des ‘’Activités spécialisées, scientifiques et techniques’’ (+12,4 %) sur cette période.
Pour le commerce, la progression du CA est liée au rehaussement de celui du ‘’Commerce de détail’’ (+6,1 %), mais atténuée par la contraction de celui du ‘’Commerce de gros’’ (-10,3 %) et du ‘’Commerce et réparation d'automobiles et de motocycles’’ (-4,6 %) sur la même période.
Prix à la consommation
Les prix des produits à la consommation suivis par l’IHPC s’amenuisent relativement au mois précédent. Cette baisse est portée essentiellement par la ‘’Communication’’ (-2,1 %) et les ‘’Produits alimentaires et boissons non alcoolisées’’ (-1,4 %).
En glissement annuel, les prix se renchérissent de 0,3 % au mois sous revue. Par ailleurs, le taux d’inflation annuel s’établit à 0,8 % en 2024.
En décembre 2024, les prix à la production industrielle progressent de 0,6 % en rythme mensuel. Comparés à un an auparavant, ils augmentent de 3,4 % au mois sous revue.
Au mois de décembre 2024, les échanges commerciaux sont marqués par une dégradation des prix à l’importation (-5,7 %) et de ceux à l’exportation (-0,3 %), par rapport au mois précédent.
Ainsi, les termes de l’échange s’améliorent de 5,7 %, s’établissant à 1,10 au mois sous revue contre 1,04 au mois précédent.
Au mois de décembre 2024, l’économie sénégalaise enregistre un regain de compétitivité, expliqué par la régression de 1,8 % du taux de change effectif réel (TCER) en variation mensuelle. Cette hausse est imputable au différentiel d’inflation favorable (-1,1 pdp) et à la dépréciation de la monnaie locale (F CFA), suite à une détérioration de 0,8 % du taux de change effectif nominal (TCEN).
Face à ses partenaires commerciaux de la zone euro et de l’UEMOA, ce gain est évalué respectivement à 1,1 % et 0,2 %.
CHEIKH THIAM