Publié le 2 Oct 2020 - 22:15
CONSTRUCTION DU PORT DE NDAYANE

Le Pad émet un emprunt public é l’épargne de 6,6 %

 

Dans le cadre la construction du port du futur ou port de Dakar à Ndayane, le Port autonome de Dakar émet sur le marché financier régional un emprunt public à l’épargne dénommé ‘’Pad 6,6 %’’, en vue de mobiliser 60 milliards F CFA.

 

Le Port autonome de Dakar (Pad) entend faire du Sénégal un hub logistique, industriel et régional. Hier, il lançait un appel public à l’épargne dénommé ‘’Pad 6,6 %’’. Cette levée de fonds, qui est ouverte à tout souscripteur, sert à financer les infrastructures terrestres du port de Ndayane. Le montant de l’émission est de 60 milliards de francs CFA, avec un coupon annuel de 6,60 %. Les obligations ont chacune une valeur nominale de 10 000 F CFA, et 6 000 000 F CFA d’obligations seront sur le marché. La maturité de l’emprunt est sur 7 ans avec un différé sur le remboursement de capital de 2 ans. Les revenus issus de ces obligations sont exonérés d’impôts pour les résidents au Sénégal. Et pour les investisseurs qui sont hors du pays, ils sont soumis à la législation fiscale de leur pays de résidence. La période de souscription a démarré hier et va se poursuivre jusqu’au 30 octobre.

En ce qui concerne le schéma d’allocation des titres retenus, le Pad renseigne que ce sera aux premiers arrivés, premiers servis.

’’C’est un grand jour pour la relance de notre économie’’, a estimé le directeur général du Port autonome de Dakar. Pour Aboubacar Sedikh Bèye, ‘’en allant sur le marché financier pour lever les ressources, nous faisons un rattrapage dans les investissements en termes d’infrastructures portuaires’’.

Ainsi, selon lui, le Pad,     à travers son plan stratégique de développement, s’aligne sur la vision 2035 du Plan Sénégal émergent (PSE). ‘’Cet investissement permettra d’accomplir la vision qui est au cœur de l’axe 1 du Plan Sénégal émergent, qui porte sur la transformation structurelle de notre économie’’.

Aboubacar Sedikh Bèye veut changer de paradigme. Il croit ferme qu’un port peut être porteur de l’émergence. ‘’Ce que nous entamons ici change la donnée portuaire, le rôle du port. Ce n’est pas fortuit que nous démarrons le port de Ndayane par la Zone industrielle portuaire (Zip) qui permettra de transformer les produits africains qui sont généralement exportés bruts’’, dit-il. ‘’On continuera à parler de détérioration des termes de l’échange, tant qu’on ne transformera pas nos produits naturels’’, a-t-il ajouté. Ainsi, il a fait savoir qu’il sera installé à Ndayane des infrastructures qui permettront au moins une première transformation avant l’exportation. Il souhaite que ce port soit comme celui de Rotterdam ou de Singapour, où 85 % des marchandises qui y vont ne rentrent pas dans le pays. Elles subissent une transformation et sont réparties dans le reste du monde. Ainsi, pour le Pad, le nouveau port de Ndayane permettra d’attirer, à l’horizon 2015, ‘’les navires de dernière génération’’, grâce à sa profondeur de quai de 18 m (la plus importante de la côte atlantique) et sera ‘’un des clusters industriels les plus dynamiques du continent’’.

Monsieur Bèye d’ajouter : ‘’Le port de Ndayane, ce n’est pas seulement un port pour le Sénégal ou pour le Mali, car l’ambition de ce port est de transformer l’économie du Sénégal, mais aussi de l’Afrique. L’Afrique, c’est 3 % du commerce international. Nous ambitionnons de créer une infrastructure qui va ouvrir davantage l’Afrique au monde.’’

‘’Une belle opportunité’’

Aux entreprises locales, Aboubacar Sedikh Bèye assure qu’avec la levée de ces fonds, dès le premier trimestre 2021, ‘’nous pouvons injecter au moins 60 milliards dans l’économie du pays’’. Cent pour cent de ces 60 milliards iront aux entreprises sénégalaises et en bénéficieront les populations de Popenguine et environs’’.

Pour lever ces fonds dans les délais impartis, le Pad compte aussi bien sur les personnes physiques et morales des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ainsi qu’aux institutionnels régionaux et internationaux. Mais le plus grand vœu de M. Bèye, c’est que ce projet soit démarré sur ressources propres. ‘’C’est un grand projet de l’histoire économique du Sénégal. Si on le démarre sur ressources propres et que l’investissement direct étranger nous retrouve, ce sera un très fort signal’’.

Ainsi, il a lancé un appel à tous les investisseurs intentionnels et surtout aux acteurs portuaires. Pour les populations, il promet que beaucoup d’emplois seront créés avec cette infrastructure qui n’est pas seulement un port classique, mais un port industriel. ‘’Il y a d’autres métiers portuaires qui s’ouvrent. Des métiers dans le gaz, le pétrole, et tout ce qui est transformation de nos produits’’, dit-il. De plus, M. Bèye pense que c’est un grand jour pour les acteurs portuaires qui souffrent de la congestion du Port autonome de Dakar et pour tous ceux qui sont aux environs de la route de Rufisque.

‘’Ils ne souffriront plus de cette congestion’’, a-t-il rassuré.  ‘’Et, dit-il, avec la modernisation de ce port, c’est plus de rotations, plus de productivité’’.

BABACAR SY SEYE

Section: