Publié le 29 Sep 2020 - 21:16
CONTENTIEUX SOCIAL, COTISATIONS SOCIALES NON VERSÉES…

Les cheminots se rebellent contre l’État 

 

Depuis quatre ans, des cheminots en activité et des retraités de la défunte Régie des chemins de fer du Sénégal courent derrière un reliquat de paiement de différentiels de salaires dont le montant est estimé à 1 milliard 83 millions de francs CFA. En assemblée générale, hier, à la Bourse du travail de Thiès, ces ex-temporaires disent être prêts à faire face à l’État du Sénégal ‘’qui refuse de les payer’’.

 

C’est un vieux contentieux qui n’est toujours pas vidé qui a été soulevé hier, par les ex-temporaires de la Régie des chemins de fer. Au cours de leur assemblée générale, ces travailleurs, retraités pour la plupart, ont dit toute leur volonté de faire face à l’État du Sénégal qui, selon eux, leur doit 1 milliard 83 millions de francs CFA.

D’après le président de l’Entente des ex-temporaires de la Régie des chemins de fer du Sénégal, le combat ne fait que commencer et le gouvernement finira par céder.   ‘’Si nous nous trouvons aujourd’hui dans cette situation, c’est parce que la Régie des chemins de fer du Sénégal, en son temps, n’avait pas respecté la réglementation du travail. Licenciements abusifs, plaintes, etc., on a tout vu avec cette société. Mais, après un combat acharné, nous avons obtenu gain de cause, avec la régularisation de plusieurs cheminots qui ont obtenu des contrats à durée indéterminée en 1996. Une partie de la somme que nous réclamons à l’État du Sénégal a été payée par le régime du président Wade. Maintenant, il reste 1 milliard 83 millions F CFA à solder’’, a expliqué Aly Diallo Sow.

Et pourtant, a-t-il ajouté, l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, avait demandé, avant de quitter la Primature, que tous les contentieux liés aux chemins de fer soient vidés. L’actuel ministre d’État, Secrétaire général de la présidence de la République, a eu à donner des ‘’instructions fermes’’ au ministère des Finances pour que les ex-temporaires soient payés avant même la Présidentielle du 24 février 2019.

Cependant, près de 10 mois après, c’est le statu quo. Rien ne bouge ! Et pendant ce temps, les ex-temporaires de la défunte Régie des chemins de fer vivent un calvaire sans fin, d’après leur président. ‘’Nous sommes à peu près un groupe de 800 personnes, voire plus, de Dakar à Kidira. Mais la majorité habite à Thiès. Avec la pandémie couplée aux inondations qui frappent la ville de Thiès, nous, cheminots, souffrons dans le silence. Et l’État refuse de nous venir en aide. Depuis quatre ans, nous courrons derrière notre argent. Nous sommes fatigués et demandons d’être payés. L’État nous a bien dit qu’il nous doit 1 milliard 83 millions F CFA. C’est lui-même qui nous l’a notifié. Alors, qu’il nous paie ; c’est trop simple’’, a soutenu le président de l’Entente des ex-temporaires de la Régie des chemins de fer.

‘’Nous ne sommes ni des rebelles ni des agresseurs’’

Pour pousser l’État à solder ce reliquat, Aly Diallo Sow a révélé que les cheminots sont ‘’désormais prêts’’ à enclencher une nouvelle forme de lutte avec des stratégies différentes. Sans entrer dans les détails, celui qui porte la parole des ex-temporaires a indiqué qu’au moment opportun, tout sera clair. ‘’Nous sommes des cheminots. Si on décide d’aller au fond de ce combat, l’État sera obligé de nous payer. D’ailleurs, qu’il pleuve ou qu’il neige, il va nous payer. Car c’est notre argent. Nous allons initier une série de mobilisations à travers le pays afin de pousser l’État à nous payer. Et il va nous payer. Un point, c’est tout’’, a-t-il tempêté. ‘’Nous ne sommes pas des rebelles encore moins des agresseurs. Tout ce que nous réclamons depuis quatre ans, c’est l’argent que nous doit l’État du Sénégal qui refuse de nous payer. Mais je suis persuadé qu’il va le faire, sinon on verra tout ce qui va se passer après’’, a prévenu Kéba Sonko lors de l’assemblée générale de protestation.

Outre ce montant que leur doit l’État, Aly Diallo Sow a fait savoir que les cheminots font les frais de la mauvaise politique sociale. Pas de cotisations à l'Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres) encore moins à la Caisse de sécurité sociale (CSS). Pour M. Sow et ses camarades, l’État, a une dent contre les cheminots. Mais, a-t-il dit, tout sera clair les jours à venir.        

GAUSTIN DIATTA (THIES)  

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