Publié le 18 Jan 2023 - 18:48
DÉMISSION RÉCLAMÉE DU MINISTRE DES TRANSPORTS

Mansour Faye demande à ses détracteurs d’avoir plus d’endurance

 

Mansour Faye, Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, a fait face à la presse, ce mardi 17 janvier 2023, au siège de l’Ageroute. Il a nargué ceux qui réclament sa démission et souligné qu’il se focalise sur les missions que le président de la République lui a confiées.

 

Prévue à compter de ce mardi à partir de 00 h, pour protester contre les mesures prises par le gouvernement pour réguler le secteur du transport, le ministre de tutelle a salué le refus des membres du Cadre unitaire des transporteurs routiers du Sénégal (CUTRS) de suivre la grève décrétée par plusieurs associations de transporteurs. Hier, Mansour Faye faisait face à la presse.

‘’Je voudrais les féliciter pour leur ouverture au dialogue et pour avoir mis au-devant, non seulement leur intérêt corporatiste, mais l’intérêt général, la République et surtout la vie, la santé et la sécurité des citoyens’’, a souligné le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

En effet, les accidents de Sikilo, le 8 janvier et de Sakal, le 17 janvier 2023, ont occasionné la mort de 63 personnes (Sikilo 41 et Sakal 22) et fait plus d’une centaine de blessés dont des cas graves (huit à Sikilo et cinq à Sakal).

Depuis, des voix s’élèvent pour réclamer la démission ou le limogeage du ministre de tutelle. Hier, envers ceux qui demandent son départ, Mansour Faye s’est montré acerbe. ‘’Vous savez, nous, on est dans le temps de l’action. Et je conseille à ces citoyens qui réclament ma démission d’avoir plus d’endurance. Parce que je me focalise sur les missions que le président de la République a bien voulu me confier et je ferai de mon mieux pour m’acquitter de mes tâches et essayer d’apporter des solutions par rapport aux préoccupations des Sénégalais’’, a-t-il persiflé.

Ainsi, s’agissant des accidents, il a déclaré : ‘’C’en est trop et ne pas agir serait une négligence coupable que l’État ne peut endosser.’’ Pour protéger la personne humaine, comme le demande la Constitution, le gouvernement a pris des mesures, dont certaines sont d’application immédiate et d’autres à moyen terme.

Mais, indique le ministre, il est important de le dire et de bien le retenir : le gouvernement a privilégié le dialogue avec tous les acteurs, principalement avec les syndicats des transporteurs routiers, autant dans la prise des mesures que dans leur mise en œuvre.

Le ministre de souligner qu’il y aura des dérogations, lors des événements particuliers. ‘’Il y a le Magal de Porokhane, dans quelques jours. Et pour les évènements particuliers, nous allons apporter des mesures d’accompagnement. L’État en a l’expérience, surtout avec la Covid’’, informe le ministre.

Mesures d’assouplissement

S’agissant des 22 mesures qui avaient été prises, il y a quelques jours, l’État a décidé de lâcher du lest.

Ainsi, concernant les dérogations pour la mesure d’interdiction des porte-bagages, dit-il, le gouvernement a accédé à la demande des transporteurs, en établissant une période transitoire d’un an pour la mise en œuvre de cette mesure. En attendant, les porte-bagages sont limités à 50 cm pour les 7/8 places et 70 cm pour les autres véhicules de transport de voyageurs.

S’agissant des visites techniques à Dakar, le gouvernement trouvera avec les acteurs un mécanisme pour que des visites techniques modernes soient effectuées dans les régions intérieures. Et de poursuivre : ‘’Le programme d’érection de huit centres de contrôle technique modernes dans les autres régions sera accéléré.’’

Pour la durée d’exploitation des véhicules de transport public, le ministre a soutenu qu’un décret a été pris pour porter la durée d’exploitation des véhicules de transport public de voyageurs à 20 ans et celle des véhicules de transport de marchandises à 25 ans, à partir de la date de première mise en circulation.

Cependant, à titre dérogatoire, une période d’exploitation supplémentaire de deux ans a été accordée aux véhicules de transport public de marchandises et de voyageurs qui ont dépassé les durées limites fixées.

Enfin, sur le point relatif à l’âge des conducteurs, les dispositions du Code de la route sont maintenues : 23 ans pour les chauffeurs des gros-porteurs et 25 ans pour les chauffeurs des véhicules de transport public de voyageurs.

Le ministre de lancer : ‘’J’appelle tous acteurs au dépassement. Aujourd’hui, il s’agit de s’unir pour lutter contre les accidents de la route. C’est un fléau, mais pas une fatalité. Si nous nous y mettons tous ensemble avec une application sérieuse et avec rigueur, si nous convergeons vers le même objectif qui n’est rien d’autre que de sauver des vies, alors nous réussirons à réduire le nombre d’accidents de la route.’’ Mansour Faye indique qu’il n’y aura pas d’augmentation des tarifs du transport.

DIANA DIA (Stagiaire)

 

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