Publié le 30 Aug 2014 - 11:19
DEGATS COLLATERAUX DE LA DEVOLUTION DU PATRIMOINE DES REGIONS

Le « lait à l’école » disparaît de l’élémentaire

 

Le décret présidentiel fixant les conditions de dévolution du patrimoine et de redéploiement du personnel des régions et des anciennes villes (voir notre édition d’hier jeudi), draine un lot de dégâts collatéraux dont une baisse de recettes pour la ville de Dakar et l’arrêt net du programme « lait à l’école » initié depuis 2009 par le maire Khalifa Sall.

 

Une nouvelle qui n’est pas du tout pour plaire aux écoliers de la ville de Dakar et à leurs parents. Le lait à l’école, c’est fini ! Un programme que la ville de Dakar ne gère plus avec l’entrée en vigueur de la loi sur l’acte 3 de la décentralisation. Initié par le maire Khalifa Sall après son élection à la municipalité de la capitale en 2009, c’était une des initiatives qui ont contribué à asseoir la popularité de Sall. « La ville ne peut plus intervenir au niveau de l’école élémentaire.

Elle n’intervient plus qu’au niveau des collèges et des lycées. Il appartient désormais aux communes de voir quels types d’intervention ou de politique elles peuvent mettre en œuvre au niveau de l’école élémentaire. Nous souhaitons que ces programmes survivent mais ils ont des coûts que les communes devront trouver pour les réaliser’’, a indiqué le directeur de cabinet du maire de Dakar, Babacar Thioye Ba, joint par EnQuête. Mais selon lui, ‘’les communes peuvent ne pas faire du lait à l’école comme le faisait la ville de Dakar. »

Charges et recettes accrues pour les communes

Avec l’entrée en vigueur de la réforme de l’acte 3 de la décentralisation qui supprime la région comme collectivité locale, la ville de Dakar perd certaines de ses prérogatives au profit des communes de plein exercice, plus autonomes. Le décret cité plus haut prévoit ainsi la mise en place d’une commission ad hoc qui va procéder samedi, lors d’un séminaire, à la répartition des biens mobiliers et au redéploiement du personnel. Maintenant, note le responsable socialiste, « si cela est effectif, il y aura des incidences sur les budgets des communes parce qu’elles vont se retrouver avec un patrimoine plus fourni et avec un personnel assez important’’. Conséquence : « cela va engendrer des dépenses, des charges d’entretien des matériels et des charges liées au paiement du personnel sans compter les charges sociales’’.

Pertes de recettes pour la ville

A contrario, cette redistribution des prérogatives va également se traduire par des pertes de recettes pour la ville de Dakar. « Il y a des recettes que le Code général des collectivités locales affecte maintenant aux communes telles que la taxe sur la publicité, la taxe sur la plus value immobilière et la taxe sur les actes d’urbanisme’’, indique Babacar Thioye Ba, sans préciser le montant de ces pertes que « l’équipe municipale est pour le moment en train d’évaluer. » Toutefois, il précise que « cette perte de recettes est moins liée à la dévolution du patrimoine qu’aux compétences qui sont aujourd’hui dévolues aux communes’’, déclare Babacar Thioye Ba.

L’hôpital Abass Ndao reste à Dakar

Par ailleurs, le pavage des artères va continuer son bonhomme de chemin, mais en relation avec les communes qui certainement auront plus de moyens pour pouvoir contribuer à la production et à la formation des jeunes, selon le Dircab du maire de Dakar. « D’autres projets de la ville comme l’extension de la voirie, du réseau routier et l’éclairage public restent des compétences de la ville étant donné que les communes ont pour compétences l’entretien de la voirie et de l’éclairage public’’.

Au niveau de la santé, la ville de Dakar n’est plus compétente que pour la gestion des établissements publics hospitaliers de niveau 1 et 2. A Dakar, ‘’il n’y a que l’Institut d’hygiène sociale, qui est l’établissement public de niveau 1, et Abass Ndao qui restent sous la gestion de la ville’’. Toutes les autres structures sanitaires vont être gérées par les communes de leur lieu d’établissement. 

ASSANE MBAYE

 
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