Publié le 18 Nov 2020 - 16:04
DELEGATION A L’ENTREPRENARIAT RAPIDE

54 milliards de francs CFA de financements octroyés en 2 ans et demi   

 

Le montant global des financements octroyés par la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der), en 2 ans et demi d’existence, est estimé à 54 milliards de francs CFA, grâce au cofinancement avec les institutions financières partenaires à hauteur de 24,6 milliards. L’annonce a été faite, hier, par son directeur des Etudes et du Suivi-Evaluation, Amadou Bao, à l’occasion de l’atelier de sensibilisation des journalistes de la presse économique.

 

En deux ans et demi d’existence, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der) a reçu 401 demandes. Des demandes qui ont structuré leur offre de financement. ‘’Au total, 99 % de ces demandes étaient des financements de moins de 500 000 F CFA. C’est pour cela qu’on est en train de développer un projet pilote de nano-financements. Ce sont des financements de 10 000, 30 000, 50 000 ou 60 000 F CFA. Et c’est la demande des femmes mareyeuses qui sont au marché central aux poissons. Pour le montant global des financements octroyés, il est estimé à 54 milliards de francs CFA, grâce au cofinancement avec les institutions financières partenaires à hauteur de 24,6 milliards’’, affirme le directeur des Etudes et du Suivi-Evaluation de la Der.

Amadou Bao, qui s’exprimait hier, lors d’un atelier de sensibilisation des journalistes de la presse économique, admet que l’Etat ne peut pas tout faire, en matière de financement. Ainsi, il a ajouté qu’auprès des bailleurs également, 72 milliards de financement ont été levés avec l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement, etc.

Au-delà de l’aspect financement, M. Bao a souligné qu’il y a également l’accompagnement des petites et moyennes entreprises (PME) qu’ils font avec leurs partenaires. En général, il précise que ce sont les secteurs prioritaires du PSE qui sont financés et 75 % de leurs financements vont aux femmes. ‘’Cependant, il ne faut pas se voiler la face. Il y a beaucoup de détournements d’objectifs. Il est important d’avoir un dispositif de suivi de nos bénéficiaires. Parfois, il y a une petite formation qui est octroyée pour faire le démarrage. Mais pour aller à un autre niveau de coaching, il faut autre chose’’, dit-il.

En termes d’expertise, le directeur des Etudes et du Suivi-Evaluation de la Der a fait savoir qu’aujourd’hui, ils sont en train de mettre en place, avec la Bad, le Projet d’appui à la valorisation des initiatives entrepreneuriales (Pavie). ‘’On a un peu changé de perspectives. Parce que pour les deux premières années, c’était souvent les demandes des porteurs de projet. Maintenant, avec ce projet-là, c’est plus une offre, par exemple sur des fermes à mettre en place, etc. A terme, avec ce projet, on va financer 94 000 initiatives entrepreneuriales pour un volume de financement de 61 milliards de franc CFA sur trois ans. On doit également consolider 65 000 emplois directs, 89 000 emplois indirects, former 27 000 entrepreneurs et appuyer la transformation digitale pour plus de 200 entreprises’’, explique-t-il.

Outiller les journalistes pour servir de relais par rapport au civisme fiscal

Il convient de souligner que la raison d’être de la session organisée par l'Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF) à l’endroit des journalistes économiques c’est, d’après son secrétaire exécutif, de ‘’créer un mouvement’’ pour les journalistes de la presse économique. Afin qu’ils soient un relais et puissent disséminer, à travers le pays et auprès des populations la culture de l’auto-emploi et l’esprit d’initiative entrepreneuriale.

‘’Aucun Etat au monde ne peut s’engager à fournir de l’emploi à sa jeunesse. (…) Il y a l’émigration clandestine. Mais ce n’est pas uniquement lié à un problème d’emploi ou d’employabilité des jeunes. C’est pourquoi nous nous lançons aussi dans le cadre du créneau de l’employabilité des jeunes. L’obligation de l’Etat est remplie : créer un terreau fertile à la promotion ou à la fécondité des entreprises pour résorber le chômage’’, soutient Habib Ndao.

Pour ce qui est du civisme fiscal, le secrétaire exécutif de l’OQSF note qu’ils se trouvent dans un Etat où il urge de faire du rattrapage infrastructurel, financer le Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC), le Programme d'urgence de modernisation des axes routiers (Puma). ‘’Toutes les mobilisations des recettes fiscales sont injectées dans des secteurs viables, palpables, qu’on peut évaluer sur le plan matériel. Le rattrapage infrastructurel, le financement des filets sociaux, l’orientation des ressources de l’Etat vers des secteurs marchands font que le civisme fiscal a une finalité. C’est de permettre à l’Etat de faire face à tous ses engagements’’, relève-t-il.

Et au président du Conseil d’orientation de l’OQSF, représentant du ministre des Finances et du Budget à cette occasion, Momar Diop, de renchérir que le civisme fiscal englobe plusieurs sentiments, actes, mais aussi réactions que doivent avoir les citoyens par rapport à leur commune. ‘’Une définition classique de l’impôt nous amène à dire que c’est une contribution sans contrepartie. Mais les temps ont beaucoup changé. Les citoyens sont devenus beaucoup plus exigeants et ils veulent toujours savoir où va leur cotisation. Et à ce propos, que ce soit l’Administration publique, ce citoyen, nous devons tous avoir à l’esprit qu’il y a un contrat de confiance qui doit nous lier. Aussi bien au niveau de l’Administration qu’au niveau du contribuable qui cotise et vers des avancées significatives par rapport non seulement à la définition de l’impôt, mais aussi aux pratiques qui englobent la déclaration de cet impôt-là, jusqu’au recouvrement’’, indique-t-il.

Pour le représentant du gouverneur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) Abdoulaye Thioye, le civisme fiscal constitue un ‘’autre socle de contribution’’ à l’effort collectif de recherche des voies et moyens pour le bien-être commun. ‘’Il est à la fois un état d’esprit citoyen, un comportement patriotique et un acte de solidarité à l’endroit de toute la communauté. Ainsi, l’espoir est permis de voir l’atelier d’aujourd’hui apporter une contribution significative conduite par les autorités publiques pour le développement d’un civisme fiscal, par une meilleure ouverture du secteur formel comme informel. Le civisme fiscal, c’est également la disponibilité d’une information financière de qualité, à travers le dépôt des baisses fiscales à la Direction générale des impôts et domaines et leur ré-exploitation dans le cadre de la centrale des bilans des entreprises non-financières tenues par la Banque centrale’’, défend M. Thioye.

MARIAMA DIEME

 

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