Publié le 31 Aug 2014 - 00:40
EFFETS PERVERS DU KANKOURANG

Une insécurité qui commence à inquiéter

 

Avec le kankourang, c’est un monde fou qui suit les initiés. Ils sillonnent la ville jusqu’au petit matin. Cela n’est pas sans conséquences, car on note de plus en plus des cas d’insécurité. Dans la plupart des cas, c’est le fait des accompagnateurs ou des selbés. Cheikhou Dabo, secrétaire exécutif de la collectivité mandingue met en garde.

‘’Il y a des gens qui fument du chanvre ou qui boivent de l’alcool et viennent causer des problèmes, en commettant des actes interdits par la loi. C’est dommage que des initiés s’en prennent aux populations. Mais nous lançons un avertissement à tous les membres de la communauté mandingue, pour leur signifier que nous ne protègerons pas quiconque commet un acte délictuel répréhensible par la loi’’.

Cheikhou Dabo veut éviter que les incidents de l’année dernière se reproduisent. En effet, la précédente circoncision avait enregistré deux blessés par arme à feu causés par un gendarme qui se sentait menacé par des membres de la communauté mandingue. Pour éviter que pareille situation ne se reproduise, un comité de veille a été créé. Il est dirigé par Kadialy Seydi, un ancien commissaire. Cette année, chacun des 6 kankourang va être accompagné par d’anciens policiers ou gendarmes appartenant à la collectivité mandingue. Ils vont encadrer les jeunes pour éviter les dérapages.

Chaque mardi, une rencontre d’évaluation va être faite avec le commissaire de la police centrale. Une autre mesure est en  train d’être discutée par le comité des sages. C’est de faire limiter le kankourang aux quartiers traditionnels des Mandingues. Mais cette mesure risque de ne pas prospérer, car le limiter à ces quartiers va causer un préjudice économique énorme à l’écrasante majorité de la population qui en tire profit.

Seulement, il faut reconnaitre qu’on note des cas de provocation du côté des spectateurs qui profèrent des paroles discourtoises à l’endroit du kankourang.  

Libertinage sexuel

Pendant les trois mois de la période de circoncision et les sorties périodiques du kankourang, il n’est pas rare de rencontrer des préservatifs utilisés dans les rues, au petit matin. Ceci traduit une réalité passée sous silence : le libertinage sexuel. Pendant cette période faste, les pharmacies et les boutiques de quartiers qui en vendent ne désemplissent pas. Les comprimés anti grossesses connaissent également un succès fou. Les filles averties en usent et en abusent, comme du reste elles font avec le sexe. D’autres préfèrent un planning afin d’éviter les grossesses non désirées. L’année dernière, 7500 préservatifs ont été distribués pour lutter contre les grossesses et les maladies sexuellement transmissibles. 

‘’Bébé kankourang’’

Mais, toutes ces précautions n’empêchent pas les conséquences d’être visibles, avec des grossesses à la chaîne. Les enfants nés de ces relations sont d’ailleurs appelés ‘’bébés kankourang’’. Ils sont tellement nombreux qu’ils risquent de devenir plus représentatifs au sein de la communauté. ‘’Si des jeunes de sexes différents restent en ambiance jusqu’au petit matin, il est fort probable qu’il y ait des jeux de jambes en l’air. Donc, au lendemain de cet évènement, c’est assez normal de voir des filles en grossesse’’, déclare une dame, la quarantaine révolue.

Seulement, des jeunes franchissent le Rubicon jusqu’à entretenir des rapports charnels dans les rues à des heures tardives. ‘’L’année dernière, en allant chez moi, au quartier zones Sonatel, j’ai aperçu plus de 4 couples en train de faire l’amour dans les rues, aux environs de 4h matin’’, témoigne Samba Ndiaye. Les bâtiments en construction ne sont pas en reste. Toujours est-il que les gens viennent de partout, Thiès, Kaolack, Dakar etc., pour les besoins de ces cérémonies. 

A. BAKHOUM

 

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