Publié le 25 Nov 2013 - 22:49
ELECTIONS AU MALI

 Un vote sans enthousiasme pour des législatives sous surveillance

 

Hormis des incidents provoqués par des indépendantistes Touareg dans le nord du Mali, les élections législatives se sont déroulées dans le calme dimanche dans ce pays, mais sans susciter la même ferveur que la présidentielle de juillet-août. A Talataye, à l'Est de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, des habitants, indépendantistes touareg, ont manifesté et saisi le matériel électoral pour empêcher le déroulement du vote, ce qu'ils ont réussi à faire.

Des incidents, également provoqués par des indépendantistes touareg, ont aussi eu lieu à Kidal (nord-est) où des vitres de voitures ont été brisées, les éclats ont blessé une femme, selon une source militaire ouest-africaine dans la ville. Les bureaux de vote qui avaient ouvert à 08H00 (locale et GMT) ont fermé à 18H00. De premiers résultats devraient être connus lundi.

Des journalistes de l'AFP ont constaté une faible affluence tout au long de la journée à Bamako et des témoins contactés dans le Nord, où sévissent les jihadistes, ont confirmé cette tendance. "Il n'y a pas de monde, les candidats n'ont pas mobilisé", a noté Oumou Sawadogo, électrice d'un bureau installé dans un lycée de la capitale.

En allant déposer son bulletin dans l'urne à Bamako, le chef de l'Etat a fait part de sa "joie" de pouvoir voter et estimé que ces législatives prouvaient que "le Mali est debout et avance".

Dans les trois régions et grandes villes du Nord - Gao, Tombouctou et Kidal - "des mesures de sécurité nécessaires" avaient été prises pour "éviter toute surprise", à savoir une action islamiste armée, selon le ministère malien de la Sécurité. Un "cordon sécuritaire" y a été mis en place, composé des forces armées maliennes, de celles de la Mission de stabilisation de l'ONU au Mali (Minusma) et des militaires français de l'opération Serval.

"Plus d'agents que d'électeurs"

Dans la région de Kidal, à l'extrême nord-est du Mali, fief des Touareg et de leur rébellion où deux journalistes français ont été tués le 2 novembre, "dans certains bureaux de vote, il y a même plus d'agents électoraux que d'électeurs", selon Oumar Touré, responsable local de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Le taux de participation devrait donc être bien plus faible que pour la présidentielle de juillet-août, où il avait tourné autour de 50%. "La nature des élections, présidentielle et législatives, est différente", a estimé dimanche à Bamako Louis Michel, chef des observateurs de l'Union européenne (UE). "Quel que soit le taux de participation, on ne peut pas utiliser cet argument pour disqualifier ces élections", a-t-il ajouté.

Près de Goundam, au sud de Tombouctou, des hommes armés non identifiés ont dérobé une urne utilisée dans un bureau de vote.

Quelque 6,5 millions d'électeurs étaient appelés à voter pour ces législatives censées parachever le retour à l'ordre constitutionnel, interrompu par le coup d'Etat de mars 2012 qui avait précipité la chute du Nord aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

Urne volée par des hommes armés

Plus de 10 mois après une intervention armée internationale initiée par la France en janvier 2013 pour les traquer, ces groupes continuent d'y mener attaques et attentats. Depuis fin septembre, ils ont tué une dizaine de soldats maliens et tchadiens et des civils.

Vendredi à Bamako, un gendarme français a été légèrement blessé par un tireur embusqué aux motivations encore floues, première action de ce type dans la capitale malienne depuis le début de l'intervention française. La veille, des roquettes, sans doute tirées par des islamistes, étaient tombées dans la périphérie de Gao, sans faire de victime.

L'objectif du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), est de donner au chef de l'Etat une majorité confortable parmi les 147 députés de l'Assemblée nationale, mais il sera sans doute obligé de nouer des alliances.

Soumaïla Cissé, originaire de la région de Tombouctou où il est le candidat de son parti, l'Union pour la République et la démocratie (URD), ambitionne de devenir le chef de l'opposition parlementaire.

(AFP)

 

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