Publié le 30 Mar 2016 - 21:54
FINANCEMENT BANCAIRE

Les Tpe et Pme, laissées-pour-compte

 

Les Très petites entreprises (Tpe) et les Petites et moyennes entreprises (Pme) peinent à trouver un financement. La cause, selon les opérateurs, est que les banques ne veulent prendre aucun risque à financer ce type d’entreprises.

 

Les Très petites et moyennes entreprises (TPME) constituent le tissu économique sénégalais. Mais elles ne peuvent pas, pour autant, se targuer de bénéficier des financements bancaires. Une situation qui s’explique, selon Saliou Diallo, promoteur d’une Tpe s’activant dans l’agroalimentaire, par le fait que ‘’les banques n’aiment pas prendre des risques’’. ‘’Ailleurs, avec un projet bancable, on est financé. Ici, ils se basent sur ton mouvement de compte, et demandent des garanties qui ne sont vraiment pas à la portée de tous. Pourtant, nous avons des projets bien mûris et ne demandons qu’à travailler et créer des emplois’’, se désole-t-il. Confortant les propos de M. Diallo, le président du Conseil des entreprises du Sénégal (Cdes), Babacar Diagne, va plus loin.

A la tête de près d’une centaine de Tpe et Pme, il argue que ‘’les Tpe et Pme représentent 90% du tissu des entreprises sénégalaises, 30% du Produit intérieur brut (Pib), 60% de la population active, 42% du total des emplois du secteur moderne et 30% de la valeur ajoutée des entreprises au plan national. Malgré tout, elles sont laissées en rade par les banques’’. Selon lui, ‘’ces banques ont réalisé 42 milliards F Cfa de bénéfices au détriment des Tpe et Pme. Ce qui fait que celles-ci tendent à défavoriser la bancarisation’’. ‘’Elles ne nous apportent rien du tout. Une banque qui ne veut prendre aucun risque, ce n’est pas une banque’’, fustige le président du Cdes.

L’autre point évoqué par M. Diagne est relatif aux promoteurs des Tpe et Pme. D’après le président du Cdes, il serait aussi important pour eux d’être bancarisés afin d’accéder aux marchés de l’Etat et créer les conditions nécessaires au financement. ‘’Il faut reconnaître qu’il y en a beaucoup qui ne bénéficient pas de la formalisation, faute de moyens et d’encadrement. La régularisation a un coût et il y a aussi le problème de la pression fiscale’’, renseigne-t-il.

Cependant, c’est pour répondre à cette problématique que l’Etat du Sénégal a lancé, il y a quelques années, la Banque nationale de développement économique du Sénégal (Bnde). Une structure qui, à sa création, s’était fixée pour objectif de devenir, dans les 5 premières années qui ont suivi son implantation, ‘’la première banque qui finance les Pme-Pmi’’ au Sénégal. Après une année et demie d’exercice, son Directeur général, Thierno Seydou Nourou Sy, annonçait que l’institution avait déjà à son actif ‘’3000 clients dont 66% constitués de Pme-Pmi’’.

Dans cette mission, ladite structure est accompagnée par deux autres instruments toujours mises en place par l’Etat du Sénégal : le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et le Fonds souverain des investissements stratégiques (Fonsis).

Le rôle du Fongip dans cette collaboration tripartite est de résoudre l’équation de l’absence de garantie qui constituait un frein pour certaines Pme et Pmi. Quant au Fonsis, il est chargé de trouver une solution à l’absence de fonds propres.

 

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