Publié le 20 Sep 2019 - 17:43
FINANCEMENT ET ACCOMPAGNEMENT DES SENEGALAIS DE L’EXTERIEUR

Les acteurs se penchent sur les critères d’éligibilité et de sélection des projets 

 

Qui est migrant, quels sont les critères d’éligibilité et de sélection des projets à financer, à accompagner et à encadrer ? Ce sont les questions principales sur lesquelles responsables de l’Agence de développement et d’encadrement des Pme (Adepme) et partenaires techniques et financiers se sont penchés hier, lors d’un atelier.

 

Accompagner, d’une part, les Sénégalais de l’extérieur pour qu’ils aient accès à des services financiers et non financiers et, d’autre part, leur faciliter le financement de leurs initiatives économiques privés, c’est ce que veulent l’Agence de développement et d’encadrement des Pme (Adepme) et partenaires techniques et financiers du Sénégal.

Dans ce dessein, un atelier a été organisé hier, avec tous les acteurs, pour discuter du statut du migrant, des critères d’éligibilité et de sélection de leurs projets, etc. Une rencontre tenue dans le cadre des activités de la 3e phase du Programme d’appui aux initiatives de solidarité pour le développement (Paisd) dont l’Adepme est chargée de la mise en œuvre des composantes 2 et 3.

En fait, le directeur général de l’Adepme a souligné que des études ont montré que les transferts de fonds de la diaspora africaine ont atteint 65 millions de dollars en 2017. Soit le double de l’aide publique au développement des bailleurs de l’Afrique, qui était de 29 milliards de dollars. ‘’Si ces ressources répondent à de vraies problématiques du quotidien, elles n’irriguent que très peu les circuits formels de création de richesses tels que les Pme, les projets de développement ou encore les infrastructures. Le Sénégal a  pour principal partenaire financier de son développement sa diaspora ; c’est 12 % du produit intérieur brut (Pib) du pays’’, affirme Idrissa Diabira.

Pour rappel, le Paisd est un dispositif de mobilisation et de soutien aux actions de solidarité et aux initiatives économiques de la diaspora sénégalaise au profit de son pays d’origine. Ce dispositif bénéficie de l’appui financier de l’Etat du Sénégal, de l’Union européenne et de l’Agence française de développement (Afd). Le programme cible particulièrement les Sénégalais établis en France, en Belgique, en Espagne et en Italie.

‘’Sur les 4 ans que dure le projet, on a, pour ce qui est de notre composante, 150 projets d’entrepreneurs que nous devrions accompagner. L’objectif final, c’est d’être aux côtés des acteurs qui pourront bénéficier de financement et que leurs projets soient viables. Dans la question de l’entreprenariat. La difficulté, ce n’est pas le commencement, c’est la poursuite de son projet’’, indique le Dg de l’Adepme.

En effet, M. Diabira précise que le projet, on le commence à partir de l’extérieur. Et pour eux, tout l’enjeu est d’arriver à ‘’bien se donner les éléments’’ pour les accompagner ici. Mais aussi être en lien avec les partenaires dans les pays d’accueil de leurs compatriotes à travers la cellule relais, les collectivités territoriales. ‘’Toute activité qui détient une rentabilité économique et financière est portée par l’Adepme. Ce qui est important pour l’entrepreneur de la diaspora, c’est d’être en mesure de lui donner une feuille de route, pour qu’il puisse mieux déterminer les étapes dans la mise en œuvre de son projet et grandir’’, ajoute-t-il.

Un financement estimé à plus 9 milliards de F Cfa

En réalité, la coopération française accompagne cette initiative depuis 2005. D’après le chef de Projet migration à l’Afd, Olivier Kaba, leur premier apport est un financement de 2 millions d’euros (plus de 1,311 milliard de F Cfa) de l’Afd, 10 millions (plus de 6, 559 milliards de F Cfa) de l’Union européenne. Et le gouvernement du Sénégal y a contribué à hauteur de plus 1,311 milliard de F Cfa. Ce qui fait un montant global de plus de 9 milliards de francs Cfa. ‘’La France accueille 50 % des diasporas africaines d’Europe. Il y a énormément d’initiatives de la diaspora qui ne sont pas accompagnées par les institutions. Ils agissaient de manière autonome, et l’entreprenariat est quelque chose de difficile. Les meilleurs entrepreneurs de la diaspora n’ont pas besoin de dispositifs publics. Mais parmi eux, certains peuvent avoir de petites faiblesses dont la connaissance des marchés, de l’environnement des affaires au Sénégal, la manière de travailler avec un associé au Sénégal, etc.’’, fait-il savoir. Toutefois, M. Kaba estime que l’environnement d’accompagnement du secteur privé au Sénégal est aussi utile pour le financement et la compétence technique. ‘’Donc, il y a ce besoin de mieux connecter l’entrepreneur avec les appuis dont il aura besoin. On doit améliorer ce dialogue entre les diasporas entrepreneuses et les structures qui sont capables de leur fournir un service’’, soutient-il.

6 Baos installés par la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur

Au-delà de l’Adepme, de l’Afd et de l’Eu, la tutelle a également mis en place des dispositions pour la promotion de l’entreprenariat des migrants. Dans un entretien avec ‘’EnQuête’’ lors de cet atelier, le conseiller technique à la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur, El Hadj Abdoul Karim Cissé, indique qu’ils travaillent pour l’installation de Bureaux d’accompagnement, d’orientation et de suivi des migrants (Baos).

‘’Au-delà des dispositifs tels que le Faise (Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur, installé depuis 2008 au Sénégal) le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, à travers la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur, travaille sur les Bureaux d’accompagnement, d’orientation et de suivi des migrants. D’ailleurs, nous avons un projet qui vient accompagner l’installation de ces bureaux dans les 14 régions. Aujourd’hui, nous avons 6 à Louga, Diourbel, Tambacounda, Sédhiou, Kolda et Dakar’’, explique-t-il.

Selon lui, ils vont répertorier ces bureaux qui sont logés dans les Agences régionales de développement (Ard). ‘’Nous allons les renforcer pour ouvrir tous les autres. Ce qui va permettre de discuter avec les migrants de retour, les potentiels migrants, parce que des gens veulent partir. On ne peut pas les empêcher d’y aller. Mais on peut leur expliquer les opportunités existantes au Sénégal. En plus de ceci, nous sommes en train d’expérimenter un bureau à Milan. Ce qui permettra d’accueillir les Sénégalais qui souhaitent investir afin de les mettre en relation avec les structures existantes tels que l’Adepme, l’Apix, le Faise, le Fongip (Fonds de garantie de l’investissement prioritaire)’’, annonce-t-il. 

Toutefois, sur l’âge de l’entrepreneur migrant à financer ou à accompagner dans le cadre du Paisd qui a divisé les acteurs, M. Cissé pense que quand on dit critère d’éligibilité, au début, si on pose la question de l’âge, on peut écarter les uns. ‘’Alors  qu’à un moment donné, à un certain niveau, on a de l’expertise à faire valoriser. Mais quand il s’agit de sélectionner, on peut faire le distinguo. Une personne âgée peut avoir un très bon projet et son propre financement. Dans ce cas, il aura juste besoin d’un accompagnement.   D’où l’importance de cet atelier pour échanger sur tous ces points et statuer’’, conclut-il.

MARIAMA DIEME

 

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