Publié le 11 Jan 2014 - 05:02
FOOT - BRESIL 2014

Les bonnes affaires du Mondial

 

La FIFA ne sera pas la seule bénéficiaire du Mondial brésilien (12 juin - 13 juillet). Des entreprises, surtout brésiliennes mais aussi allemandes, britanniques et françaises, ont décroché des contrats de prestige dans et autour des stades.

 

Quel est le point commun entre le centre de presse du Mondial à Rio, l'hôtel des huiles de la FIFA pendant l'événement et les panneaux solaires qui coiffent le Maracana ? Réponse : le Made in France !

GL Events, le spécialiste de l'évènementiel, a décroché, entre autres contrats, la concession pour 50 ans du Riocentro, le parc des expos où seront concentrés le comité d'organisation, le centre de presse et l'accueil des VIP.

Sur ce même site, le groupe lyonnais, présent au Brésil depuis 2006, fait aussi bâtir par Bouygues un hôtel de 306 chambres à l’enseigne Mercure, dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte et géré en lien avec Accor, première chaîne hôtelière du pays et d'ores et déjà l'un des grands bénéficiaires tricolores de la "Copa".

Le photovoltaïque sur le toit du Maracana ? Le contrat remporté par EDF, en partenariat avec le Chinois Yingli, sur un marché encore pilote au Brésil, devrait constituer une vitrine prestigieuse pour le producteur d'électricité.

Les PME aussi

Toutes les approches françaises n'ont pas été aussi fructueuses. «Notre siège rabattable n'était pas prêt pour le Maracana mais nous aurions eu du mal à passer en prix de toutes façons donc c'est sans regret», explique Jean-Louis Grosfillex, responsable stades de la société éponyme d'Oyonnax (Ain), à la manoeuvre lors de la précédente rénovation de l'enceinte de Rio (72 000 sièges fixes).

D'autres PME attendent la conclusion des derniers contrats, à l'image du Nordiste Doublet, spécialiste du pavoisement et de la signalétique. Parmi les habitués des sommets sportifs, Serge Ferrari (La Tour-du-Pin, Isère), très présent aux JO de Londres en 2012, protègera de ses membranes recyclables les tribunes de trois stades (Sao Paulo, Natal, Cuiaba).

Pour Rupert Schiessl, DG de Verteego Carbon, le Mondial s'inscrit dans un contrat plus large avec le géant brésilien du BTP Andrade Gutteriez «pour mesurer l'impact sur l'environnement de tous ses chantiers dans le monde dont six stades de la Coupe du monde’’.

 La liste comprend encore Lafarge (ciment), Saint Gobain (matériel de construction), ASO*, Aristeia et Public Système Hopscotch (hospitalité / événementiel). De quoi, au total, ne pas rougir de la concurrence.

Si les grands vainqueurs du Mondial sont, de loin, les entreprises locales, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, servies par le calendrier, ont aussi très bien tiré leur épingle du jeu.

«Lorsque le Brésil a été choisi, en octobre 2007, le pays s'est logiquement inspiré de la dernière édition en date (Allemagne 2006), décrite dans la presse internationale comme un grand succès, et de celle alors en préparation (Afrique du Sud 2010), explique Jean-François Ambrosio, conseiller export à Ubifrance Brésil à Sao Paulo.

Les organisateurs ont également été influencés par Londres 2012. Comme les ingénieries et bureaux d’études allemands et britanniques ont eu une participation remarquée sur ces trois événements, leurs services ont été extrêmement recherchés et ils ont pu s’impliquer très tôt dans les projets, en intégrant les équipes d’architectes.»

‘’Chasser en meute’’

Ubifrance est l'agence gouvernementale chargée d'aider les entreprises françaises à se développer à l'international. Rue Saint-Jacques à Paris, Viviane Silberstein, chef de projet Grands Evènements sportifs, anime cette filière ainsi que "Sport à l'Export", un programme créé fin 2011 par le secrétariat d'Etat au commerce extérieur et le ministère des Sports pour faciliter les contacts des 300 entreprises du secteur avec les organisateurs, au travers notamment de réunions d'information et d’un site Internet de promotion.

«La France dispose d'une offre complète pour l'équipement des stades et pour l’organisation de ce type de manifestation sportive, mais ses entreprises ne chassaient pas toujours en meute pour apporter les réponses globales qu'attendent les clients.

Le salon de Doha (Ndlr : Aspire 4 Sport, en novembre dernier) a confirmé que les PME sont converties à cette approche en commun des marchés qui leur permet de s'échanger des tuyaux sur les opportunités de contrats voire de candidater ensemble aux appels d'offres.»

Après le Mondial, ce sera le 450e anniversaire de Rio en 2015, puis les Jeux dans cette même ville en 2016. Des occasions de marquer de nouveaux points avant, notamment, les Coupes du monde russe (2018) et qatarie (2022).

(L’Equipe)

 

Section: