Publié le 18 Sep 2018 - 10:21
FOOT - LIGUE DES CHAMPIONS 2018/2019

Fermée comme jamais, ouverte comme rarement

 

L’édition 2018-2019 de la C1 est la plus fermée de l’histoire, avec cinq pays qui se taillent la part du lion en termes de participants. Merci la réforme… Paradoxalement, si les écuries sur la ligne de départ sont les mêmes qu’à l’accoutumée, les favoris sortent moins du lot que les années précédentes. Et si la C1 échouait entre les bras d’un vainqueur inédit ?

 

On savait que ça arriverait. Deux ans déjà que les têtes pensantes de l'UEFA et les portefeuilles bien remplis du Vieux Continent avaient décidé de fermer les portes de la Ligue des champions sur les doigts des petits pays et de faire de la première des compétitions européennes un banquet réservé à la crème de la crème. C'est désormais une réalité : la C1 est un club (semi-)fermé pour les trois prochaines saisons au minimum. Et sans doute pour plus longtemps parce qu'on imagine mal les gourmands du foot continental être repus et aimer moins l'argent quand viendra l'heure de rediscuter des modalités d'organisation de la Ligue des champions.

D'ici 2021 donc, en attendant pire, la C1 est une compétition européenne réservée à quelques "happy few". Cette saison, 15 pays du continent sont sur la ligne de départ, 5 d'entre eux (Espagne, l'Angleterre, l'Italie et l'Allemagne et la France) représentent 53% du contingent. Si l'on ajoute les Pays-Bas et le Portugal aux cinq nantis précités, on passe à près de deux tiers des participants issus de sept pays.

On a le droit de s'en réjouir, de se dire que la Ligue des champions n'est pas l'Ecole des Fans et n'a pas pour vocation de faire plaisir à tout le monde. C'est (en partie) vrai. Mais on a le devoir, aussi, de se demander si c'est juste. Si exclure 40 pays affiliés à l'UEFA pour la simple et bonne raison que leur puissance économique et leur attrait marketing ne pèsent rien à côté de quelques ogres qui se partagent honneurs et prize money chaque année est acceptable. Si le spectacle est forcément le fossoyeur du sport dans ce qu'il a de plus beau.

C'est dans ce contexte que débute la Ligue des champions 2018-2019. Aussi paradoxalement que cela puisse paraitre après ce que je viens de vous dire, je me réjouis tout de même d'une chose : celui d'avoir le sentiment que l'édition à venir est la plus ouverte depuis un bon paquet d'années.

Ronaldo a changé la donne

Sur la décennie écoulée, et pour faire simple, quatre équipes se sont globalement partagé les honneurs et les sommets : le Real Madrid, évidemment, le FC Barcelone, le Bayern Munich et l'Atlético Madrid. Voici le Big Four de la C1 des années 2010. Big Four auquel on peut ajouter un dernier membre pour constituer un Fab Five : la Juventus Turin. Moins régulière que l'Atlético, la maudite Vecchia Signora a également deux finales perdues à son actif (2015, 2017). Et, avec l'arrivée de qui vous savez, elle est vouée à jouer les premiers rôles dès cette saison.

Grâce à Cristiano Ronaldo, la Juve intègre instantanément le groupe des prétendants naturels à la victoire finale, cohorte dont le Real Madrid, le FC Barcelone et le Bayern Munich font toujours évidemment partie. Mais, à la différence d'un passé récent, les trois ne font pas figure de favoris absolus et, cette fois, semblent faire partie de la demi-douzaine de prétendants sérieux. Parce qu'aucune tête ne dépasse vraiment cette année au début de ce qui ressemblera peut-être à une course par élimination.

L’Atlético pour prolonger la fête madrilène ?

Alors oui, le Real a gagné trois C1 de suite. Il n'empêche : la perte de Cristiano Ronaldo n'est pas un événement anodin, et si certains membres éminents de la Maison Blanche tendent à essayer d'en convaincre la plèbe avec une mauvaise foi à peine voilée, ils se carrent le doigt dans l'œil, jusqu'au coude.

Quid du Barça ? Un an avant le Real, il avait perdu l'une de ses trois superstars et cela n'avait pas fait ses affaires. Son recrutement estival va-t-il remettre les Blaugrana au centre de l'échiquier alors que ceux-ci ont échoué trois fois de suite en quart de finale ? Et le Bayern ? Toujours placé, jamais gagnant depuis cinq ans, a-t-il les armes pour décrocher une sixième coupe aux grandes oreilles ? N'est-il pas vieillissant ?

L'Atlético Madrid, machine qui fonctionne à l'huile de coude, est finalement l'écurie qui présente le plus de certitudes alors que les 32 concurrents sont sur la ligne de départ. La perspective d'une finale à domicile n'est pas pour déplaire à la bande à Simeone qui aimerait bien prolonger la domination de la ville de Madrid sur la compétition, tout en rajoutant une teinte de rouge au maillot du vainqueur.

Du rouge au bleu, il n'y a qu'un pas quand on habite à Manchester. Dans la cité ouvrière du nord de l'Angleterre, c'est la couleur du ciel qui a pris le pouvoir. City l'a étendu à l'Angleterre et se voit bien, désormais, mettre l'Europe à ses pieds. Ça ressemble à l'année idoine pour Pep Guardiola et sa bande qui étaient tombés sur l'os liverpuldien la saison dernière. A une condition : avoir retenu la leçon et compris combien les joutes continentales se jouent sur autre chose que le talent seul. Le PSG, lui, le sait depuis belle lurette. Mais on a beau le répéter aux Parisiens, la leçon a du mal à rentrer dans les têtes. Est-elle assimilée ? On le saura vite. Anfield n’aime pas les approximations.

Programme


Mardi

16h : 55   

Barcelone - PSV

Inter - Tottenham

19h : 00

Brugge - Dortmund

E. R. Belgrade - Naples

Galatasaray - Lok. Moscou

Liverpool - PSG

Monaco - Atl. Madrid

Schalke 04 - FC Porto


Mercredi

16h : 55

Ajax - AEK

16h : 55

Shakhtar - Hoffenheim

19h : 00

Benfica - Bayern

Man. City - Lyon

Plzen - CSKA Moscou

21h : 00        

Real Madrid - AS Rome

21h : 00        

Valence - Juventus  

21h : 00        

Young Boys - Man. U

EUROSPORT.FR

 

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