Publié le 27 May 2023 - 00:45
FORUM AFRICAIN POUR LES INDUSTRIES CULTURELLES ET CRÉATIVES

Pour une redynamisation des secteurs culturels et artisanaux

 

Mercredi s’est ouverte, à Dakar, la première édition du Forum africain pour les industries culturelles et créatives. Un moment de rencontres et d’échanges pour faire valoir  les créations. 

 

Le Forum africain  pour les  industries  culturelles et créatives est une initiative de la fondation Youssou Ndour. Elle  se déroule à Dakar, du 24 au 26 mai 2023, à l'ancien palais de Justice de Dakar.   Le Forafricc entend constituer une plateforme permettant au secteur créatif, au secteur privé et aux institutions publiques de se retrouver et de nouer des partenariats pour promouvoir le dialogue interculturel, la diversité et la production culturelle en tant que moteurs d’inclusion sociale et de développement économique et humain durable.

Pour le premier jour, c’était la visite des stands  des entreprises, des artistes et des artisans. Accompagné de Caroline Saint Hilaire, Administratrice générale de la Francophonie (OIF) et  Jean-Marc Pisani, Ambassadeur de l’Union européenne auprès de la République du Sénégal, le président de Fynicc, Youssou Ndour, a échangé avec les participants. Il se dit impressionné par  ce qu’ils sont en train de faire.

Pour lui,  il y a énormément de gens qui ont déjà commencé à travailler dans les domaines ciblés depuis longtemps, d’où la présentation de beaucoup de projets autour des industries culturelles et créatives.

 En outre, Youssou Ndour voit à travers ce forum  un cadre pour permettre d’avancer beaucoup plus vite. ‘’Notre fondation fait beaucoup de plaidoyers, c’est-à-dire il parle avec les institutions financières, avec les gens intéressés par l’emploi, leur expliquant que ce domaine des industries culturelles et créatives est important et qui peut nous prévaloir la création de beaucoup d’emplois’’, a-t-il dit. Ce qui aiderait à résorber le problème de l’emploi des  jeunes, l’un des plus gros écueils auquel font face les dirigeants africains.

‘’Nous parlons à partir de Dakar, mais nous parlons de tout le continent africain. Nous irons là où il faut pour parler de ces initiatives et pour que les jeunes soient financés et soutenus. Nous ne voulons plus voir les jeunes qui prennent des bateaux pour mourir en mer. Nous voulons voir des jeunes qui ont de la créativité. (...) Si nous comptons sur la culture, nous pourrons régler ce problème de l’emploi. L’Africain doit faire focus sur la construction de notre continent. Nous avons énormément de possibilités et de choses à faire. Si nous pensons que c’est en Occident que nous allons régler nos problèmes, nous nous trompons. Nous devons construire et c’est ça la priorité. Je suis engagé autour de ce projet et j’irai partout pour en parler’’, promet le président de Fynicc.

‘’On veut qu’on mette beaucoup plus de moyens. C’est un de mes combats et autour de moi, il y a une équipe dynamique’’, a-t-il annoncé.      D’ailleurs, il est prévu la tenue de diverses rencontres qui devraient aboutir à des financements.

Venue du Bénin, Stéphanie Osse, représentante de Fruit Fiber Fabric, est venue faire découvrir un textile à base de déchets de fruits. ‘’Nos textiles sont 100 % en feuilles d’ananas ou de fibres d’ananas et de coton.  On a démarré le projet en 2019. On est basé à Cotonou et on travaille avec des artisans et des ONG de femmes. On commence avec une collection d'accessoires qu’on va lancer en décembre 2023 et on va continuer en proposant des vêtements. On a déjà nos croquis. Ce sont des vêtements pour hommes et femmes, des chemises et des robes’’, explique-t-elle.

La participante a mis en œuvre les  potentialités du Bénin en matière artisanale, avec la production du  coton et des fibres d’ananas.  ‘’On a constaté que le Bénin est un producteur de coton, qu’on a un savoir-faire textile qui est important. On a beaucoup de tisserands qui ont un savoir-faire qui leur a été transmis depuis des générations. Ils sont compétents et on est producteur d’ananas. On a remarqué que différents pays étrangers, d’Asie et  d’Amérique latine notamment, font du tissu en fibres d’ananas et  ça donne une texture comme celle de la soie  et du coton. On a eu l’intuition que c’était possible, surtout avec la dynamique actuelle impulsée par le gouvernement au Bénin de produire, de fabriquer et de développer sa propre  technique d’extraction de filage et de fabrication de textile végétal’’, confie Mme Osse.

Les Sénégalais ne sont pas en reste. Le peintre Thierno Saliou Camara alias ‘’Thier Kourouma’’ a montré ses créations. Parmi ces dernières,  le tableau ‘’Mbolo moy dolé’’ (l’union fait la force). Pour Thier Kourouma, le forum est intéressant. Il souhaite la participation de tous les artistes.

                                     NDEYE KHOUDIA DIENG(STAGIAIRE)

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