Publié le 11 Apr 2022 - 17:34
FRANCE - RÉSULTATS PRÉSIDENTIELLE 2022

La plupart des candidats battus appellent à voter Macron...

 

Après le premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Yannick Jadot ont appelé, dimanche soir, à voter pour le président sortant ou à faire battre l’extrême droite le 24 avril prochain.

 

Le match pour le second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril, a déjà commencé. Peu de temps après l’annonce des résultats du premier tour – qui a vu Emmanuel Macron (27,6 %) et Marine Le Pen (23 %) arriver en tête – les consignes de vote des candidats éliminés se sont multipliées. La grande majorité d’entre eux a appelé à voter pour le président sortant ou à faire barrage à Marine Le Pen, qui a reçu les soutiens de l’autre candidat d’extrême droite, Eric Zemmour, et du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

Mélenchon appelle à « ne pas donner une seule voix à Mme Le Pen »

Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position avec 22,2 % des voix, a appelé dimanche soir ses électeurs à ne « pas donner une seule voix à Mme Le Pen », qui sera opposée à Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. « Nous savons pour qui nous ne voterons jamais », a-t-il lancé depuis son quartier général, répétant à plusieurs reprises : « Il ne faut pas donner de voix à Mme Le Pen ! Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen ! »

Hidalgo demande de voter « contre l’extrême droite »

La candidate du Parti socialiste (PS), Anne Hidalgo, a été la première à appeler à voter « contre l’extrême droite » lors du second de tour de l’élection présidentielle. « Pour que la France ne bascule pas dans la haine de tous contre tous, je vous appelle avec gravité à voter le 24 avril contre l’extrême droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron », a déclaré la maire de Paris – qui a obtenu 1,7 % des voix, un score historiquement bas pour le PS – depuis ses locaux de campagne.

Pécresse votera « en conscience » pour Macron

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, qui a totalisé 4,8 % des suffrages, a affirmé depuis son siège de campagne qu’elle voterait « en conscience » pour Emmanuel Macron au second tour « pour empêcher l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait ». Et d’ajouter : « Je demande aux électrices et aux électeurs qui m’ont honorée de leur confiance de peser dans les jours qui viennent avec gravité les conséquences potentiellement désastreuses pour notre pays et pour les générations futures de tout choix différent du mien qu’ils envisageraient pour le second tour ». Pour Mme Pécresse, « le projet de Marine Le Pen conduirait le pays à la discorde, à l’impuissance et à la faillite. Sa proximité historique avec Vladimir Poutine la discrédite pour défendre les intérêts de notre pays dans les temps tragiques que nous vivons ».

Le député LR des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, a quant à lui refusé de donner une consigne de vote pour le second tour. « Je ne me reconnais pas dans [la] politique [d’Emmanuel Macron], je ne le soutiendrai pas », a-t-il affirmé sur TF1.

Roussel appelle à « battre l’extrême droite » en votant Macron

Le candidat du Parti communiste français, Fabien Roussel (2,3 %), a appelé « à battre l’extrême droite, à la mettre en échec, en se servant du seul bulletin à notre disposition ». « Je ne permettrai jamais qu’un projet raciste et xénophobe soit mis en œuvre à la tête de l’Etat », a-t-il ajouté, demandant toutefois au président sortant de « dire qu’il a entendu le message » envoyé par les Français. Emmanuel Macron doit « renoncer à ses réformes insensées », a également déclaré le dirigeant communiste.

Jadot appelle à « faire barrage à l’extrême droite »

L’écologiste Yannick Jadot (4,7 %) a lui aussi appelé à « faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron ». « Notre vote ne vaut pas caution » pour le président sortant, qui doit maintenant « créer les conditions du rassemblement pour faire échec à l’extrême droite », a-t-il encore déclaré.

Poutou appelle à « ne pas donner une voix » à la candidate du RN

Le candidat du NPA, Philippe Poutou (0,7 %), a appelé à « ne pas donner une voix » à Marine Le Pen au second tour, mais sans donner de consigne de vote pour Emmanuel Macron, « qui n’est en rien un rempart contre l’extrême droite ». « Notre consigne de vote est claire : pas une voix ne doit aller à l’extrême droite », a-t-il dit depuis son quartier général de campagne. « Pour autant, nous ne donnerons pas de consigne de vote en faveur de Macron, car c’est un pompier pyromane dont les politiques sont une des causes de la montée du RN. »

Zemmour appelle à voter Marine Le Pen

Le candidat d’extrême droite (Reconquête !), arrivé quatrième du premier tour avec 7,2 % des voix, a appelé à voter pour Marine Le Pen le 24 avril. « Il y a face à Marine Le Pen un homme qui a fait entrer 2 millions d’immigrés. (…) Je me tromperai pas d’adversaire, c’est la raison pour laquelle j’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen », a-t-il dit.

Dupont-Aignan appelle à voter contre Emmanuel Macron

Le candidat souverainiste et eurosceptique de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, « appelle les Francais à tout faire pour faire barrage à Macron » dans un message publié sur Twitter. Le député de l’Essonne a obtenu 2,1 % des suffrages. En 2017, son parti et celui de Marine Le Pen avaient scellé un accord dans l’entre-deux-tours.

Arthaud ne donne pas de consigne de vote

La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud (0,6 %), a renvoyé dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen, « deux ennemis mortels pour les travailleurs », refusant de donner une consigne de vote. Quoi qu’il arrive, « Macron fera du Le Pen et Le Pen fera du Macron », a-t-elle estimé, appelant ses électeurs à ne pas se démobiliser en vue des élections législatives, qui se dérouleront les dimanches 12 et 19 juin 2022.

Lassalle laisse le choix à ses électeurs

Jean Lassalle, qui a obtenu 3,1 % des voix, doublant ainsi son score par rapport à l’élection de 2017, n’a pas donné de consigne de vote non plus. « Mon vote n’intéressera que moi car je redeviens ce soir (…) un simple citoyen », a déclaré le député béarnais, qui a ajouté : « Mais puisque vous avez été assez intelligents au point de nous choisir malgré tant de difficultés, je vous fais totalement confiance pour faire votre choix dans quinze jours. »

Le Monde et AFP

Marine Le Pen désormais créditée de 23 % et Jean-Luc Mélenchon de 22,2 % des suffrages e​xprimés

L’écart entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen se resserre dans la nouvelle estimation d’Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, France 24-RFI-MCD, Public Sénat-LCP Assemblée nationale et Le Parisien-Aujourd’hui en France.

Emmanuel Macron reste en tête, avec 27,6 % des voix. Marine Le Pen est créditée de 23 %, et Jean-Luc Mélenchon de 22,2 %. Eric Zemmour obtient 7,2 % des voix selon cette nouvelle estimation. Valérie Pécresse est créditée de 4,8 %, Yannick Jadot de 4,7 %, et Jean Lassalle de 3,1 %. Sous les 3 %, on retrouve Fabien Roussel avec 2,3 %, Nicolas Dupont-Aignan avec 2,1 %, Anne Hidalgo avec 1,7 %. Philippe Poutou avec 0,7 % et Nathalie Arthaud avec 0,6 %.

EMMANUEL MACRON 

« Ne nous trompons pas, rien n’est joué »

Le président sortant a pris la parole depuis le hall 8 du Parc des expositions de la porte de Versailles, à Paris, où se déroule sa soirée électorale. Le président sortant a rassemblé 28 % des suffrages selon les dernières estimations Ipsos et Sopra Steria. « Ce dimanche 10 avril vous avez été plus de 36 millions à faire valoir ce droit conquis par les générations précédentes qui est le droit de vote et je remercie tous nos compatriotes qui ont porté leur voix sur ma candidature. Leur confiance, votre confiance m’honore, m’oblige et m’engage », commence par déclarer M. Macron.

« Je veux saluer l’ensemble des candidats, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, Anne Hidalgo, Jean Lassalle, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel et Eric Zemmour », dit le président candidat en demandant au public d’applaudir ses concurrents. « Nous défendons nos convictions avec force mais en respectant chacune et chacun », déclare M. Macron avant de poursuivre : « Je remercie Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Fabien Roussel qui m’ont dès ce soir apporté leur soutien. » « Certains le feront pour faire barrage à l’extrême droite et cela ne vaudra pas soutien, je le respecte », relève Emmanuel Macron, en faisant référence à Jean-Luc Mélenchon – « Je veux saluer leur clarté », commente-t-il.

« Je souhaite tendre la main à tous ceux qui veulent travailler pour la France. Je suis prêt à inventer quelque chose de nouveau pour rassembler les convictions et les sensibilités », déclare le président de la République, avant de tenir un discours visant les électeurs de Marine Le Pen : « Je veux les convaincre dans les jours à venir que notre projet répond bien plus solidement que celui de l’extrême droite à leurs peurs et aux défis du temps. » « Ne nous trompons pas, rien n’est joué et le débat que nous aurons dans les quinze jours à venir est décisif pour notre pays et pour l’Europe », prévient ensuite le candidat.

M. Macron déroule ensuite ses ambitions politiques en s’opposant, en creux, au programme de l’extrême droite : « Je veux une France qui relève le défi climatique et écologique » ; « je veux une France résolument contre le séparatisme islamiste (…), une France qui empêche les musulmans ou les juifs de manger comme le prescrit leur religion, ce n’est pas nous »… « Le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre ! », clame ensuite Emmanuel Macron, dans une référence claire à la campagne de Marine Le Pen. « Dans les jours à venir, on ne ménagera aucun effort, car rien n’est fait », dit enfin le président candidat.

LE MONDE ET AFP

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