Publié le 29 Apr 2019 - 19:15
GESTION DES BLESSÉS DE GUERRE EN THÉATRES D’OPÉRATIONS

La République toujours à l’écoute de ses dignes fils

 

Le jeudi 10 janvier 2013, le chirurgien-colonel Serigne Mamadou SARRE, médecin-chef de l’Hôpital Militaire de Ouakam, (WAA KAAM), nous a fait l’honneur d’aller à la rencontre d’un grand blessé de guerre. Il s’agit du soldat de 1ère classe Mouhamadou Moustapha SOW, né le 24 octobre 1989 à Gandiaye. Incorporé dans l’Armée le 1er septembre 2009, le soldat Sow a bénéficié d’un traitement spécial en France, au Centre de Réhabilitation fonctionnelle spécialisé dans les prothèses myo-électriques à Nancy.

Après trois (03) mois de séjour, il nous revient avec une joie incommensurable avec le recouvrement de ses membres supérieurs grâce au soutien de la présidence de la république. Suite à une opération de ratissage menée le 12 février 2011 avec les éléments du 25ème Bataillon de Reconnaissance et d’Appui (BRA), dans le village de Kaparan, dans le département de Bignona ; le soldat de 1ère classe Mouhamadou Moustapha SOW, au nom de l’amour pour sa patrie, a été malheureusement atteint par les éclats d’une RPG lancée par les éléments du MFDC.

C’est ainsi qu’il perdra ses membres supérieurs avec une jambe droite endommagée. Après son traitement au niveau de l’antenne chirurgicale de Ziguinchor en Zone sud, il a ensuite bénéficié d’une évacuation sanitaire (EVASAN) vers Dakar. D’abord à l’hôpital principal de Dakar, puis à l’hôpital militaire de Ouakam (WAA KAAM); structure dans laquelle il séjournera pendant vingt (20) mois. Au cours d’une visite aux malades et blessés hospitalisés dans cette structure militaire de Ouakam, effectuée par monsieur le président de la République, Macky SALL, le 20 avril 2012 après seulement quelques semaines de son investiture, il a lui-même constaté de visu cette situation douloureuse de ces soldats.

C’est ainsi qu’il a pris l’engagement de solutionner au plus vite tous les cas particulièrement celui du soldat Sow qui a perdu ses membres supérieurs. La spontanéité avec laquelle le Chef de l’Etat aura pris à bras le corps ce cas, aboutira finalement au transfèrement du soldat Sow dans un Centre Spécialisé en prothèses myo-électriques en France dans la ville de Nancy, en septembre 2012. Après trois mois de séjour au sein de cette structure, le soldat Mouhamadou Moustapha Sow a recouvré la plénitude de ses forces. Selon le chirurgien-colonel SARRE, médecin-chef, la République, incarnée au premier degré par le chef de l’Etat, a répondu présente et a fait son devoir : «après la perte de ses membres supérieurs, il ne parvenait plus à faire les choses les plus intimes. Il lui fallait quelqu’un pour s’occuper de lui en permanence.

Les prothèses des membres supérieurs n’existant pas au Sénégal malheureusement, les autorités militaires, le chef suprême des Armées, le président SALL en tête, ont tenu à réhabiliter ce soldat qui a donné une partie de sa vie pour la Nation au champ d’honneur». Ainsi, après avoir retrouvé le sourire après une longue odyssée, le soldat Sow revient sur la genèse de son parcours atypique qu’il gère avec philosophie grâce à une foi inébranlable :     « je me suis blessé en zone sud, après un an huit mois à l’hôpital Militaire de Ouakam, j’ai été évacué en France pour bénéficier de prothèses myo-électriques à Nancy. Maintenant, Dieu merci, j’ai recouvré la plénitude de mes capacités physiques. Je fais des exercices, ma déchéance n’est plus qu’un mauvais souvenir. Mes remerciements vont droit au Président de la République, monsieur Macky SALL pour sa gratitude et son geste hautement humaniste». Toujours dans ses propos, il a témoigné : «On l’a élu le 25 mars 2012, le 20 avril 2012 il vient pour la première fois de l’histoire du pays, pour un chef de l’Etat de rendre visite à des blessés de guerre. C’est un geste qui est allé droit dans nos cœurs que nous n’oublierons jamais de sitôt. Mes camarades et moi surtout».

La gestion du blessé depuis le théâtre d’opération

Le sort des blessés de guerre a toujours été une préoccupation majeure chez les autorités militaires. Le fait de les récupérer pour sauver des vies est un acte noble qui s’amplifie davantage à travers un suivi psychologique qui leur garantit le moral. Selon le chirurgien-colonel Serigne Mamadou SARRE : «nous sommes tous des blessés potentiels parce que nous sommes engagés pour la défense de la patrie par le sacrifice suprême». Depuis la blessure sur la ligne de front, le camarade disposant des outils de secourisme est le premier médecin, après l’exfiltration ou l’extraction du blessé vers l’Unité de la Compagnie où le médecin améliore les soins préliminaires, intervient alors toute une chaine dont le centre de triage où le couple chirurgiens et réanimateurs font le triage et donnent des soins qui sauvent.

La dernière phase reste l’évacuation sanitaire par voie aérienne souvent vers les hôpitaux d’infrastructures représentés au Sénégal par l’Hôpital principal de Dakar et l’Hôpital Militaire de Ouakam où les traitements définitifs sont faits. Une fois traitées, ces blessures laissent des séquelles et le combattant n’est pas laissé à lui-même. Il y a des organismes notamment: le Centre Spécial de Réforme, qui accompagne le blessé en le remettant dans ses droits, en pensionnant les séquelles, l’Agence de Réinsertion Sociale des Militaires (ARSM), qui garantit sa dignité humaine, la Fondation des Invalides et Mutilés Militaires (FIMM), qui les accompagne en leur procurant une vie, la meilleure possible et à ce titre, deux grands bâtiments sont déjà sortis de terre et fonctionnels grâce à cette fondation. Il s’agit du Centre de Médecine Physique et du Centre d’Appareillage.

Sans le concours des généreux donateurs, des bailleurs de fonds avec lesquels cette fondation travaille (SONATEL, Royaume Thaïlandais), ils ne seraient pas à ce stade. Ces infrastructures permettent de pouvoir faire face à ces blessures, lesquelles en général emportent un membre ou segment de membres. Elles nous aident aussi à rééduquer le patient assez rapidement, selon le médecin-chef SARRE, pendant qu’il est encore en soins et dès qu’il est guéri avec la cicatrisation des plaies, des prothèses de jambes lui sont faites à partir de ce Centre. Malheureusement, selon le chirurgien-colonel SARRE, toute la technologie sur les prothèses des membres supérieurs n’est pas encore disponible au Sénégal : «parfois, il arrive que ce dont a besoin le blessé n’existe pas dans notre pays et à ce moment on fait appel aux autorités qui ne ménagent aucun effort pour justement apporter des solutions idoines à ces douloureux cas de blessures de guerre qui ne sont jamais souhaitées mais arrivent toujours par la force des choses. Mais on le dit souvent, qui veut la paix prépare la guerre. Peut-être souhaiter de vivre un jour dans un monde où il n’y aura plus la guerre».

La gestion du blessé dans la vie courante

«Les mesures d’accompagnement psychologiques, sont fondamentales chez les blessés de guerre». Toujours selon le chirurgien-colonel Serigne Mamadou SARRE, médecin-chef de l’Hôpital Militaire de Ouakam, des services plus compétents seraient mieux habilités à en parler. Car il s’agit surtout d’une gestion administrative. Mais mon expérience dans l’Armée me pousse à répondre positivement à votre question. A chaque fois qu’un militaire est blessé, il est maintenu dans l’Armée pour une raison purement sociale, humanitaire : « je n’ai pas encore vu des blessés de guerre libérés parce que n’étant plus aptes. J’ai souvent siégé dans les commissions de réforme pour statuer sur ces cas mais le commandement, le Chef d’Etat-major général des Armées en tête, donne souvent un avis favorable pour son maintien. Souvent on leur offre des emplois aménagés, sédentaires le plus gros du temps. Il peut être utile à l’Armée malgré son handicap, pendant longtemps».

Ainsi donc, un signal fort vient d’être donné par les nouvelles autorités du pays à la tête desquelles le Président de la République monsieur Macky SALL. Joignant la parole aux actes en cette après-midi de vendredi 20 avril 2012, au cours d’une visite surprise rendue aux blessés de guerre à l’HMO, la présidence de la République a fait un décaissement d’un montant sensiblement égale à soixante dix (70) millions de francs Cfa pour porter secours et assistance au soldat de 1ère classe Mouhamadou Moustapha SOW. Ainsi, sa bravoure et l’amour pour sa patrie viennent d’être récompensés par la pose de prothèses myo-électriques de dernière génération au niveau de ses membres supérieurs en France dans la ville de Nancy. Un tel acte, après celui posé récemment avec dix sept (17) de leurs camarades grands blessés qui viennent de bénéficier d’un toit et dix millions chacun; constitue ainsi une motivation supplémentaire à ses nombreux camarades opérant sur les différents théâtres d’ici et d’ailleurs.

ADJUDANT (ER) NDIAPALY GUÈYE,

Ancien Chef du Bureau Presse/DIRPA

cellph : 00221-77-571-22-95 ndiapalygueye@yahoo.fr

 

Section: