Publié le 2 Jul 2018 - 12:29
HISTOIRES DE CŒURS BRISÉS AU TRIBUNAL

Les amoureux retournent à la barre

 

Une affaire de cœur a tenu en haleine, hier, la salle d’audience du tribunal de grande instance de Mbour. Jean-Marie Coly et Monique Sine Ndiaye filaient une belle histoire d’amour qui a fini par atterrir devant la barre. Du rire, des larmes, du repenti, tout y était.

 

‘’Il est difficile de dire adieu lorsqu'on veut rester, compliqué de rire lorsqu'on veut pleurer, mais le plus terrible est de devoir oublier lorsqu'on veut aimer’’. Cet adage définit le plus l’amour qui liait Jean-Marie Coly à sa Monique qui l’a trainé au tribunal pour mettre fin à leur relation. En principe, quand on n’aime plus une personne, on tourne la page. C’est ce que Monique Sine Ndiaye a voulu faire. Mais, apparemment, la page Jean-Marie ne se laisse pas tourner aussi facilement. En effet, le président Thierno Niang s’est rappelé avoir déjà vu les tourtereaux, avant même d’en venir aux faits qui ont emmené Jean-Marie Coly et Monique Sine Ndiaye devant le tribunal. ‘’Je vous reconnais, vous êtes une fois venu ici’’, leur dit le juge. ‘’Effectivement, nous revenons pour des faits similaires’’, affirment le couple.

En fait, ces derniers filaient le parfait amour pendant des années. Jusqu’au jour où Monique, se sentant étouffée par la présence de son copain, lui demande de rompre leur idylle. Une invite qui déplait à Jean-Marie qui finit par la harceler. La jeune étudiante en esthétique le traine en justice. Jean-Marie écopera d’une peine de 15 jours ferme. Le cœur ayant ses raisons que la raison ignore, dès qu’il est élargi de prison, Jean-Marie se rend chez la jeune fille pour lui demander pardon et lui réitérer son amour. Après quelques jours de cour assidue accompagnée de cadeaux, les tourtereaux reprennent leur relation.

Ne sachant pas contrôler l’amour qu’il ressent pour sa dulcinée, Jean-Marie reprend ses harcèlements sur Monique. Cette dernière met fin, une fois encore, à la relation. Mais Jean-Marie ne l’accepte pas. Il harcèle Monique, la brutalise et tente de récupérer le ventilateur qu’il lui avait acheté. ‘’Il me poursuit et me harcèle. Il m’a menacée de mort. Ce qui me fait le plus mal, c’est qu’il me traite de garce. Je reçois plus de cent appels de numéros différents de sa part. Mon logeur m’a demandé de quitter la chambre qu’il me loue, parce que Jean tympanise les autres locataires. Jusqu’à hier [jeudi nuit], il m’a appelée de la prison où il se trouvait avec un numéro inconnu’’, s’est plaint la jeune fille.

‘’Je ne connais qu’elle, je ne suis jamais sorti avec une autre fille’’

Le président de dire à Jean-Marie : ‘’Malgré tous les problèmes que te cause cette relation, pourquoi tu y tiens encore ?’’ Tête baissée, mains croisées sur la poitrine, Jean-Marie répond : ‘’C’est juste parce que je l’aime. Je suis prêt à l’épouser. Je le lui ai dit, ainsi qu’à sa sœur. Cette fille, Dieu sait que je suis éperdument amoureux d’elle.’’ A ces propos, le brouhaha de l’assistance se fait entendre ; chacun y va de ses commentaires avec son voisin. Des rires, des applaudissements d’un homme en dreadlocks ont perturbé la tranquillité dans la salle. ‘’Je te comprends, mais je ne comprends pas les troubles que tu causes à cette fille. Nous savons tous qu’aimer une personne qui ne nous aime pas est difficile, voire insupportable. Mais l’amour doit être raisonnable. On n’impose pas une relation à qui que ce soit’’, sermonne le juge.

Jean-Marie acquiesce et promet : ‘’Cette fois, c’est définitif. Je vais la laisser tranquille.’’ ‘’Ne pense pas que tu es le seul à connaitre un chagrin d’amour. Il y a beaucoup de gens qui le vivent. Mais il faut lutter contre et tenir bon. C’est dur, mais aie de la dignité’’, rétorque le procureur. ‘’Je ne connais qu’elle, je ne suis jamais sorti avec une autre fille’’, dit Jean-Marie qui fond en larmes. L’avocat de ce dernier de dire à Monique : ‘’C’est la deuxième fois que vous êtes là ; donne-lui sa chance.’’ En guise de réponse, Monique sert à l’avocat un regard glacial. Sermonné par le juge, Jean-Marie tend la main à Monique et lui demande pardon.

Finalement, c’est une peine de 1 mois assortie du sursis qui a été infligée à Jean-Marie Coly.

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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