Publié le 5 Jul 2013 - 13:35
INTÉGRATION ÉCONOMIQUE AFRICAINE

Gadio dénonce «l'erreur» des grands pionniers

 

L'ex-chef de la diplomatie sénégalaise sous le régime d'Abdoulaye Wade est d'avis que cinquante ans d'indépendance et de tentative d'intégration économique ont constitué un blocage pour l'Afrique sur le chemin de son unité politique.

 

''L'avenir de l'Afrique est en train de se jouer autour de l'intégration et l'unité''. Ces propos sont ceux de Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, partisan déclaré du panafricanisme, mais aujourd'hui persuadé que les 50 ans d'indépendance et de tentative d'intégration économique ont mené l'Afrique dans une impasse totale. La faute aux «grands pionniers d'antan». Ils «se sont trompés dans un schéma intellectuel catastrophique bien que leur idée fut belle», a t-il noté.

Aux yeux de Gadio, ces pionniers n'avaient pas compris que l'instauration d'une intégration économique régionale doit se faire de manière graduelle. De ce fait, elle doit passer d'abord par une intégration politique. Et pour y arriver, chaque chef d'État doit accepter de léguer une partie de sa souveraineté à ''l'institution d'intégration''. Or, déplore-t-il, les Africains refusent toujours de se plier à cette condition. Ce qui constitue pour lui une erreur fatale pour l'Afrique (qui) fragilise les institutions d'intégration existantes telles que la CEDEAO, l'Union africaine, etc. Une telle situation ramène le débat autour de la souveraineté. «La souveraineté telle que perçue en Afrique pose un sérieux problème'', a t-il mentionné.

En outre, Cheikh Tidiane Gadio, par ailleurs coordonnateur du mouvement Luy jot jotna, estime que l'aide économique internationale ne permettra pas à l'Afrique de régler les difficultés auxquelles elle est confrontée. C'est pourquoi il est temps pour les Africains de signer le divorce avec cette aide au développement afin que le continent puisse voler de ses propres ailes.

Toutefois, il se veut optimiste, convaincu que les Africains parviendront un jour où l'autre à réaliser cette intégration économique. Un succès qui passera, d'après lui, par la mise en place d'une grande alliance panafricaine régionale, instrument de rupture qui pourrait hisser le continent vers les sommets du développement économique régional.

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