Publié le 12 May 2021 - 13:55
JUDO CLUB AMAJELO

Le porte-étendard du sport parcellois en difficulté

 

Créé le 10 février 1983 par le défunt Maître Gatta Amadel Ba, ancien garde du corps du président Léopold Sédar Senghor, le Judo club Amajelo (Arts martiaux, jeux et loisirs) produit des champions, depuis des années. Malgré plusieurs titres engrangés, dont le plus récent est celui de champion du Sénégal par équipe, le club évolue dans un cadre vétuste et exigu, avec des moyens très limités.

 

Au cœur de l’Unité 15 des Parcelles-Assainies, à quelques encablures de la mer, est établi le Judo club des arts martiaux, jeux et loisirs (Amajelo). Le bâtiment qui abrite le club est semblable aux demeures qui l’entourent. Seule l’enseigne dressée à la devanture renseigne de l’activité qui y est menée. Tenu par Maître Kalidou Gatta Ba, ceinture noire 4e dan, depuis la disparition de son père de qui il a reçu ce legs, Amajelo reste debout, malgré les obstacles.

En ce mois de ramadan, les horaires d'entraînement sont décalés au soir, après la rupture du jeûne, pour permettre aux athlètes d’être dans des conditions propices aux efforts physiques. C’est vers les coups de 20 h que les premiers judokas arrivent au centre qui sert de siège et de lieu d'entraînement à Amajelo. Dans un coin, certains d’entre eux enfilent leur kimono, blanc pour certains, bleu pour d’autres. Sur l’aire qui sert d'entraînement, des tapis usés, pour la plupart, sont disposés de manière à occuper toute la surface.

Une vingtaine de budokas prendront part à la séance du jour, en l’absence de certains cadres, en regroupement en équipe nationale. Comme à l’accoutumée, la séance commence par les échauffements, afin de réveiller les muscles et éviter les blessures, en dehors du cadre, l’encadreur supervise le footing de ses éléments. Vingt minutes après, des duos sont formés pour simuler les techniques de prise. Les hommes entre eux, idem pour les dames. Par moments, Maître Kalidou Ba intervient pour rectifier le geste de ses poulains. Des débutants sont pris en aparté pour faire des exercices spécifiques d’initiation.

‘‘Actuellement, nous comptons 35 athlètes chez les seniors et juniors. Pour la petite catégorie, nous sommes à une cinquantaine d'enfants’’, révèle senseï Ba.

Le club qu’il dirige a inscrit son nom en lettres d’or dans les annales de cet art martial. En attestent le récent titre de champion du Sénégal par équipe et des victoires de ses pensionnaires Modou Fall dans la catégorie des -100 kg et Monica Sagna (+100 kg) en individuel.

Depuis sa création, Amajelo a engrangé beaucoup de médailles, un titre de champion d’Afrique chez les cadets, un titre de vice-champion d'Afrique chez les juniors, 25 médailles d'or au Tournoi international de la ville de Saint-Louis, plusieurs sacres de champion du Sénégal en individuel, entre autres.

Tous ces titres font d’Amajelo le porte-étendard du sport dans la commune des Parcelles-Assainies, une localité qu’il représente dignement.

‘‘La Covid-19 nous a fortement affectés’’

Cependant, avec les exigences du haut niveau, les moyens financiers ne suivent pas les performances. Les titres de champion du Sénégal ne rapportent que la médaille et des convocations en équipe nationale. Pour la survie du club, d’anciens pensionnaires mettent la main à la poche. Aussi, une partie de la salle est-elle louée aux pratiquants d’autres arts martiaux, afin de pouvoir gérer certaines dépenses de fonctionnement telles que les factures d’eau, d’électricité et de surveillance.

Avec l’avènement de la Covid-19, les difficultés se font plus ressentir. Le tournoi international organisé chaque année par Amajelo n’a pas eu lieu, depuis deux ans. ‘’La Covid-19 nous a fortement affectés. Cela fait deux ans que nous n’avons pas organisé le tournoi international des Parcelles-Assainies. A l’occasion, nous recevions une subvention de la mairie à hauteur de 1 million de francs CFA’’, confie le directeur technique d’Amajelo.

Sur les 45 combattants présélectionnés en équipe nationale de judo qui préparent activement les championnats d’Afriques de la discipline, 11 sont des pensionnaires d’Amajelo. Suffisant pour que le directeur technique du club appelle à l’union autour de leur centre pour remédier à cette léthargie. ‘’Nous faisons appel à toutes les autorités des Parcelles-Assainies, le maire Moussa Sy et les autorités étatiques pour nous donner un coup de pouce. Ils le feront pour l’avancement des Parcelles-Assainies qu’on représente dignement’’, lance-t-il.

Pour obtenir ses résultats, le judo club Amajelo mise sur la jeunesse, des mini-judos qui s'entraînent tous les mercredis et samedis pour assurer la relève. ‘’La plupart des athlètes qui nous apportent des satisfactions aujourd’hui sont avec nous depuis le bas-âge. C’est notre plus grande satisfaction’’, confie maître Kalidou Ba.

SOKHNA ANTA NDIAYE

Section: