Publié le 30 Jun 2022 - 08:46
LANCEMENT TRAVAUX DE QUATRE STADES

Le saut qualitatif vers l’organisation d’une Can

 

Le Sénégal a arpenté le sentier vers l’organisation de grandes manifestations sportives, dont la Coupe d’Afrique des nations tant convoitée, en lançant, hier, les travaux de réhabilitation et de modernisation de quatre stades, Léopold Sédar Senghor, Ely Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor, par le ministre des Sports Matar Ba, dans le cadre de la coopération sino-sénégalaise.

 

Longtemps annoncés, la réhabilitation des quatre stades, Léopold Sédar Senghor, Lamine Guèye, Ely Manel Fall et Aline Sitoé Diatta vont pouvoir démarrer. Le ministre des Sports a procédé, hier, au lancement des travaux par la société chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC). La cérémonie s’est tenue au stade Senghor en présence des dirigeants du sport sénégalais et des autorités consulaires chinoises. Cet acte marque le point de départ d’un programme de mise à niveau des infrastructures sportives du Sénégal qui entre en droite ligne de l’ambition du Sénégal d'être un hub sportif à travers l'organisation de grands événements dont la Coupe d'Afrique des nations de football. La réalisation de cet objectif requiert l’acquisition d’infrastructures de ‘’qualité’’.

‘’Les travaux de réhabilitation et de modernisation des stades Léopold Sédar Senghor, de Diourbel, de Kaolack et de Ziguinchor ont donc pour objectif de mettre aux normes Fifa et IAAF ces ouvrages sportifs. Des efforts considérables qui ambitionnent de créer les meilleures conditions d’organisation de manifestations sportives de dimension continentale, voire mondiale. Et qui s’inscrivent, de façon spécifique, dans la ferme volonté du président Macky Sall de candidater pour recevoir, au Sénégal, la Coupe d’Afrique des nations de football’’, a soutenu Matar Ba en présence de l’ambassadeur de la Chine au Sénégal, Xiao Han, et du maire de Patte d’Oie, Maïmouna Dièye.

Abondant dans le même sens, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) se projette au-delà de la simple organisation de la compétition. ‘’Si l’on continue sur cette voie, dans quelques années, on aura à faire ici quelque chose d’inédit. Après avoir remporté la Coupe d'Afrique à l'extérieur, ce sera de la gagner chez nous. Le Beach Soccer l'a fait. Aujourd'hui, on doit lancer le pari avec nos autorités de pouvoir recevoir une Can’’, a souhaité Augustin Senghor.

Le projet de réhabilitation mis en place dans le cadre de la coopération sino-sénégalaise, va coûter 40 milliards de francs CFA. Le stade Léopold Sédar Senghor va se tailler la grosse part, avec la moitié du budget ; 20 milliards F CFA. Le stade de Grand Médine va faire peau neuve, si on se fie aux propos du ministre. ‘’Nous venons de passer en revue la consistance des travaux à réaliser. Et nous avons constaté, avec les ingénieurs sénégalais et chinois, que pour le stade Léopold Sédar Senghor, il s’agit davantage d’une véritable reconstruction de l’ouvrage’’, a indiqué Matar Ba. Inauguré le 31 octobre 1985 par le président Abdou Diouf, le stade de l’Amitié a été construit par la Chine, à hauteur de 9 milliards de francs CFA. Cette enceinte sportive a été le théâtre d’un pan important de l’histoire du sport sénégalais. Le match inaugural a opposé la Jeanne d’Arc de Dakar, qui a battu le Jaraaf (2-1). Le premier but a été inscrit par Moussa Ndoye de la JA, qui a battu Cheikh Seck, ancien portier du club de la Médina, sur un coup franc magistral. Ce stade a accueilli la finale de la Can-1992, la seule jusque-là organisée par le Sénégal, qui a vu la Côte d'Ivoire remporter son premier sacre continental, en battant le Ghana (0-0, 11 tab 10). 

La maintenance des infrastructures sportives

Construire une infrastructure est une chose, la conserver en est une autre. Sur ce point, le Sénégal a beaucoup à améliorer. Pour cette raison, le ministre des Sports n’a pas manqué d’évoquer la question. ‘’Il ne s’agit pas de construire des infrastructures avec d’immenses efforts budgétaires pour ensuite les voir tomber dans un état de délabrement inacceptable et bien avant leur délai d’amortissement’’, a fulminé Matar Ba.

Selon lui, ‘’il faut opérer, à tous les niveaux de gestion et de décision, un changement total de paradigme et de mentalité, un changement véritable de manière d’agir pour préserver nos infrastructures sportives’’. Ainsi, le ministre des Sports a informé de l’élaboration ‘’d’une doctrine de préservation et de rentabilisation des stades sur l’étendue du territoire national’’. ‘’Cette directive, a-t-il insisté, devrait, également, se traduire par des allocations budgétaires conséquentes et elle doit s’appliquer avec rigueur et célérité’’.

Dans ce sens, le vice-président du Comité national olympique et sportif (Cnoss) Ibrahima Wade a interpelé les acteurs sportifs, au premier rang les dirigeants, à faire de ce sujet une préoccupation prioritaire. ‘’La maintenance, c’est d’abord s’abstenir de dégrader les joyaux. Cela suppose de bannir les violences et autres comportements non appropriés dans le sport et dans nos aires de compétition’’, a déclaré le représentant du président du Cnoss Mamadou Diagna Ndiaye. Monsieur Wade a plaidé pour une ‘’diversification des sources de financement innovantes qui s’appuieront sur la billetterie, le sponsoring et le partenariat’’.

LOUIS GEORGES DIATTA

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