Publié le 12 Mar 2023 - 04:06
PRÉVUE DEMAIN ET APRÈS-DEMAIN

Les innovations de la deuxième édition de “Banlieue Koom La”

 

La deuxième édition du forum économique de la banlieue intitulé : ‘’Banlieue Koom La’’ se termine ce samedi. Pour cette année, plusieurs innovations sont notées.

 

‘’Booster l’innovation et l’utilisation du numérique dans l’écosystème entrepreneurial en banlieue’’. C’est le thème de la deuxième édition du 1er forum économique de la banlieue intitulé : ‘’ Banlieue Koom La’’. Ce forum, selon une note parvenue à notre rédaction, est né du constat que la banlieue regorge de jeunes entrepreneurs, souvent porteurs de projets à fort potentiel, mais qui, à cause du manque de structuration et de connaissances en gestion d’entreprise, finissent par échouer. Pourtant, indique la même source, le développement de l’entreprenariat reste un levier pertinent pour pallier le problème du chômage des jeunes.

Fort de ce constat, la structure ‘’Ñun Jigueen’’, en partenariat avec ‘’Sen Start’Up’’ et le Consortium Jeunesse Sénégal (CJS), a organisé en 2021, Banlieue Koom La (La banlieue contribue au développement). Un forum qui a réuni pendant 2 jours les principaux acteurs de l’accompagnement en entrepreneuriat, afin de donner aux entrepreneurs de la banlieue la possibilité d’avoir accès aux informations et aux opportunités qui leur permettront de structurer et développer leurs entreprises.

La 1ère édition, selon le document, a permis de réunir plus de 1000 participants autour d’ateliers, de panels et d’une foire d’exposition de structures d’accompagnement publics et privés.

Face au succès connu par la 1ère édition, et la forte demande d’accompagnement exprimée par les jeunes, une seconde édition a été organisée.

Il faut savoir que ‘’Ñun Jigeen’’ est une structure créée dans le but d’accompagner des femmes de la banlieue de Dakar et des zones rurales, à l’insertion et la réinsertion professionnelle. Elle œuvre notamment à la mise en place d’espaces d’accueil pour les femmes en situation vulnérable, en vue d’y développer des projets structurants et pérennes pour assurer leur autonomisation et contribuer au développement local.

 ‘’Ñun Jigeen’’ est porté par la dame Fatou Kiné Diop, activiste pour l’autonomisation et la réinsertion des femmes et des jeunes et initiatrice de E-Tontine, une entreprise créée en 2015 qui œuvre pour la mise en place d’un système d’épargne moderne facilitant l’accès aux biens matériels aux populations non bancarisées. Grâce à son entreprise innovante, elle a été primée en 2019 au ‘’Linguère Digital Challenge’’, prix de l’entreprenariat numérique, renseigne le document.

Lors de cette 2e édition, comme pour la 1ere, il est prévu une foire, des panels, des ateliers ; mais aussi, des podcasts, pitchs, graffitis et concerts. La Foire d’exposition regroupe structures d’accompagnement et de financements publics et privés et des entrepreneurs porteurs de projets innovants et/ou utilisant le numérique. Ladite foire devrait permettre à ces dernières de faire part de leurs activités à la jeunesse de la banlieue.

Les Panels interactifs sont animés par des intervenants de haut niveau issus des structures de financement, d’accompagnements, du monde de l’entreprenariat, de la société civile. Les Ateliers, animés par des experts, visent à initier les jeunes à entrepreneuriat, afin de libérer leur potentiel, à montrer la voie aux porteurs de projets. Tandis que les différents thèmes abordés durant les panels font office de podcasts.

Le concours de ‘’pitch’’, selon les initiateurs, est une belle opportunité de ‘’networking’’ qui permet aux porteurs de projets habitant la banlieue de présenter leur projet à un jury présidé par des professionnels de l’entrepreneuriat et du financement, d’obtenir des conseils et éventuellement remporter une somme d’argent permettant d’investir dans leur entreprises et un accompagnement pour leur croissance.

Le Freestyle Graffiti, une fresque murale de sensibilisation sur l’importance de l’entrepreneuriat en banlieue, est réalisée par les jeunes artistes qui évoluent dans les arts visuels nouveaux. Le ‘’Showcase’’, une rencontre purement culturelle, est lui le lieu pour les porteurs de voix de passer des messages à travers la musique. ‘’La première édition avait permis de détecter un réel besoin d’orienter les jeunes sur l’innovation. En effet, beaucoup de jeunes entrepreneurs ont des idées très similaires et négligent d’apporter une touche d’innovation à leur projet. Le constat a également été fait que le numérique est sous utilisé dans la plupart des entreprises de jeunes de banlieue. Ainsi, il a été décidé, pour cette 2ème édition, de promouvoir l’innovation et l’utilisation du numérique dans l’écosystème entrepreneurial de la banlieue’’.

Ainsi, il s’agit de manière spécifique de mettre en avant les projets innovants et/ou utilisant le numérique, de donner aux porteurs de projet les orientations et outils permettant d’intégrer le numérique et l’innovation de manière générale dans leur business model, de faire connaître les nombreuses opportunités destinées aux initiatives innovantes, dit-on.

Au sortir du forum, il est attendu selon les initiateurs que les jeunes porteurs de projets innovants et/ou utilisant le numérique puissent être mis en avant afin d’inspirer et servir de modèle. En outre, les jeunes de la banlieue seront orientés et outillés sur les avantages à intégrer l’innovation et le numérique dans leur projet. Ils auront aussi l’information sur les opportunités destinées aux initiatives innovantes.

Les contraintes auxquelles les femmes entrepreneures sont confrontées

En outre, selon le document, les contraintes auxquelles les femmes entrepreneures sont confrontées sont nombreuses. Elles sont relatives de façon plus générale à la micro, petite et moyenne entreprise, du secteur formel comme du secteur informel, et d’autres relatives à la situation des femmes de façon plus spécifique dans l’économie et dans la société sénégalaise. Ils citent : l’accès à l’information, aux marchés porteurs et solvables dans des conditions de sécurité et de garantie des transactions, la formation à l’entrepreneuriat dans des structures appropriées et selon des modalités avec les matières pertinentes à la création, au développement et à l’expansion des entreprises performantes dans des secteurs porteurs de l’économie sénégalaise, la disponibilité, l’accessibilité des structures d’appui et de conseil, la disponibilité, l’accessibilité des structures des conditions et des modalités de financement, des dispositions législatives et réglementaires peu favorables surtout celles relatives aux aspects socioculturels.

‘’Au niveau de la banlieue dakaroise, une bonne partie des groupements féminins sont dans le secteur de la transformation des produits agroalimentaires notamment les filières céréales locales, fruits et légumes, produits halieutiques, etc. Le constat est la similitude des produits finis destinés à la même cible sans une valeur ajoutée réelle qui leur permettrait de se démarquer du lot, et de toucher d’autres segments de marché et ainsi accroître leurs revenus. Ceci pourrait s’expliquer sur le manque de financement dédié à la recherche et à l’innovation , ou encore sur les modules proposés aux femmes dans les structures de formation. Face à ces défis, ‘’Nun Jiggen’’, à travers la deuxième édition du forum ‘’Banlieu Koom la’’, souhaite apporter des réponses concrètes en favorisant la culture de l’innovation chez les entreprises féminines, un facteur essentiel dans l’entrepreneuriat’’, renseigne la note.

CHEIKH THIAM

 

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