Publié le 8 Jan 2022 - 22:13
MAMELLES - ACTE DE VANDALISME A LA CITE TOUBA RENAISSANCE

Une plainte contre X annoncée

 

A la cité Touba Renaissance sise aux Mamelles et commercialisée par la SCI Promobilière du sieur Mbackiyou Faye, il ne reste plus qu’une seule réserve d’environ 10 000 mètres carrés au centre de la cité. Ce terrain servant d’espace public déjà remblayé par les résidents, a été cassé par des nervis. Une plainte contre X est annoncée.

 

La tension ne faiblit pas, entre l’Association des propriétaires et résidents de la cité Touba Renaissance (APRCTR) et Mbackiyou Faye. Après la plainte contre le promoteur immobilier pour faux usage et usage de faux, escroquerie, voie de fait concernant la voirie, l’assainissement, le morcellement et la vente des espaces communs (35 % du lotissement selon le Code de l’urbanisme), une autre bataille judiciaire est annoncée. Les populations de Touba Renaissance comptent porter plainte contre X pour voies de fait, association de malfaiteurs, destruction de biens appartenant à autrui.

En effet, au lendemain de la saisie de ses affaires, Mbackiyou Faye - qui conteste cette décision  de justice - est soupçonné d’être de ceux qui ont cassé le terrain servant d’espace public déjà remblayé par les résidents. Ainsi, la colère est montée d’un cran chez le membre de l’APRCTR.

‘’Ce qui est en train de se passer dans cette citée est très grave. A la demande de nos enfants qui n’ont pas d’espace où jouer, nous avons commencé à aménager un terrain de football et de hand-ball. Le mardi 28 décembre 2021, vers 17 h, près de 20 nervis sont arrivés sur ce carré central, accompagnés d’un monsieur masqué (probablement le commanditaire) et à l’aide de leur gradeur, ils ont cassé les poteaux des camps du sommaire terrain de football que nous étions en train d’aménager pour nos enfants’’, a relaté le président de l’APRCTR, Pape Ibra Diakhaté. ‘’Informés par nos agents de sécurité, nous avons demandé à nos gardiens de ne pas répondre à la provocation. Après leur casse, sous les yeux de nos enfants très choqués, ils ont proféré des injures et menacé de s’en prendre à quiconque aménagerait le carré central’’, poursuit-il.

Du bidonville au centre de la cité au sursaut des résidents

Pape Ibra Diakhaté explique que ce carré central, au fil des années, s’était transformé en bidonville habité par des squatteurs. Plus d’une cinquantaine de squatteurs ont été délogés, selon les résidents.  ‘’Aux fosses septiques à ciel ouvert, s'ajoutent des toilettes insalubres qu’utilisaient les sans-abris des quartiers environnants, exposant nos familles à un réel problème de sécurité’’, regrette M. Diakhaté. En plus des désagréments du bidonville, l’APRCTR relève que les prestataires engagés par le promoteur pour faire les routes ont laissé dans le carré central des tonnes de gravats depuis plusieurs mois. La trésorière de l’association, Fatou Niang dite Mme Ndiaye, peste : ‘’En plus de faire de mauvaises routes qui n’ont pas tenu deux semaines (le contentieux est pendant devant les tribunaux), le promoteur et son prestataire n’ont pas procédé à l’enlèvement des gravats, malgré moult relances de nos voisins.’’

Ainsi, après concertation, l’association s’est mobilisée pour mettre fin à ce chaos, en nettoyant ce carré de fond en comble. ‘’Nous avons à ce jour dépensé plus de 10 millions de francs CFA pour faire enlever les tonnes de gravats et d’ordures (plus de 50 camions) et les mauvaises herbes ; un serpent a été même tué pendant ces opérations’’, explique Mme Ndiaye. ‘’Nous avons fait fermer tous les bâtiments insalubres qui étaient utilisés par les squatteurs, en attendant que le service d’hygiène, la mairie ou la Direction du cadre de vie prennent la bonne décision de les démolir avant que ne survienne un drame’’, a-t-elle poursuivi.

 A ce jour, il ne reste aux propriétaires et résidents de la cité Touba Renaissance qu’une seule réserve d’environ 10 000 mètres carrés au centre de la cité. Selon eux, la SCI Promobilère a prévu de commercialiser ce seul espace restant ou d’y ériger des immeubles, leur privant ainsi de tout lieu de vie dans la cité. Il indique que leurs différentes correspondances adressées à la mairie de Ouakam, à la sous-préfecture des Almadies, au ministère de l’Urbanisme et du Cadre de vie, à la Direction de l’Urbanisme, à la Dscos, etc., n’ont pas permis de régler cet ‘’abus manifeste’’ de leur promoteur. 

Il faut noter que les différents plans de morcellement remis aux acquéreurs ont vu disparaître tous les espaces publics initialement prévus (école, mosquée, jardin...) au profit de parcelles morcelées qui seraient commercialisées. Un premier lotissement de 328 parcelles a été autorisé sur le titre foncier n°14842/GRD suivant l’arrêté n°006274/MUHHA du 5 juin 2009, selon l’APRCTR. Ce lotissement, dit-on, a reçu son certificat de conformité n°00706/MAU/DUA/DRUD le 12 mai 2011. D’après l’APRCTR, il contenait des réserves pour équipement collectif. Fatou Niang note que ce même lotissement a fait l’objet d’une modification, en morcelant les réserves foncières pour équipement collectif, suivant le projet de modification du lotissement TF n°2152/NGA EX-n°14842/GRD, portant aujourd’hui le nombre de parcelles à 376.

‘’En 2019, quand les premiers acheteurs ont pris option sur cette cité, il y avait 328 parcelles. ‘’Aujourd’hui, on a plus de 376 parcelles, parce que tout ce qui est espace commun a été vendu, et on se retrouve dans une cité sans espace commun'', dit-elle. Elle indique que ''légalement, quand on fait une cité pareille, il y a de l’ordre de 35 % d’espace qui doit être alloué à la voirie et aux espaces communs'', estimant ainsi que les membres de l’APRCTR ne demandent ni plus ni moins que l’application de la loi.

Ainsi, la bataille s’annonce rude. Des procédures judiciaires sont en cours et APRCTR entend aller jusqu’au bout.  ‘’Nous avons déjà gagné une première manche sur le retard d’exécution de la voirie. Nous attaquerons la qualité de la voirie, sur la qualité de l’assainissement et sur les espaces communs’’, fulmine Fatou Niang.

La SCI Promobilière du Sieur Mbackiyou Faye est avertie.

BABACAR SY SEYE

Section: