Publié le 5 Jul 2016 - 04:24
NON-APPLICATION DE LA CMU A DIOUBO ET SANTH

Entraves à la politique sanitaire à Pout 

 

A Pout, les familles des patients rencontrées, lundi dernier, dans les districts sanitaires de Dioubo et Santh, ont déploré le non-respect des principes de la Couverture maladie universelle (CMU), mais aussi le déficit récurrent de médicaments. Selon ces populations de cette localité de la région de Thiès, elles payent pour soigner leurs enfants âgés de moins de cinq ans. 

 

En ce lundi matin, un vent frais souffle à l’entrée de Pout, une commune de la région de Thiès située à 54 km de Dakar. Des conducteurs de motos jakarta, postés à l’aile gauche de la route faisant face à la brigade de la gendarmerie de cette localité, ont les yeux rivés sur les piétons. La quête de clients oblige. A 9h, en ce mois de Ramadan, l’ambiance gagne peu à peu les lieux. Hommes et femmes convergent vers l’arrêt des taxis-clandos contigu à la station-service de la localité. Installées de part et d’autre de la chaussée, les vendeuses de fruits s’affairent avec pugnacité autour de leurs tables remplies d’oranges, de mangues, de Kenkeliba, de jujubes, entre autres marchandises.

Niché à quelques mètres d’elles, le district sanitaire de Pout est loti au quartier Dioubo. Peint de couleur jaune et beige, cet édifice en étage est étroit, voire peu imposant. Agée de 27 ans, Rokhaya Ndiaye est venue soigner sa petite fille qui a des brûlures à la main gauche. Notre interlocutrice souligne que seule la gratuité des soins est appliquée dans le district sanitaire de leur localité. « Mon enfant a moins de cinq ans. Pour la faire consulter, j’ai non seulement payé le ticket, mais aussi  les médicaments prescrits par le médecin pour son traitement. Pourtant, je viens ici à chaque fois qu’elle tombe malade », dit-elle de manière laconique. Vers 10 heures, d’autres mères de famille convergent par petits groupes vers le district sanitaire. Accompagnés de leurs parents, les patients sont en majorité des mômes.

Carence de médicaments 

Sortis du bureau du dentiste, Ousmane Sow et ses deux enfants se dirigent à la porte du centre sanitaire. Son fils Alioune Sow, âgé de moins de cinq ans, vient d’être consulté par le dentiste. Le jeune père de famille est préoccupé par le sujet sanitaire. Prolixe, pressé de faire passer son message, M. Sow crache ses vérités quand on lui tend le micro. «Mon fils a été consulté gratuitement. A l’issue de la consultation, les médecins m’ont dit d’aller dans une pharmacie de la place pour acheter les médicaments que l’enfant doit prendre. Parce qu’ils sont épuisés ici. Aussi, ai-je acheté le ticket. Ici, je crois que les gens ne suivent pas à la lettre ce qui est dit dans la CMU, c'est-à-dire la gratuité pour les enfants de moins de cinq ans, de même que les personnes âgées. L’Etat est en train de faire des efforts. Mais malheureusement, il ne fait pas le contrôle nécessaire pour assurer le suivi», dénonce-t-il d’un ton sec, dans un français saccadé ponctué de wolof.

A 14 heures 15, une chaleur de plomb a fini de vider les rues. Assise devant son domicile, sous l’ombre d’un manguier, Aïssatou Ndiaye est en pleine discussion avec une de ses amies. Mère de famille, elle salue l’initiative de la CMU, avant d’interpeller l’Etat sur le déficit récurrent de médicaments dans le district sanitaire de leur quartier.

L’Etat invité à travailler sur la communication

La route qui mène au district sanitaire de Santh est argileuse. La poussière ocre vicie l’air. Sur les lieux, le constat est le même. Sauf qu’ici, les patients sont plus nombreux. Majoritairement, ils approuvent la politique de l’Etat, à travers la CMU. Racine Fall, une personne du troisième âge, chapelet à la main droite, est très intéressé par le sujet. Sur la prise en charge des personnes de sa génération, il déclare : « Je crois qu’elles paient les médicaments et la consultation. A mon avis, l’Etat  doit travailler sur la communication pour que les bénéficiaires puissent disposer du maximum d’informations. Moi, c’est à Saint-Louis, où j’étais récemment, que j’ai appris qu’on peut se faire soigner en payant la moitié de la somme indiquée par les médecins. »

En écho à ces propos, une dame, venue accompagner sa mère qui a déjà subie son traitement, abonde dans le même sens. « Ma mère a été consultée gratuitement, de même que mon enfant de moins de cinq ans. Mais nous avons acheté les médicaments et deux tickets. » Pourtant, la gratuité du ticket de consultation et de l’hospitalisation est effective, depuis le 1er octobre 2013, pour les enfants de moins de cinq ans, dans les structures sanitaires. Et l’Etat appelle au respect de la pyramide d’âges.

PAPE NOUHA SOUANE

 

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