Publié le 18 Jan 2023 - 15:58
NORD SINDIAN - DÉMANTÈLEMENT DE SANCTUAIRES D’’ATIKA’’

L’armée perd un élément et enregistre quatre blessés

 

Les opérations militaires que mène l’armée dans le Nord Sindian, depuis ce lundi matin, ont fait un mort du côté militaire et quatre autres blessés. De lourdes pertes auraient été infligées aux combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) proches de Salif Sadio et de César Atoute Badiate.

 

Encore des bruits de bottes dans le Nord Sindian.  Comme une ‘’insoumise’’, la commune de Djibidione fait, encore, parler d’elle, depuis ce lundi où de tirs à l’arme lourde ont été entendus, secouant la quiétude des populations.

Selon nos sources, les incidents entre l’armée et une bande rebelle du MFDC sont survenus dans la zone comprise entre Kadialock et Médiadiam, où une jonction d’éléments armés proches de Salif Sadio et de César Atoute Badiate a tenté d’implanter une nouvelle base.

Pour l’heure, un bilan non officiel fait état d’un mort dans les rangs des forces de défense et de sécurité (FDS) et quatre autres blessés. De lourdes pertes auraient été infligées aux combattants du MFDC.

Il faut rappeler que l’armée, depuis le début du mois d’avril 2022, mène dans cette zone du département de Bignona, à la lisière de la frontière avec la Gambie, des opérations de sécurisation des biens et des personnes, mais également de lutte contre le grand banditisme, la coupe illicite de bois et le trafic de drogue.

Ces opérations de grande envergure ont été déclenchées après les affrontements survenus le 24 février 2022, entre des militaires sénégalais engagés dans la force de la CEDEAO (Ecomig) et des éléments contrôlés par Salif Sadio. Événements qui ont fait quatre morts du côté de l’armée et la prise en otage de sept autres qui ont été libérés par la suite.

Comme dans un éternel recommencement…

Djibidione ! La simple évocation du nom de ce village renvoie aux moments les plus sombres de la crise en Casamance. Perdue dans le département de Bignona, aux confins de la frontière avec la Gambie, la commune de Djibidione a tristement été rendue célèbre du fait de la présence de nombreux sanctuaires rebelles, mais également par la récurrence des accrochages entre ‘’Atika’’, la branche armée du MFDC et les forces de défense et de sécurité (FDS).

Ratissages, bombardements, accrochages et embuscades ont rythmé la vie de ce patelin qui avait fini par se transformer en un véritable no man’s land. Restée longtemps dans le ‘’rouge’’, la commune de Djibidione est, au fil des ans, passée à l’‘’orange’’, du fait de l’accalmie presque générale qui régnait en Casamance.

Djibidione, c’est aussi la culture et le trafic de chanvre indien. Cette activité, qui nourrit de nombreuses familles, a fait de certains villages de cette zone de ‘’véritables cartels de la drogue’’. Perçue comme ‘’un eldorado’’, cette partie est ironiquement appelée ‘’Espagne’’, tellement les campagnes de culture et de traitement du chanvre indien rapportent gros. Les populations s’adonnent à la pratique de la culture ‘’bord champ’’, pour minimiser le risque. Les clients, venus de toutes parts, achètent sur place, avant de se fondre dans la nature.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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