Publié le 10 Nov 2020 - 17:52
PÉRIODE POST-ÉLECTORALE

Vers un musellement de l’opposition

 

Après avoir rempilé à la tête de la Cote d’ivoire, Alassane Ouattara a décidé d’utiliser la manière forte et mater l’opposition.

 

La traque aux opposants se poursuit. Dans la nuit de vendredi 6 au samedi 7 novembre, le porte-parole de la Plateforme de l’opposition ivoirienne a été arrêté à Akoupé (100 km d’Abidjan). Le leader politique se rendait sur sa terre natale, Bongouanou, au sud de la Côte d’Ivoire. Pascal Affi N’Guessan était en fuite depuis le mardi 3 novembre. Hier soir, une rumeur annonçait son décès, suite à des actes de torture. Une information vite démentie par la police nationale.

Selon le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le leader ‘’se porte bien et n’a fait l’objet d’aucun acte de torture’’. L’autorité ajoute que ‘’les auteurs de ces fausses informations, qui n’ont d’autres objectifs que de semer l’émoi au sein de la population, sont passibles de poursuites judiciaires‘’. Comme pour apporter une preuve, une vidéo a suivi cette déclaration. Dans celle-ci, L’ancien Premier ministre affirme se porter à merveille.

Toutefois, on ignore encore le lieu de sa détention. Un fait que dénonce son collectif d’avocats qui interpelle sur le comportement ‘’inhumain et dégradant’’ fait aux proches de l’opposant. Il affirme avoir fait le tour des commissariats et postes de police en vain. ‘’Le collectif des avocats tient responsable l’Etat de Côte d’Ivoire et son gouvernement de tout ce qui pourrait arriver à monsieur Pascal Affi N’Guessan, si son arrestation était avérée et sa détention dans un lieu. Le collectif tient à rappeler que Pascal Affi N’Guessan n’a fait l’objet, à la connaissance de ses conseils, d’une quelconque convocation à laquelle il aurait refusé de répondre’’, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les conseils demandent, par ailleurs, la levée du blocus du domicile du porte-parole de l’opposition. L’Etat de droit n’est plus de mise en Côte d’Ivoire, estiment-ils.

Du côté du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le président Henri Konan Bédié est toujours assigné à résidence. Plusieurs cadres du parti ont été arrêtés le mardi 3 novembre et son siège est occupé par des forces régulières du pouvoir. Selon le procureur de la République, le président Bédié est épargné d’arrestation, en raison de son âge et de son état de santé. Richard Adou informe, en outre, qu’une procédure judiciaire est en cours contre tous ceux qui ont appelé à la désobéissance civile.

L’opposant Mabri Toikeuse est, précise-t-il, ‘’activement recherché’’. Face à cette situation, le PDCI exige ‘’la libération de tous les prisonniers politiques et que les membres des instances séquestrés illégalement par le pouvoir soient immédiatement libérés et qu’aucune restriction de liberté et de leurs droits’’. Certains membres de l’opposition prévoient une marche de protestation aujourd’hui à Abidjan, pour dénoncer toutes ces injustices.

E.M. FAYE

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