Publié le 5 May 2017 - 17:19
PECHE - A TRAVERS UN ORGANE REGIONAL DE GESTION

Greenpeace veut mettre fin à un pillage organisé

 

Pour lutter contre les infractions commises par certains bateaux dans les eaux ouest-africaines, Greenpeace veut un système de gestion régional efficace.

 

Greenpeace et des inspecteurs du Sénégal, de la Guinée, de la Guinée Bissau et de la Sierra Leone ont inspecté 37 bateaux de pêche industrielle dans la région ouest-africaine, durant les deux mois d’expédition maritime. Onze bateaux pratiquant illégalement la pêche ont été saisis, en seulement trois semaines de surveillance conjointe menée avec les autorités locales dans les eaux ouest-africaines, indique un communiqué de Greenpeace parvenu à EnQuête.

Pendant cette expédition, treize infractions à la réglementation sur la pêche ont été constatées. Cette initiative avait également pour but la surveillance des pêches, ainsi que des échanges avec la société civile et la classe politique de six pays. Les résultats de cette tournée qui s’achève ce week-end à Dakar ont été consignés dans un rapport préliminaire rendu public hier. Ces conclusions ont relevé le besoin pressant des pêches ouest-africaines de disposer de réglementations efficaces au niveau régional.

Le chef du projet Espoir en Afrique de l’Ouest, Pavel Klinckhamers, indique qu’après deux mois passés en mer, à documenter et à inspecter des navires de pêche industrielle dans les eaux ouest-africaines, il apparaît clairement que la pêche illégale est d’une inquiétante banalité. ‘’Nous avons aussi relevé dans toute la région l’impatience des pêcheurs, de la société civile et des gouvernements locaux de venir à bout de cette situation et de passer à un système de pêche durable. Pour tous ces acteurs, la prochaine étape consiste à montrer un réel engagement à travailler ensemble pour atteindre cet objectif’’, souligne M. Klinckhamers.

Outre ce problème, le chef du projet Espoir renseigne que les actuels organes de gestion de la mer, du Cap-Vert à la Sierra Leone, y compris la Commission sous régionale des pêches (CSRP) et le Comité des pêches pour l’Atlantique Centre-Est (COPACE), sont contraints de se limiter à un insuffisant rôle de conseil. Il s’y ajoute le manque de transparence dans les politiques et les pratiques de pêche qui constituent un autre fléau dans la région. ‘’Les listes des navires dont disposent les autorités de pêche sont souvent incomplètes ou inexactes, et le nombre et les détails des joint-ventures et des accords d’accès aux pêcheries de la région demeurent opaques’’.

Sur ce, Greenpeace recommande la création d’un organe régional efficace de gestion des pêches et que les politiques nationales de pêche soient harmonisées. Selon le groupe, la transparence doit être adoptée par tous les pays, y compris dans les accords bilatéraux de pêche. Il faut également le partage des ressources pour optimiser les systèmes de surveillance des bateaux et la création d’une liste rouge des navires INN et des capitaines non coopératifs dans la région. ‘’Il est urgent de créer un comité de suivi de l’évaluation des stocks et des prises afin d’aligner les capacités de pêche sur les ressources disponibles. Avec l’épuisement des stocks de poissons en Afrique de l’Ouest, la nécessité d’un tel système se fait urgemment sentir’’, indique le document.

Sécurité alimentaire en danger

Ainsi, le chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique, Ahmed Diamé, tire la sonnette d’alarme. Avec les stocks de poissons ouest-africains déjà en chute libre, il enjoint les gouvernements à agir immédiatement pour éviter que la sécurité alimentaire ne continue d’être menacée par la surpêche et la pêche illégale. ‘’Les stocks de poissons ne connaissent pas les frontières nationales. C’est pour cela que les solutions pour mettre fin à la surpêche dans les eaux ouest-africaines ne peuvent provenir que d’efforts concertés entre les pays de cette région. Les gouvernements doivent collaborer dans la création et la mise en œuvre d’un système régional efficace de gestion des pêches afin de sauvegarder ces précieuses ressources aujourd’hui et pour les générations futures’’, dit-il.

Dans les prochains mois, Greenpeace promet de faire part de ses conclusions à propos des conditions de travail déplorables à bord de nombreux bateaux de pêche étrangers, où l’eau potable est souvent rarement disponible et où les membres d’équipage locaux sont forcés de dormir, se nourrir et se laver à l’extérieur. 

VIVIANE DIATTA

 

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